Paris 2024 : planifier une opération de soutien d’envergure

Direction : Commissariat / Publié le : 11 juin 2024

Plus de 15 000 militaires seront mobilisés pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024 en appui des forces de sécurité intérieure. Des forces armées qu’il faut soutenir. Un défi pour le service du commissariat des armées. Grâce à une planification pointue et anticipée, la manœuvre de soutien est organisée, coordonnée, réactive et parée pour être au rendez-vous.

Marion Lottegier/SCA/Défense © bureau « Plans » (S5) de l’état-major opérationnel (EMO) du SCA

La planification du soutien aux Jeux olympiques et paralympiques 2024 a été conduite par le bureau « Plans » (S5) de l’état-major opérationnel (EMO) du SCA. « La planification de cette opération a débuté en décembre 2022, par la mise en place d’un groupe pluridisciplinaire de planification opérationnelle (GPPO). Il permet de fédérer de nombreux acteurs autour d’objectifs communs et de disposer d’un échelon de synthèse à la croisée de tous les chemins » explique le CRC2 Mikaël, chef du bureau. Présidés par le directeur central adjoint du SCA, les GPPO (14 au total) ont permis d’avoir la vision stratégique la plus globale et transverse possible ; l’intérêt étant d’aiguillonner les différents acteurs dans leurs travaux dans chacune des 11 fonctions du soutien Commissariat. « Sous l’impulsion de l’EMO-SCA, le soutien à la force de sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024 requiert la mobilisation et l’implication des sous-directions de la Direction centrale, de l’ensemble des centres interarmées du soutien, de certaines PFC, des ELoCA…. Comme pour toute opération des forces armées, la planification du soutien est cruciale. Il est impératif que le soutien soit en place et opérationnel avant l’arrivée des premiers effectifs. Nous devons donc être au rendez-vous. Le soutien à cette force mobilise des volumes humains, matériels et financiers hors norme. Sa planification nécessite donc une rigueur particulière et une vigilance extrême » précise le CRC2 Mikaël. Anticipation des achats capacitaires pour être au rendez-vous de 2024,  du budget alloué aux armées, construction puis mise en œuvre de la convention-cadre avec l’Économat des Armées (EdA), ventilation des hébergements, mise à disposition et déploiement du matériel de vie en campagne, organisation de la perception de l’équipement individuel, conception du transport et de la mobilité de la force pendant toute la durée des Jeux, réflexion autour de la résilience de nos marchés publics, participation à la rédaction des ordres stratégiques…une planification du soutien à la hauteur de l’importance de cet évènement.

Une des particularités de la planification du soutien de cette opération ? La multitude et la diversité des acteurs. « L’opération de soutien à la force de sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024 a cette spécificité d’impliquer une multitude d’acteurs, dont certains avec lesquels nous n’avons pas l’habitude de travailler » confie le CRC2 Mikaël. Parmi eux : le gouverneur militaire de Paris (GMP), acteur clé dans l’opération, la mairie de Paris, la délégation interministérielle des jeux olympiques (DIJOP) rattachée au Premier ministre ou encore la Préfecture de police de Paris et Île de France Mobilité. « Comme pour toute opération, l’impératif opérationnel prime. La force doit être réactive et ne pas être freinée dans sa manœuvre opérationnelle. La mobilité est donc un facteur clé. Pour cela, le centre interarmées du soutien à la mobilité (CIMob) a travaillé avec un autre acteur phares, la préfecture de police de Paris et Île-de-France Mobilité, afin de doter la force de sécurisation Pass spécifique qui lui permettra de circuler gratuitement, à tout moment de la journée » confie le CRC2 Mickaël. 

La spécificité du soutien dans cette opération ? L’externalisation anticipative. « Dans le cadre du soutien à la force de sécurisation des Jeux, le choix a été fait il y a plus d’un an de mettre en œuvre un principe d’externalisation anticipative, contrairement à ce qui se fait traditionnellement en opération où le soutien est d’abord assuré en régie par le SCA puis, une fois la situation sécuritaire stabilisée, nous laissons place peu à peu à l’externalisation. Dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques 2024, nous avons externalisé un maximum de prestations auprès de l’Economat des Armées (EdA) afin que le SCA puisse conserver sa capacité d’action (ses ressources) et sa réactivité, notamment en cas de dégradation de la situation sécuritaire ou de déclenchement d’une opération en parallèle » explique le CRC2 Mikaël. Un mandat sur l’externalisation confié par l’EMA au SCA, véritable preuve de confiance en la capacité du Service à mener un tel chantier, au-delà de son périmètre naturel stricto sensu. Un travail mené par la plateforme Commissariat Sud-Est (PFC Sud-Est), pouvoir adjudicateur unique pour l’Economat des armées.

Une manœuvre de soutien organisée, coordonnée, réactive et parée pour être au rendez-vous. C’est là tout l’enjeu de la planification. Les volumes humains mobilisés pour cette opération sont tels que l’EMO doit redoubler de vigilance. Rien n’est à la marge, une décision dans un domaine du soutien peut avoir des répercussions décuplées dans toutes les autres fonctions Commissariat. « En planification, le moindre petit curseur qui est bougé fait tout bouger, il faut être extrêmement pointilleux et vigilant. C’est une mission extrêmement intéressante, unique, inédite et aussi passionnante que prenante » conclut le CRC2 Mickaël.

….

Rendez-vous dans quelques jours, dans le prochain numéro de Soutenir, pour en savoir plus sur la planification du soutien à la force de sécurisation des jeux olympiques et paralympiques 2024 !

Directeur central adjoint du SCA © Marion Lottegier/SCA/Défense

Image 1 sur 2

Contenus associés