La Pérouse 25
Du 16 au 24 janvier, le GAN a participé à l’exercice La Pérouse 25 aux côtés de huit nations riveraines de l’Indopacifique.
Sécuriser les principaux détroits indonésiens
Exercice phare de la mission Clemenceau 25, la cinquième édition de La Pérouse s’est d’abord déroulée dans le détroit de Malacca – où transitent chaque année 85 000 navires, soit un tiers du commerce mondial. Treize unités de neuf marines partenaires ont participé à une série d’entraînements impliquant le groupe aéronaval français, le destroyer australien HMAS Hobart, le patrouilleur hauturier britannique HMS Spey, la frégate canadienne HMCS Ottawa, l’USS Savannah, la frégate indienne Mumbaï, la frégate indonésienne Raden Eddy Martadinata, la frégate malaisienne Lekir et son hélicoptère embarqué, ainsi que le bâtiment Gagah Samudera et le patrouilleur singapourien Independence. L’Indonésie a aussi assuré le point d’appui à terre, depuis l’île de Java, des avions de patrouille maritime (Atlantique 2 du GAN et Poséidon indien).
Du 16 au 18 janvier, la première phase de l’exercice multinational a mis en scène la frégate de défense aérienne française et des navires malaisiens et singapouriens. Un des navires jouait le rôle d’un bâtiment suspecté de trafics illicites et les autres devaient l’arraisonner. Plus loin, dans le détroit de La Sonde, Britanniques, Canadiens, Indiens et Français ont travaillé sur leurs procédures en matière de sécurisation maritime avant de s’exercer à l’appontage et au décollage de leurs hélicoptères lors de phases de cross deck. Le destroyer HMAS Hobart a rejoint l’exercice en face du détroit de Lombok et a été approvisionné par le bâtiment ravitailleur de forces Jacques Chevallier. Une première avec un bâtiment australien
Sécurité maritime, stabilité régionale et liberté de navigation
Tout au long de l’exercice, un Atlantique 2 (ATL2) et un Poséidon indien ont survolé quotidiennement les trois détroits. Ayant embarqué des observateurs indonésiens, l’ATL2 a partagé les informations recueillies lors des vols avec les marines impliquées dans l’exercice par le biais du système de communication IORIS. Il est disponible en source ouverte pour faciliter le partage d’information entre les différentes unités et coordonner les opérations de sauvetage. « C’est la première fois que nous collaborions avec certaines nations, souligne le contre-amiral Jacques Mallard, commandant du GAN. Nous devions nous faire connaître des partenaires dans la zone et apprendre à travailler ensemble pour renforcer l’interopérabilité. » Son développement garantit la capacité à pouvoir agir immédiatement et collectivement en cas de crise.
Pendant ces neuf jours d’exercice, les treize unités ont démontré qu’elles étaient capables d’opérer ensemble dans un même espace afin d’assurer la sûreté maritime des trois grands détroits indonésiens exposés à de nombreux dangers : trafics illicites, risques de collisions, catastrophes naturelles...
En Indopacifique, une stratégie régionale française dédiée dès 2019
S’étirant de l’Afrique orientale à l’Océanie, cette vaste région est au cœur des enjeux commerciaux, sécuritaires et géopolitiques mondiaux. Abritant 60 % de la population mondiale et générant 40 % du PIB global, l’Indopacifique est un carrefour stratégique pour le commerce international et la connectivité numérique. Environ 17 % du commerce extérieur français y est lié, tandis que 30 % des échanges commerciaux de l’Union européenne transitent par la mer de Chine méridionale.
Cependant, l’Indopacifique est aussi le théâtre de tensions interétatiques et de violations répétées du droit international qui exacerbent l’instabilité régionale. Le détroit de Taïwan est une zone à haut risque, Pékin envisageant une possible action militaire. En mer de Chine méridionale, la militarisation d’îles contestées menace la liberté de navigation, tandis que la Corée du Nord, avec sa rhétorique nucléaire et son rapprochement stratégique avec la Russie, alimente un climat d’incertitude. D’autres menaces, telles que la surpêche, le réchauffement climatique et les trafics illicites compliquent davantage la situation.
Dans ce contexte, la France, seule nation européenne disposant de territoires dans les océans Indien et Pacifique, où se concentrent 90 % de sa zone économique exclusive (soit 9 millions de km²), assume un rôle de puissance responsable et a adopté une stratégie régionale dédiée dès 2019. Celle-ci développe une approche qui vise à protéger les intérêts souverains français, à renforcer les partenariats régionaux et contribue à la stabilité de la région, à travers la défense d’un ordre international fondé sur le respect du droit et le multilatéralisme, en opposition aux stratégies de coercition.
Dans un contexte de rivalités accrues, la présence française en Indopacifique s’inscrit dans une vision à long terme plutôt que dans une posture conjoncturelle.
La modernisation des forces de souveraineté s’accompagne en effet de déploiements aéronavals toujours plus ambitieux : en 2021, le sous-marin nucléaire d’attaque Émeraude a été déployé dans la région, tandis que le Dupuy-de-Lôme a traversé le détroit de Taïwan. Plus récemment, les frégates multi-missions Lorraine et Bretagne ont rejoint l’Asie orientale en 2023 et 2024, participant aux exercices Valiant Shield et RIMPAC.
Clemenceau 2025 renforce l’autonomie d’appréciation et d’action de la France et valorise sa capacité à maintenir une présence durable et résiliente dans une région clé pour l’avenir des équilibres internationaux.
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