Opération avec nos blessés : sur les sentiers de Corse

Direction : Avec Nos Blessés / Publié le : 01 août 2023

Du 18 juin au 3 juillet, le projet « GR20 avec nos blessés » a mené 2 militaires blessés et 2 encadrants sur les sentiers du mythique GR20. Ils ont parcouru 180 km en totale autonomie, reliant la Corse du Nord au Sud. Un programme mené en partenariat avec l’opération « Avec nos blessés ».

L'équipe de randonneurs sur une partie escarpée du sentier GR20. © armée de Terre/Défense

Au cœur du théâtre aride et rocheux de la Corse, le projet « GR20 avec nos blessés », organisé par le lieutenant Christopher, rend hommage aux militaires blessés en opération. Objectif : parcourir 180 kilomètres en totale autonomie. Réalisé en partenariat avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre et Terre Fraternité, ce défi accompagne la reconstruction des militaires blessés par le sport. L’équipe de quatre, constituée de deux blessés et deux encadrants, témoigne.

Gauche à droite : Christopher et David © armée de Terre/Défense

Du point de vue des encadrants

Christopher, « Aller au-delà des souffrances et des doutes »

« Dans le cadre de l’opération Avec Nos Blessés, je souhaitais montrer mon soutien et ma solidarité avec les soldats blessés physiques et psychiques. Comment ? En traversant la Corse avec certains, sur l’un des sentiers les plus difficiles de France. L’esprit militaire rime avec dépassement de soi. C’est un combat contre soi-même, partagé à plusieurs. Je ne suis pas prêt de l’oublier ! Entre les instants de solitude, le travail d’introspection, les belles rencontres, les heures passées à gravir et descendre les reliefs… cette aventure humaine nous a fait aller au-delà des souffrances et des doutes, pour nous reconnecter à nous, à nos camarades et au sens de notre engagement. Merci à tous nos partenaires. »

David, « Puiser au plus profond de soi »

« Il est difficile de mettre des mots sur des sensations, des sentiments jamais ressentis auparavant. Plus qu'un trek, c'est une aventure humaine à nulle autre pareille. Le GR20 vous marque de son empreinte à vie. Son tracé est incroyable, il passe à flanc de montagne, sur les passages de crêtes et nécessite parfois de l’escalade au-dessus du vide. Ces paysages sont splendides et dignes des plus grands maîtres. Cette odyssée a été accomplie en compagnie d’une équipe d’enfer. Je suis fier d'être arrivé au bout… malgré les obstacles ! Mon sac à dos pesant plus de 20kg, j'ai dû puiser au plus profond de moi-même pour pouvoir gravir les montagnes et escalader les crêtes. J'ai perdu 3kg en 12 jours ! ».

Gauche à droite : Benjamin et Yann © armée de Terre/Défense

Du point de vue des blessés

Benjamin, « Tout est possible »

« Ce projet a été une expérience hors du commun, un défi qui ne se raconte pas mais qui se vit. Il faut une bonne condition physique pour arpenter les différents sentiers du GR20, mais au-delà du mental, l’effectuer en équipe a été nécessaire. Lorsque votre corps vous lâche, lorsque votre moral vous pousse à abandonner, une main se tend devant vous, une voix derrière résonne, vous encourage et vous pousse en avant. Mes coéquipiers ont toujours su trouver les mots justes, prendre le temps et être présents. « Faire » le GR20, dont le relief et les conditions météorologiques sont rudes, n’est pas donné à tout le monde. Certains le font seul, d’autres à plusieurs, mais une chose est sûre, il nous faut puiser en nous des ressources insoupçonnées. Cette traversée m’a prouvé que tout est possible, il suffit simplement de se lancer et d’oser l’aventure. »

Yann, « L’aventure la plus difficile »

« À la découverte de ce projet, j’ai été immédiatement volontaire, porté par un instinct viscéral. Une fois sélectionné pour intégrer l'équipe, j’ai commencé à douter : je craignais de ne pas m'intégrer, de ne pas être à la hauteur physiquement et de me retrouver seul en totale autonomie. La nature est souvent hostile. Pourtant, le premier jour de l’aventure, j’étais présent au rendez-vous. Divisé en quatre étapes, toutes plus dures les unes que les autres, ce parcours était ardu mais me mettait face à cette majestueuse nature. C’était la plus belle des récompenses. C’était, pour moi, l’aventure la plus difficile, du haut de mes 38 ans. Elle m’a été bénéfique : pendant ces longs moments d’introspection, j’ai déterminé quel sens je souhaitais donner à ma vie par la suite. »


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