SWDS 2024

La seconde édition du salon international SWDS s'est tenue du 4 au 8 février sur le RECC. Cette édition s'est voulue particulièrement axée sur le futur, au travers de la visite guidée « Journey To The Future » et de l’ouverture d'un forum essentiellement consacré au spatial, incluant la défense. Sous la direction de sa majesté, et Premier ministre, Mohamed Bin Salman, tout a été fait pour que SWDS appartienne à la liste courte et exhaustive des plus grand salons d’armement.

Logo SWDS 2024 © SITTA

Les dimensions du CONVENTION CENTER, avec trois halls et deux displays extérieurs, le nombre d’exposants (près de 750) venus du monde entier, et surtout la présence de tous les groupes industriels majeurs, rendent SWDS particulièrement attractif. On notera notamment la présence très importante de la Chine, qui, contrairement à d’habitude, présentait ses productions par domaine et non pas par entreprise, de la Turquie, de la Corée du Sud, des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Enfin, il faut retenir les présences, malgré le conflit actuel, de l’Ukraine (nouveau groupe d’industriels NAUDI) et de la Russie avec un pavillon conséquent.

La dualité drone/avion piloté, aux dépends du second

Cette édition du salon a été étonnamment pauvre en nouveautés concernant les aéronefs pilotés. Seules des maquettes de quelques appareils de dernière génération était visibles : KF-21 de la Corée du Sud, Kaan turc, et FC-31 chinois. Les Etats-Unis n’ont montré que leur projet d’appareil d’entrainement avancé Boeing T-7, tandis que le F-35 faisait figure de grand absent.

Les Britanniques de BAe Systems ont fait exception, avec une maquette en taille réelle du Tempest, aéronef du programme FCAS. Cette maquette disposait d’un cockpit visitable, démontrant les dernières avancées du programme en matière d’interface homme-machine, et en particulier le futur casque.

AVION TEMPEST © SITTA

Ce sont bien les drones aériens, de tous types, qui ont eu la part belle sur le salon. L’importance prise par les drones et autres munitions dites « rôdeuses » est désormais considérable, et de très nombreux constructeurs se sont lancés. La présence massive des drones turcs et chinois montre la très grande vitalité de leur industrie dans ce domaine, et surtout leur capacité à maitriser l’ensemble du spectre de taille, de vitesse, ou de capacités d’emport.

Le constructeur turc Baykar ayant signé un contrat majeur avec le Royaume saoudien quelques mois avant le salon, est venu avec le septième prototype de son Akinci, drone MALE bimoteur. Il était présenté avec toute sa panoplie d’armements et de senseurs, issus des industriels turcs Aselsan et Roketsan, représentant ses 1 500 kilos de charge utile.

Akinci © SITTA

Le conglomérat chinois CATIC montrait, à côté de l’Akinci, son drone MALE à réaction WL-10B. Lui aussi était présenté avec toute sa panoplie d’armement : bombes et missiles air-sol bien sûr, mais également missile anti-navire et, plus surprenant, un missile air-air TY-90.

drone WL-10B © SITTA

Le sud-coréen KAI dispose de plusieurs projets de drones, notamment dans le cadre des nouvelles doctrines « MUM-T » pour « Manned-UnManned Teaming ». Différents modèles sont à l’étude pour la coopération avec des vecteurs multiples : hélicoptères, chasseur KF-21, avion de transport multi mission MC-X, bâtiments de surface, etc.

MC-X COREEN © SITTA

Le groupe sud-africain Milkor était à nouveau présent avec son drone Milkor-380, présenté entièrement équipé d’armement produit par le groupe émirien EDGE : bombe guidée al-Tarik-X ou encore missiles Desert Sting 25. Le drone est capable d’emporter soit une charge de munitions de plus d’une tonne, soit un ensemble ISR à capacité SIGINT ou radar SAR, en plus de sa boule optronique MX-15.

