Portrait : un officier français sur la frégate italienne Caio Duilio

Direction : Marine / Publié le : 28 novembre 2023

Régulièrement des officiers français sont envoyés dans des marines alliées pour favoriser la coopération et l’interopérabilité. L’enseigne de vaisseau Thibaud revient ainsi d’une affectation en Italie, à bord de la frégate anti-aérienne Caio Duilio. Il nous raconte son embarquement…

Portrait : un officier français sur la frégate italienne Caio Duilio © Marine nationale

Pourquoi envoyer un officier à l’étranger sur le Caio Duilio ?

L’envoi d’un officier en Italie permet à la Marine nationale de réaffirmer ses liens avec la Marina militare de manière concrète. En effet, les deux marines cousines possèdent de nombreux intérêts communs. Cela est valable en exercice, en opérations et même d’un point de vue industriel. Les frégates de défense anti-aérienne Caio Duilio et Chevalier Paul sont ainsi issues d’un programme commun, celui de la classe Horizon. C’est donc tout naturellement que ces navires font l’objet d’un échange bilatéral : le Chevalier Paul accueille en permanence un officier italien et le Caio Duilio, un officier français. Cet échange est un gage de confiance. Il permet de se familiariser avec les procédures et les spécificités de nos alliés afin de mieux se comprendre pour pouvoir combattre côte à côte. 

 

Quel est le rôle d’un officier d’échange embarqué ?

L’officier d’échange est employé à bord comme n’importe quel officier local. À cela s’ajoute un vernis diplomatique puisqu’il peut être amené à servir de liant lors d’interactions bilatérales. Ainsi, j’étais dans un premier temps employé en tant qu’officier chef de quart à l’image de ce qui est confié à un enseigne en France. De spécialité « missilier–artilleur » et grâce à la confiance qui m’était accordée, j’ai très vite été amené à opérer en tant qu’officier de lutte anti-aérienne, que ce soit en exercice ou en mission. C’est-à-dire que j’étais responsable de la défense du navire italien et de la force qui lui était confiée contre les menaces aériennes (aéronefs, missiles, drones…). D’un point de vue diplomatique, j’ai eu l’occasion d’intervenir afin de fluidifier des échanges entre le Caio Duilio et des unités françaises, telles que le Chevalier Paul ou même la Somme qui nous a ravitaillés de nombreuses fois durant notre déploiement en Baltique.  

 

Que retient-on d’un poste comme ceci ?

Il s’agit avant tout d’une expérience très forte. J’ai été envoyé en célibat géographique, ma femme étant militaire à Brest, ce qui ne s’est pas toujours avéré facile. Pour autant, j’ai eu la chance d’avoir un accueil exceptionnel et très humain. On se rend compte que malgré les frontières, nous avons tous un point commun : nous sommes tous marins.

Pourtant, si les problématiques sont souvent similaires, on découvre des manières d’y répondre parfois radicalement différentes. Ainsi, on apprend véritablement au quotidien un autre mode de pensée, ce qui est très enrichissant.

 

À qui s’adresse cet échange ?

Cet échange sur le Caio Duilio s’adresse à des enseignes de vaisseau canonniers par la spécificité de défense anti-aérienne qu’il propose. Cependant des opportunités similaires, embarquées ou non, existent à tout niveau de grade et de spécialité. Le seul véritable prérequis ? Faire preuve d’une curiosité constante et d’un esprit d’adaptation pour réussir son immersion dans une autre culture !

Portrait : un officier français sur la frégate italienne Caio Duilio © Marine nationale

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