Je suis le commissaire Florian, j’ai 26 ans, et je suis actuellement affecté au 35^e régiment d’artillerie parachutiste en tant que chef de la section de coordination administrative et budgétaire (SCAB). Je suis d’ancrage terre. J’appartiens à la promotion Croix de Lorraine, j’ai donc suivi ma formation à l’ECA de 2020 à 2022.

La poste de chef SCAB est celui qui attend la grande majorité des jeunes commissaires « terriens » sortis d’école. Pour trois années, il s’agit d’être l’interlocuteur privilégié du commandement, des services et des unités élémentaires pour toutes les préoccupations liées à la gestion budgétaire, aux frais de déplacements et aux soutiens de toutes natures.

Le commissaire des armées est un profil atypique au sein d’un régiment, qui doit conjuguer singularité et acculturation d’ancrage en permanence. Il est reconnu en tant que chef d’une section centrale par la transversalité des sujets qu’elle traite, mais aussi en tant qu’unique spécialiste de nombreux domaines. La liberté de manœuvre est grande et valorisée pour faire entendre l’expertise dans les projets qui déterminent la vie régimentaire. Pour ma part, j’ai rapidement été immergé dans l’organisation d’une manifestation spécifique (150^e anniversaire de création du 35^e RAP) ou encore la structuration et le suivi d’un projet de mécénat (restauration du quartier historique de Foix-Lescun). Les idées sont variées, parfois étonnantes.

Le rythme sur la garnison tarbaise est soutenu. Dès mon arrivée, j’ai participé à un exercice majeur à Canjuers : tirs CAESAR et Mortier 120 mm, élaboration de calques d’artillerie, soutien administratif et financier, conduite de la réception d’autorités militaires françaises et étrangères. Une belle et dense entrée en matière ! La projection en mission extérieure devrait quant à elle intervenir au premier quadrimestre 2024.

La scolarité à l’ECA est exigeante. Les trois phases sont complémentaires et donnent, par leurs richesses propres, les clés qui permettent de s’intégrer dans un régiment et assumer les missions du premier poste. Au-delà de la formation militaire et académique, la vie de promotion est un marquant identitaire fort tant elle est passionnante et attachante. La dynamique est nourrie par des projets qui unissent autour de valeurs communes et qui méritent un investissement sans aucune mesure.

Après plusieurs mois de poste, plusieurs idées me viennent à l’esprit pour aiguiller les nouvelles promotions. En tout premier lieu, travailler. Car c’est se donner du souffle et quelques longueurs d’avance pour l’arrivée sur poste. Choisir ensuite une affectation en accord avec sa personnalité, son parcours de vie et ses objectifs. Se préparer, enfin, à faire le bond entre l’officier-élève et le chef en responsabilités, dont les subordonnés attendront des décisions.

À l’horizon de dix années, le champ des possibles est large pour un commissaire. C’est un aspect du corps que j’affectionne et qui semble rare en comparaison avec d’autres parcours d’officiers. J’espère en tous les cas me spécialiser en finances, que cela soit au service d’un commandement interarmées ou d’un grand pilier de l’armée de Terre.