La défense antiaérienne, un domaine redevenu une priorité globale

Le corolaire de la présence massive de drones aériens de toutes tailles est bien entendu celle des systèmes de défense sol-air et de lutte anti drones aériens (LADA). Cette édition du World Defense Show a montré une explosion du nombre de ces divers systèmes, chez tous les acteurs industriels. Les leçons de la guerre en Ukraine montrent clairement que l’espace aérien n’est efficacement disputé à l’adversaire que par les systèmes sol-air, qui sont les seuls à disposer d’une permanence et d’une discrétion d’action que les chasseurs ne peuvent avoir.

Les canons antiaériens en particulier voient un véritable retour en grâce, après avoir été longtemps méprisés à cause de leur courte portée. Les progrès réalisés sur les obus à détonation programmée et les conduites de tir, ainsi que la nécessité de pouvoir intercepter des cibles nombreuses à moindre coût, les ont pourtant rendus indispensables désormais.

Dans le segment lourd de la défense sol-air et antimissile, l’américain Lockheed-Martin disposait, comme toujours, d’une très importante surface d’exposition. Comme lors de l’édition précédente, les modèles des missiles Patriot GEM-T et MSE, ainsi que du THAAD était bien visibles. L’Arabie saoudite a d’ailleurs obtenu durant le salon plusieurs contrats pour la fabrication locale des certains éléments du THAAD.

L’industrie russe, très présente et reconnue dans ce domaine, présentait de nombreux matériels lourds : S-350, Buk-M3, Tor-M2 et plusieurs radars. C’est surtout KBP Tula qui s’est distinguée en exposant pour la première fois son missile antidrone Gvozd, équipant le système Pantsir. La compagnie STC montrait plusieurs systèmes de guerre électronique antidrone, comme le RB-504AE.

RUS_GVOZD © SITTA

De nombreux autres acteurs sont arrivés sur le marché de la défense sol-air de pointe. La Turquie a été très présente dans ce domaine lors de cette édition, avec aussi bien des missiles que des canons ou des brouilleurs. Roketsan exposait ainsi les missiles Hisar et le très récent Siper, ainsi que pour la toute première fois une version tirée à l’épaule de son SATCP Sungur.

MANPADS SUNGUR © SITTA

C’est Aselsan qui a démontré toute la performance de la base industrielle et technologique de Défense (BITD) turque dans le domaine de la défense sol-air, en exposant son nouveau système mixte canon-missile Gürz. Dévoilé pour la première fois l’année dernière à Istanbul lors du salon IDEF, il faisait ici sa première apparition à l’étranger. Le Gürz est un système particulièrement complet, doté à la fois de plusieurs radars, d’un canon de 35 mm, et de missiles à courte et à très courte portée Hisar-A et Sungur montés sur la tourelle de ce dernier. Il est particulièrement travaillé pour traiter l’ensemble des menaces modernes : mini drones, missiles air-sol et sol-sol et missiles de croisière, en plus des menaces classiques.

SYSTEME DE DEFENSE AA GURZ © SITTA

Les sud-coréens LIG Nex1 et Hanwha ont à nouveau exposé de nombreux matériels sol-air. Hanwha en particulier avec plusieurs radars de grande portée et une adaptation de son blindé 8x8 antiaérien BIHO-II. Comme le Gürz turc il s’agit d’un système mixte canon-missile, disposant lui aussi de la possibilité de tirer plusieurs modèles de missiles simultanément.

SYSTEME DE DEFENSE AA BIHO II © SITTA

L’entreprise britannico-monégasque MARSS, spécialisée dans la lutte antidrone par des moyens adaptés aussi bien aux besoins civils que militaires, a montré une nouvelle variante de son drone tueur Interceptor. Dévoilé pour la première fois lors de l’édition précédente de SWDS, il a évolué pour gagner en vitesse et en solidité. L’Interceptor confirme ainsi sa capacité à détruire en vol des drones de classe 1 en se jetant dessus, et de suffisamment bien résister au choc pour pouvoir engager plusieurs cibles. L’absence de charge militaire rend son emploi simple et peu coûteux. MARSS a ainsi signé plusieurs contrats majeurs durant le salon, pour divers produits de surveillance anti-drones.

