Institution désormais bien ancrée dans le paysage de l’aéronautique d’État, le Bureau Enquêtes Accidents pour la Sécurité de l’Aéronautique d’État (BEA-É) fête cette année ses 20 ans d’existence puisque le début de l’activité date du 1^er janvier 2003 sur la base aérienne de Brétigny. La première enquête de sécurité aéronautique est ouverte le 17 janvier 2003.

A l’époque et depuis une dizaine d’années, certaines autorités d’emploi ont déjà profondément revu leur politique en matière de traitement des faits intéressants la sécurité aérienne et connaissent une forte diminution de leur accidentologie. En effet, la mise en place de chaine sécurité indépendante de la chaine hiérarchique et la promotion d’une culture juste offrent un cadre de travail constructif et de confiance au sein même des autorités d’emploi qui en ont fait le choix. Cette politique se focalisant sur l’amélioration continue du niveau de sécurité leur permet d’avoir un meilleur visuel sur la réalité de l’état de la sécurité aérienne, de collecter de nombreuses données sur les incidents et de les traiter elles-mêmes. Pour autant, le traitement des événements les plus graves appelant une analyse et un retour d’expérience plus profonds et plus denses qui doivent être partagés au sein de l’ensemble de l’aéronautique d’État plaide pour la création d’un bureau totalement indépendant des autorités d’emploi. Le BEAD, qui deviendra le BEAD-air puis le BEA-É un peu plus tard, voit le jour en septembre 2002 et débute son activité en janvier 2003 ; il est totalement indépendant des autorités d’emploi et se place d’emblée sur le périmètre interministériel de l’ensemble de l’aéronautique d’État.

Perpétuant ces principes, les femmes et les hommes qui servent aujourd’hui au BEA-É ont à cœur de servir la sécurité aérienne et la vérité au profit de nos camarades en unité et des autorités qui les emploient. Conscients du fait que l’indépendance du bureau leur confère de grandes libertés d’action et de parole, qui sont gages d’efficacité dans cette mission, ils conservent à l’esprit que leur crédibilité ne repose que sur la qualité de leurs travaux. Or, la crédibilité est la seule garantie de poursuivre la mission et d’être écouté et entendu dans la durée, puisque le BEA-É n’émet que des recommandations. La pertinence et la robustesse de ces recommandations seront évaluées par les acteurs de l’aéronautique concernés. Puis, la mise en application de la recommandation viendra refermer la boucle vertueuse et constitue l’objectif ultime de l’enquête de sécurité.    

L’enjeu est d’importance, car seul le traitement dans la durée des causes racines d’un accident ou d’un incident aérien grave, permet de poursuivre le tendanciel observé depuis plus de vingt années de diminution des événements aériens. Ces événements sont, heureusement, devenus très rares. Leur occurrence est toujours liée à l’alignement simultané de différentes failles de sécurité. Seule l’analyse fine et le traitement de chacune de ces failles permettent d’espérer poursuivre l’amélioration de la sécurité et ainsi sauver encore des vies et préserver des aéronefs.

En 20 ans, le BEA-É a conduit 374 enquêtes de sécurité déclenchées suite à des accidents ou incidents aériens graves impliquant des aéronefs de l’aéronautique d’État.

Pour cette année 2023, le BEA-É vous souhaite une année de vol en toute sécurité !