Le Vercors, maquis superlatif

Le Président de la République se rendra le 16 avril prochain à Vassieux-en-Vercors, commune Compagnons de la Libération, pour rendre hommage à ceux qui se sont levés, aux résistants de l’intérieur et des maquis. Le CSO revient sur les événements liés à cette commémoration, ainsi que sur ses enjeux mémoriels. 

Isère, commune de Presles, surveillance des accès. Eté 1944. © Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors

Le 16 avril 1944, un groupe de miliciens et de groupes mobiles de réserve part à l’assaut du Vercors, mettant leurs pas dans ceux des soldats allemands ayant opéré dans cette zone quelques semaines plus tôt. La violence de la répression (dont l’intensité ne cesse de grandir au cours des mois suivants) frappe maquisards et populations civiles. Le Vercors constitue l’un des défis les plus spectaculaires lancé par la Résistance française à la face de l’occupant nazi et des tenants de la collaboration.

Les chemins de la clandestinité qui mènent au Vercors sont d’une grande diversité : militants antifascistes poursuivis par le régime pétainiste, membres d’organisations dissoutes par Vichy cherchant à se regrouper, militaires de réserve et d’active humiliés par l’armistice, paysans des plateaux et ouvriers venus des villes industrielles alentour, tirailleurs sénégalais évadés, etc. Cette pluralité des profils contribue à transformer les différents camps de réfractaires dispersés entre la Drôme et l’Isère en un maquis unifié, faisant durablement face aux différents assauts de l’Axe et de ses supplétifs.

Maintenir une telle organisation constitue un défi tout au long de l’année 1944. Dans le Vercors comme dans toute la France – des Glières au Mont-Mouchet ; du Limousin aux Ardennes ; de la Bretagne à l’Ain – une même menace plane : en regroupant des effectifs de plus en plus nombreux, les maquis deviennent de plus en plus vulnérables.

Cette tragique contradiction éclate en juin 1944. Á l’espérance de l’action (appuyée par des troupes alliées et des parachutages massifs de matériels) succède la brutalité des violences, des déportations et des exactions. En juillet 1944, la Wehrmacht lance dans le Vercors sa plus importante opération de répression en Europe de l’Ouest, afin de défaire les combattants qui s’y trouvent mais surtout de détruire toute la contre-société qui s’était constituée autour de la promesse de liberté portée par la Résistance.


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