MARSS INTERCEPTOR © SITTA

L’entreprise polonaise Advanced Protection System, déjà bien présente au sein des pays de l’OTAN, était venue avec son dernier modèle de système intégré de détection et de brouillage. Celui-ci a eu un franc succès localement, avec un important contrat signé auprès de l’Arabie saoudite.

Enfin, c’est la Chine qui a été la plus présente sur ce segment avec plus d’une vingtaine de systèmes et de radars exposés. On peut citer parmi eux les systèmes LD-35 et Sky Dome qui ont bénéficié de l’exposition d’un véhicule réel et non d’une simple maquette. Le LD-35 est, une fois de plus, un système mixte canon-missile sur châssis blindé. Le Sky Dome est un véhicule 4x4 de lutte antidrone intégrant une suite complète de senseurs optiques et radars, un laser de destruction et des drones intercepteurs.

CHN_LD-35 © SITTA

Plusieurs modèles de missiles sol-air étaient présents, couvrant toutes les gammes, depuis le lourd HQ-9BE à très longue portée jusqu’au MANPADS QW-12, en passant par le HQ-17AE. Des maquettes de systèmes qui n’avaient pas encore été montrées hors de Chine ont fait leur apparition comme le Sky Dragon 100, évolution du système Sky Dragon 50 qui a été vendu dans plusieurs pays.

Côté radars, de très nombreuses nouveautés ont été exposées lors de cette édition. On citera notamment le radar basse altitude RT-9, le radar multifonction IBIS-400S, ou le radar passif DWL-1. Enfin on notera le radar de veille longue distance LD-2/JSG, dont la ressemblance avec les radars GM-400 de Thalès est frappante.

CHN_RT-9 © SITTA

Les armements laser complètent les armements électromagnétiques

La lutte antidrone continue à progresser au fur et à mesure que les drones s’améliorent, notamment sur les aspects de furtivité et de protection. Ainsi après les défenses cinétiques à base d’armes de petit et moyen calibre, allant jusqu’aux missiles sol-air, ou encore de moyens de brouillage électromagnétique, l’emploi du laser semble se caractériser.

La Chine, et notamment les groupes Norinco ou Polytechnologies, présentait trois systèmes montés sur véhicules : le Silent Hunter et l’OW5 déjà présentés lors de salons précédents, ou encore le RCG443E Laser Arrow, doté d’un laser de 4 kW selon l’exposant.

RCG443E LASER ARROW © SITTA

Côté américain, le groupe Boeing propose son système CLWS (Compact Laser Weapon System) déjà opérationnel au sein de l’US Marine Corp, pendant que KBR propose son projet quasi opérationnel dénommé FIREFLY, d’une puissance de 10 à 20 kW, facilement transportable et particulièrement efficace.

KBR FIREFLY © SITTA

Le groupe slovène DAT CON présentait son système de détection/neutralisation LYNX, primé au dernier challenge FRONTEX, qui peut être équipé d’un laser HELMA produit par le groupe français CILAS, également présent. Enfin, le Qatar propose son concept de fusil laser (portée actuelle de 50 m selon l’exposant), avec système de refroidissement intégré.

LADA-LYNX - AD-CON © SITTA

Coté armement anti-drone électromagnétique, on pouvait compter sur de nombreux exposants, et notamment sur ceux qui ont décidé de présenter les drones comme les moyens de détection et de neutralisation correspondants.

