JO 2024 : Ces sportifs qui ont libéré la France.
Les exploits des sportifs présents aux Jeux Olympiques de Paris cet été nous invitent à nous souvenir de ces combattants, militaires et résistants, qui ont participé à la Libération de la France en parallèle de leur carrière d'athlètes.
Alain Mimoun (1921, Maïder – 2013)
Le débarquement de Provence est pour Alain Mimoun une revanche sur les blessures qui auraient pu empêcher sa carrière sportive et ses succès olympiques.
Né à Maïder (Algérie), Alain Mimoun s’engage dans l'armée française à 18 ans et découvre pour la première fois la France métropolitaine en rejoignant le 19e régiment du Génie à Besançon en 1942.
C’est à l’armée qu’il découvre la course à pied.
Démineur pendant la campagne de Tunisie, il sert en Italie dans la 3e division d’infanterie algérienne . Là, il manque d’être amputé lors de la bataille de Monte Cassino après avoir reçu trois éclats d’obus à la jambe gauche. Après une convalescence de cinq mois à Naples, c’est sur la plage de Saint-Tropez, mi- août 1944, qu’il revient au combat. Il combat dans les rangs de la 1ere armée jusqu’en Allemagne.
À partir de 1946, il se consacre à sa carrière sportive. S’entraînant sans faillir, il participe à ses premiers Jeux olympiques à Londres en 1948. Sur 10 000 m, il remporte une médaille d’argent derrière celui qui est indissociable de la légende Mimoun, Emil Zatopek.
Il se fait de nouveau supplanter par « la locomotive tchèque » en 1952 aux JO d’Helsinki. Mais à Melbourne, en 1956, à 36 ans, Alain Mimoun s’impose sous une chaleur accablante pour venir chercher la médaille d'or du marathon.
Après 29 titres de champion de France, il prend sa retraite sportive à 44 ans.
Sébastienne Guyot (1896, Pont-l’Abbé – 1941)
Coureuse à pied de demi-fond et fond, résistante.
Après une année de scolarité au lycée Jules Ferry, Sébastienne Guyot intègre l’école d’ingénieurs des Mines (elle compte parmi les sept premières jeunes femmes à avoir le droit d’y entrer). Elle choisit d’y étudier l’option "mécanique".
Prise de passion pour la conception des avions, dès sa sortie de Centrale, elle rejoint les rangs de l’avionneur Farman.
À l’âge de 28 ans, Sébastienne Guyot devient championne de France de cross-country en 1924. Elle pratique également le demi-fond, discipline dans laquelle, elle obtient sa qualification pour les Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928 couronné d’une médaille d’argent en 800 mètres. Elle continue de performer dans des compétitons internationales jusqu’en 1932.
Ingénieure, elle travaille de 1921 à 1928 au bureau d’études aéronautique d’Issy-les-Moulineaux. Puis, en 1932, Sébastienne Guyot décide d’apprendre à piloter et achète un avion Farman. Elle oriente par la suite sa carrière en accumulant des travaux sur les hélicoptères.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint les rangs de la Résistance. En 1940, elle essayer de faire évader son frère incarcéré au camp de Mulsanne, près du Mans.
Arrêtée elle est emprisonnée pendant 6 mois et décède à Paris l’année suivante des suites des tortures que lui avait infligée la Gestapo.
Elle est la seule femme dont le nom figure sur le monument aux morts de l’École Centrale de Paris.
Rino Della-Negra (1923, Vimy - 1944)
Rino Della Negra, l’étoile rouge du football et de la résistance.
Né en 1923 de parents italiens qui s’installent en 1926 à Argenteuil dans le quartier Mazagran (« Mazzagrande ») réputé pour son importante communauté italienne.
Footballeur professionnel, icône des supporters du Red Star FC de Saint-Ouen, le club le recrute au début de la saison 1943-1944.
Réquisitionné pour le STO, il décide de ne pas partir et entre dans la Résistance en rejoignant les Francs-tireurs partisans (FTP) d'Argenteuil dès février 1943 en maintenant en parallèle son activité sportive et le contact avec sa famille.
Il rejoint le 3e détachement italien des FTP de la région parisienne, commandé par Missak Manouchian.
Della Negra participe à l’exécution du général Von Apt le 10 juin et attaque le siège central du parti fasciste italien, rue Sédillot.
Le 12 novembre 1943, il attaque avec Robert Witchitz des convoyeurs de fonds. L’opération est un échec, Della Negra est blessé, arrêté, condamné à mort puis fusillé au fort du Mont-Valérien, le 21 février 1944 avec les 23 membres du groupe Manouchian.
Son nom figure symboliquement depuis le 21 février 2024 au Panthéon, dans le caveau de Missak et Mélinée Manouchian.
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