Après une semaine simulant une dégradation nette et rapide de la situation sécuritaire dans le pays, l’alerte rouge a été donnée : le camp de Cincu doit faire face à un danger imminent. Ce stade a été déclenché à deux reprises les 22 et 25 janvier. Bien que simulée, cette alerte a conduit le centre opérations du bataillon multinational à ordonner aux alliés le déploiement tactique défensif des unités.   

Ainsi, les unités luxembourgeoises, belges et françaises du bataillon multinational ont réalisé deux déploiements après le déclenchement de l’alerte. Le premier déploiement a confirmé la capacité de la force à se mettre en zone de sécurité autour du camp et à se disséminer, en ordre de combat, en cas de menace imminente.

Le second déploiement a répondu au même scénario. Des unités se sont déployées en posture défensive sur les sites de Cartisoara et Bucium. Cette deuxième séquence a eu lieu après une phase de régénération effectuée par le train de combat du 12^e régiment de cuirassiers, permettant par la même occasion de tester l’efficacité de la chaîne logistique.

Stationnée à Bucarest, le BFCE a de son côté déployé son PC Harpon à Focşani pour conduire tous les tests de liaison nécessaires, tant vers le terrain que vers la Division Multinationale Sud-Est (MND-SE) commandant le bataillon multinational. Les connexions réseaux ont ainsi pu être testées avec succès grâce au soutien actif du 45e bataillon de transmissions roumain. Enfin, l’ensemble de la force s’est finalement réunie à Cincu afin de mener une phase défensive de tirs coordonnés, avant d’enchaîner sur l’exercice EAGLE THUNDER, en coopération avec les militaires roumains, portugais et de Macédoine du Nord.

Cet exercice de déploiement a confirmé la capacité du bataillon multinational à répondre à une situation de danger imminent et à se déployer en conséquence, confirmant l’engagement des forces alliées dans le renforcement de la posture défensive et dissuasive de l’OTAN sur le flanc Est.

En réaction à l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, la France a lancé, sous court préavis, la mission AIGLE en Roumanie. Elle est composée d’un Multinational Battlegroup dont la France est nation-cadre, d’un système de défense sol-air MAMBA, d’un détachement du génie et d’un Elément de soutien national (ESN). Le bataillon dispose de capacités fiables, coordonnées par un élément préfigurateur d'un état-major de Brigade interarmes (BFCE). La mission AIGLE comporte également un Centre de management de la défense dans la 3e dimension (CMD 3D) ainsi qu'un escadron de chars Leclerc. L'ensemble de ces moyens interarmes contribue au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’OTAN sur le flanc Est.