Menaces du futur : la Red Team Défense dévoile de nouveaux scenarios de fiction

Direction : AID / Publié le : 30 juin 2023

Fin de la 3e saison pour la Red Team Défense, un programme lancé en 2019 par le ministère des Armées. La Red Team Défense est composée d’auteurs, de scénaristes et de dessinateurs de science-fiction indépendants qui imaginent des scénarios de menaces du futur.

Elle travaille ainsi étroitement avec des experts scientifiques de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL) et militaires pour mieux se préparer aux réponses pour contrer ces éventuelles menaces. L’Université Paris Sciences & Lettres (PSL) en est l’opérateur.

Deux nouveaux scénarios ont été dévoilés ce jeudi 29 juin lors d’une soirée de restitution au sein de la Banque de France, en présence d’Emmanuel Chiva, Délégué général pour l’armement et de Patrick Aufort Directeur de l’Agence de l’innovation de défense. Deux thèmes ont été identifiés : la conflictualité dans l’espace ainsi que l’accès massif et immédiat aux compétences. Les deux scénarios développés sont intitulés « La ruée vers l’espace » et « Face à l’Hydre ».

Placée sous le pilotage de l’Agence de l’innovation de défense (AID), en coopération avec l’État-major des armées (EMA), la Direction générale de l’armement (DGA) et la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS), la Red Team Défense offre une projection dans le futur au ministère des Armées. Elle anticipe les risques technologiques, économiques, sociétaux et environnementaux susceptibles d’engendrer de potentielles conflictualités à l’horizon 2030-2060.

 

Scénario 1 : La ruée vers l’espace

La ruée vers l’espace imagine une montée des tensions et de la conflictualité entre différents acteurs dans leurs conquêtes du domaine spatial à des fins économiques et de puissance.

Ce scénario projette une explosion de la démocratisation de l’accès à l’espace à la suite d’innovations industrielles et technologiques. Les ressources spatiales tant sur la Lune que dans les ceintures d’astéroïdes plus lointaines deviennent abordables et nourrissent les appétits industriels et économiques d’acteurs étatiques et privés. Des rapprochements s’opèrent, des alliances se créent pour assurer leur exploitation. Cette course aux ressources aboutit à une compétition économique qui se traduit par des pratiques de sabotage et de déni d’accès, avant d’escalader vers une confrontation spatiale ouverte. Dans ce contexte, quel serait le seuil de déclenchement d’une guerre spatiale ?

 

Scénario 2 : Face à l’Hydre

Le scénario imagine l’eshu, implant d’un nouveau genre qui permet l’assimilation instantanée de nouvelles connaissances pour tout individu qui en est équipé. Ces connaissances sont réversibles et n’influent en rien les volontés individuelles. Peu à peu, ces implants se diffusent et leur utilisation se généralise dans certaines régions. Ils deviennent des leviers de création ad hoc et immédiate d’une armée à partir de populations civiles par l’injection de savoirs militaires. Cette armée prend le nom de l’Hydre, empruntant à l’animal mythologique sa capacité à se renouveler constamment, chaque individu volontaire pouvant s’implanter à tout moment des connaissances adéquates en fonction du besoin. Progressivement, les capacités de l’eshu s’étendent et ouvrent la voie à la possibilité d’un agir collectif : les individus dotés d’un eshu communiquent les uns avec les autres de manière décentralisée et instantanée, voire symbiotique.

Retrouvez le détail des nouveaux scénarios sur www.redteamdefense.org. Le replay sera disponible sur la chaine Youtube de la Red Team Défense.

 

« Ces trois années d’expérimentation démontrent la pertinence de la méthode. La Red Team Défense a pris sa place dans le paysage du ministère des Armées et dans nos réflexions pour anticiper les futures conflictualités. Je suis fier de faire partie de ce ministère qui a osé sortir du cadre, qui s’est approprié une démarche totalement inédite, et qui s’inscrit pleinement dans sa mission d’anticiper, de préparer l’avenir et d’imaginer au-delà pour innover avant la guerre. »

L'Ingénieur général de l'armement Patrick Aufort, directeur de l'Agence de l'innovation de défense.


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