Nous retiendrons principalement les sociétés spécialisées, tels TRD Singapour, TRON pour Taïwan, les groupes chinois AAE Aviation Technologies et Star Array Defense ou encore FORWIN Technologies (Malaisie).

groupe TRD Singapour © SITTA

Enfin, le groupe ukrainien NAUDI, était fier de présenter sa gamme de système anti-drone à impulsion électromagnétique KVERTUS, avec notamment leur fusil AD G6+, produit en coopération avec l’Allemagne, et selon l’exposant, validé sur la ligne de front.

NAUDI - KVERTUS ADG6+ © SITTA

La robotique a l’honneur

Si les présentations de robots sont de plus en plus importantes lors de salons, avec notamment des plateformes destinées à la logistique, au soutien ou à l’appui, les UGV armés ont été particulièrement présents sur SWDS.

Parmi les systèmes d’intérêt, le groupe émirien MILANION propose sa plateforme AGEMA, déjà présentée dans sa version basique lors de DEFEXPO 2022, en version lanceur de munitions téléopérées, avec un pod de lancement de quatre munitions polonaises BLE FLY (groupe GIEZ WAR).

MILANION MTO © SITTA

L’institut de recherche et de développement saoudien PSAU (Prince Sultan Abdulaziz University) présentait tout un panel de robots, de toutes dimensions et destinés à des missions diverses.

Stand Prince Sultan Abdulaziz University © SITTA

Enfin trois maquettes de robots, dont deux armés, étaient présentées sur le pavillon chinois, dont le VU-T10 (UGV de la classe 10 tonnes), avec à l’appui une présentation vidéo, particulièrement explicite.

pavillon chinois - UGV © SITTA

L’artillerie, un retour en grâce par obligation.

Du coté des forces terrestres, il semble que l’artillerie soit mise à l’honneur, tant les nouveautés et les projets affluent. Un responsable du bureau de R&D du groupe saoudien SAMI, précisait que les frontières du pays étaient très importantes, et qu’il fallait faire effort sur les tirs dans la profondeur. Il a démontré son point de vue au travers de sa présentation d’un prototype de canon autoporté de 155 mm / 52 cal, monté sur un châssis de camion tchèque TATRA T-815 8X8. Si le système reprend les points positifs du CAESAR français, la modernité apportée au projet saoudien semble évidente, également sur la production locale de munitions de tous types, capables, selon l’exposant d’atteindre les 60 km.

SAMI LAND - AUTOPORTE 155 MM © SITTA

Parmi les autres pièces d’artillerie canon présentées, on notera notamment les présences du K9 sud-coréen (groupe Hanwha), du Krab polonais (présent notamment en Ukraine) ou encore du projet turc XX présenté par le groupe ASFAT. Enfin le groupe ukrainien NAUDI présentait la maquette de son autoporté de 155 mm, validé combat proven.

A noter enfin pour ce qui est des systèmes particuliers, nous retiendrons les présences du lance-roquettes multiple ARMADILLO (groupe brésilien Mac Jee) ou encore du mortier automatique de 120 mm ALAKRAN espagnol monté sur un véhicule 4x4 produit par le groupe saoudien ERAF.

MORTIER ALAKRAN © SITTA

Une gamme toujours plus élargie de blindés 8x8

S’il apparaît au fur et à mesure des années que les chenilles n’apparaissent plus comme essentielles sur des zones difficiles et sableuses comme on peut le rencontrer dans cette partie du monde, l’arrivée de blindés 8x8 est confirmée et semble prioritaire dans les esprits des décideurs locaux.

En ne se focalisant que sur les matériels majeurs présentés à l’échelle sur le salon, nous retiendrons les présences du LAV-700, présenté par le groupe américain GDLS ou encore du Wahash émirien, proposé par le groupe CALIDUS, qui a notamment effectué une belle démonstration dynamique.

