La conception et le développement du gilet porte-plaques polyvalent (G3P) s’inscrit dans la volonté du Service d’adapter et d’améliorer sans cesse la protection du combattant. Composé de plaques à base de céramique hybride (céramique issue d’un mélange de plusieurs types de céramiques (carbure de bore, carbure de silicium, titane, etc.), il allie ergonomie, modularité, légèreté et protection contre les balles perforantes, permettant ainsi une optimisation de la mobilité des forces tout en assurant une protection renforcée. Son atout majeur réside dans sa modularité, en fonction de la menace du théâtre d’intervention. L’intégration, à la conception, du maintien en condition opérationnel (MCO) de niveau 1 (niveau utilisateur) permet au soldat d’être autonome dans les réparations de son gilet pare-balles. « C’est un gilet qui est destiné aux forces spéciales, aux opérateurs du commandement des opérations spéciales (COS). Il permet de se protéger balistiquement contre des munitions perforantes et il permet également de pouvoir moduler sa protection par rapport à la menace présente sur le théâtre. En fonction du niveau de menace, l’opérateur peut ainsi mettre soit une plaque plus légère pour améliorer sa mobilité, soit ajouter des plaques de classe 4 pour obtenir une protection complète, notamment contre des munitions de type snipper » explique Vincent, expert à la division technique innovation (DTI) du CIEC. « L’atout majeur du G3P réside dans sa modularité. Il permet au combattant de configurer sa protection en fonction de la mission. Les plaques s’insèrent dans le gilet et peuvent être interchangeables. Le combattant peut également avoir un petit sac à dos qui va s’accrocher sur l’arrière du gilet et qui lui permet d’emporter notamment son casque de protection, une ration de combat et de l’eau. » Actuellement en réalisation dans le cadre des approvisionnements, des premières livraisons sont déjà intervenues dans les unités concernées.

Les chocs reçus sur les plaques balistiques entraînent un risque d’endommagement des performances balistiques. Afin de contrôler l’intégrité des plaques, le CIEC a développé, en partenariat avec une PME (petite-moyenne entreprise) le système GMOS-TherMOS, qui vise à détecter les chocs et les variations de températures. Ces détecteurs se présentent sous forme de petits capteurs dotés d’une oscillation calibrée qui, une fois positionnés sur la surface des plaques balistiques, émettent une alerte sur l’intensité du choc reçu et le risque de perte d’intégrité et de performance balistique. « Les plaques balistiques de niveau 4 sont composées d’une céramique qui peut être endommager avec les chocs et donc entraver la protection du combattant. Le détecteur de choc se présente sous forme de puce. Quatre puces sont positionnées sur la plaque : deux sur la face interne et deux sur la tranche. Lorsque la plaque a subi un choc trop important, un témoin rouge s’allume afin d’alerter l’utilisateur sur la perte d’efficacité et donc de protection » développe Isabelle, ingénieure à la division technique innovation du CIEC.  « Le détecteur de chocs permet à l’usager de contrôler, peu importe où il se trouve, l’intégrité de ses plaques. Cela permet de s’assurer d’une protection optimale, en tout lieu et toutes circonstances ». Ces puces, en cours de développement, permettront ainsi de renforcer la protection du combattant. Plus de 60 000 puces seront produites et livrées en 2025, ce qui permettra d’équiper plus de 15 000 plaques, en priorité dans les unités des forces spéciales.