Cet exercice a rassemblé des spécialistes artillerie et 3D de différentes nations et différentes armées au niveau du commandement de la division. Ensemble, ils ont géré et coordonné la conduite des missions ‘feux’ réalisées par l’artillerie, l’aviation, les hélicoptères et les drones afin d’appuyer les manœuvres terrestres des brigades.

Américains, Italiens, Portugais, Roumains et Français ont mis en commun leurs ressources et leurs capacités pour accomplir les missions ‘feux’, dans la profondeur ou au contact, demandées par le niveau divisionnaire. Plusieurs Joint terminal attack controller (JTAC), contrôleurs aériens avancés, ont coordonné et géré la déconfliction de l’espace aérien afin que les appuis feux ne soient délivrés en toute sécurité. En effet, de nombreux moyens étaient déployés : un drone de l’US NAVY a permis la désignation laser des bombes larguées par des Eurofighters italiens qui frappaient l’ennemi dans la profondeur, pendant qu’un SCAN EAGLE roumain servait de moyen d’acquisition et de renseignement. Dans la zone des contacts directs, des hélicoptères SOCAT roumains et des Apache américains tiraient au canon de 20 mm et à la roquette, tandis que des mortiers de 120 mm français pilonnaient les positions adverses aux côtés de lance-roquettes LAROM et de canons de 152 mm roumains.

Au sein du poste de commandement de la division, le JFET agit comme un chef d’orchestre pour coordonner l’ensemble. La colocalisation de l’ensemble des spécialistes artillerie et 3D permet de gagner des délais, d’accélérer la manœuvre et d’en accroître l’efficacité.

Si la coordination des feux n’est pas nouvelle au sein des armées, elle revêt une réelle plus-value dans les opérations. En associant leurs ressources matérielles et humaines, les alliés démontrent concrètement leur interopérabilité pour être plus forts ensemble.

En réaction à l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, la France a lancé, sous court préavis, la mission AIGLE en Roumanie, confirmant son statut d’allié fiable, crédible et solidaire au sein de l’Alliance. Elle est composée d’un Multinational Battlegroup dont la France est nation-cadre, d’un système de défense sol-air MAMBA, d’un détachement du génie et d’un Élément de soutien national (ESN). Le bataillon dispose de capacités fiables, coordonnées par un élément préfigurateur d'un état-major de Brigade interarmes (BFCE). La mission AIGLE comporte également un Centre de management de la défense dans la 3e dimension (CMD 3D) ainsi qu'un escadron de chars Leclerc. L'ensemble de ces moyens interarmes contribue au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’OTAN sur le flanc Est.