WAHASH CALIDUS © SITTA

Côté turc, les trois grands groupes proposent leur blindé majeur, doté parfois d’une tourelle qui démontre la pluralité des versions proposables. Le groupe BMC présentait son blindé ALTUG, pour lequel l’un des exposants mentionnait un intérêt fort de l’Arabie saoudite, du Qatar et d’autres pays du Golfe persique, dans le même temps, Otokar présentait son ARMA 8x8, en deux versions, dotée pour la première d’une tourelle autochtone MIZRAK-30, et pour l’autre d’une tourelle belge (groupe John Cockerill) XC-8 105 HP.

BLINDES OTOKAR

Enfin le groupe FNSS propose sa dernière version du PARS 8x8, dénommée ALPHA, qui rassemble beaucoup de nouveautés en termes de protection, de conduite et de puissance de feu, avec notamment l’apport de deux missiles « tir et oublie ».

FNSS-PARS ALPHA © SITTA

Parmi cette densité de matériels lourds 8x8, et l’intérêt porté par Riyad, le groupe français ARQUUS a néanmoins réussi l’exploit de vendre 110 VAB Mk3 6x6.

ARQUUS - VAB MK3 © SITTA

La Marine n’est pas en reste

Le World Defense Show se voulant multi milieux, de très nombreux exposants montraient des matériels navals. Comme pour le milieu aérien, la multiplication des projets de drones navals, de surface et sous-marin, est flagrante.

Le groupe sud-coréen Hanwha présentait deux maquettes de sous-marins qui ont beaucoup retenue l’attention des autorités saoudiennes. Tout d’abord, le KSS-III est un sous-marin à propulsion AIP de 90 mètres de long, équipés de six tubes lance-torpilles et de 10 tubes lance-missiles verticaux. Il est ainsi à même de mener aussi bien des missions d’interdiction maritime que d’action vers la terre avec des missiles de croisière ou d’attaque terrestre. Aux côtés du KSS-III était présentée la maquette du XLUUV, drone sous-marin de très grande taille. Ces deux matériels étaient pour la première fois exposés dans un pays du Golfe.

KOR_KSS-III © SITTA

La Turquie était bien présente également dans le domaine naval, avec plusieurs industriels comme ARES shipyards ou TAIS shipyards, ainsi qu’au sein du grand groupe Aselsan qui présentait un sous-marin.

Enfin la Chine a, une fois de plus, présenté une très grande quantité de matériels divers : bâtiments de surface ou sous-marins, pilotés ou non, torpilles, missiles antinavires, etc. Une maquette taille réelle du missile surface-surface CM-302 n’a pas manqué d’attirer l’attention des nombreux visiteurs du hall chinois.

CHN_THUNDERER USV © SITTA

Un voyage vers le futur (Journey to the future)

Les organisateurs de SWDS ont souhaité un salon résolument moderne et surtout tourné vers l’avenir, où l’on parle notamment d’un complexe militaro-industriel lié aux autres industries locales dans le programme de SAUDI 2030, vaste programme et réelle ambition. Ainsi, un pôle était consacré aux innovations, projets, tendances et la présence de plusieurs instituts et bureaux de R&D montraient l’étendue du projet. Une quarantaine d’entreprises, dont certaines particulièrement connues et investies dans l’innovation (BAE System, SAMI, ARKEOCEAN, DYNATEQ, …) se sont prêtées au jeu.

Aux dires de plusieurs exposants, le conflit en Ukraine, ou plus proche de Riyad, celui au Yémen, ont fortement accéléré les besoins en avancées technologiques. L’IA reste évidemment une priorité dans de nombreux programmes, en la couplant avec la réalité augmentée, notamment dans le cadre de la recherche et du développement. Les besoins en électricité avec des moyens plus réduits, les nouveautés optiques et optroniques, les moyens de protection balistique moins encombrants, moins lourds mais plus efficaces, la cybersécurité sont autant de voies de recherche voulues par les autorités saoudiennes.

Enfin la volonté de Riyad de monter son industrie de défense au niveau 4.0, à l’instar de ce qui est en train de se faire pour les industries pétrolière et gazière.