La cérémonie a été présidée par le général d’armée aérienne Eric Autellet, major général des armées, en présence du directeur central du service du commissariat des armées, le commissaire général hors classe Philippe Jacob et du gouverneur militaire de Paris, le général de corps d’armée Christophe Abad.

Étaient également présentes les autorités des armées et services, ainsi que les associations de commissaires et une section d’honneur du Groupement de Soutien Ile de France. La brigade des sapeurs-pompiers de Paris a accompagné musicalement la cérémonie.

Familles et amis, que les élèves avaient déjà pu retrouver lors de certaines cérémonies officielles au cours de leur formation militaire initiale, sont venus encourager à nouveau les élèves lors de ce moment absolument fondateur de la vie d’une promotion. C’est en effet lors de leur baptême que les élèves commissaires forgent leur identité autour d’un nom qui les fédère et les inspire.

Dans un contexte international marqué par une forte instabilité, le baptême a aussi été l’occasion, pour le Major général des armées, de s’adresser directement aux élèves qui se sont engagés au sein du commissariat des armées :

« Jeunes officiers, commissaires des armées, l’intensité de la guerre n’est pas éteinte, elle se réveille aujourd’hui et votre mission est de vous préparer à y participer. Vous devez devenir, dans tous les domaines de la conflictualité, des conseillers avisés de chefs militaires de tous niveaux, leur garantissant même lors des moments d’intenses engagements, sans perdre de vue l’objectif opérationnel, le respect d’un droit de la guerre devenu humanitaire. Dans un monde de plus en plus médiatisé, la judiciarisation des conflits constitue un enjeu de portée stratégique, votre mission sera d’en préserver vos chefs et nos armées. »

Pour les familles et les proches, le baptême est un immense moment de fierté, pendant lequel ils prennent aussi la mesure de l’engagement des élèves commissaires et de l’exigence de leur formation.

« Elèves commissaires de la promotion Solferino, pour permettre aux armées et services dans lesquels vous serez affectés de se préparer aux combats de demain, vous vous attacherez à nourrir votre curiosité et votre agilité intellectuelle par une attention constante à cet environnement exigeant. Constamment, vous rechercherez l’innovation, la prestation qui amélioreront l’efficacité du combattant, sa résilience, celle de sa famille également. Par cet esprit d’anticipation et la culture du résultat, vous contribuerez à préserver notre autonomie. Par votre maitrise des procédures, des rouages de l’administration et du droit, vous donnerez à vos chefs le plein usage de leurs moyens et l’assurance du recours à tout ce qu’exige l’accomplissement de la mission »

À l’issue de la cérémonie le CRGHC Philippe Jacob, directeur central du SCA, la directrice de l’ECA, le CRG2 Sylvie Pion et les autorités présentes ont échangé avec les familles et les élèves de la promotion Solferino.

Évocation du nom de promotion

Le 24 juin 1859, l’armée française de Napoléon III alliée au roi de Piémont Victor-Emmanuel II affronte non loin du village de Solferino l’armée autrichienne de l’empereur François Joseph.

Consécutive aux nombreuses batailles de la guerre d’indépendance italienne, parmi lesquelles les victoires de Montebello et de Magenta, Solferino, opposant plus de 330 000 soldats, est à la fois une grande victoire française du XIXe siècle, participant à la construction nationale d’une Italie encore morcelée, et la représentation de la dureté de la guerre, par ses morts et ses blessés presque abandonnés à leur sort. La prise en charge des blessés y avait été particulièrement sommaire.

En effet, 40 000 hommes sont hors de combat et abandonnés sur le champ de bataille. L’église, l’école et les rues de la ville voisine sont envahis de blessés.

Henry Dunant, homme d’affaire suisse de passage en Lombardie, est témoin de scènes terribles et participe aux soins afin de porter secours aux survivants. Profondément choqué par cette expérience, il publie en 1862 Souvenir de Solferino, témoignage poignant de cette face cachée de la victoire.

De fait, au-delà de la victoire du 24 juin 1859, la bataille de Solferino se comprend comme une étape clé dans le développement d’une pensée favorable à l’encadrement juridique et international de la guerre. Premier prix Nobel de la paix en 1901, Henri Dunant va poser les premières bases d’une régulation internationale de la guerre et d’un droit international des conflits armés. Participant à la fondation du Comité international de secours aux militaires blessés (qui deviendra le Comité international de la Croix Rouge), la première convention de Genève signée en 1864 reprend ses principales propositions.

Ce nom de promotion met en avant une grande victoire militaire et souligne l’attachement de la France à l’encadrement juridique des conflits armés, en particulier dans un contexte géopolitique et militaire international marqué par une instrumentalisation voire un rejet des règles internationales du droit de la guerre.

L’ensemble de la promotion 2022 de l’Ecole des commissaires des armées s’incline avec respect devant les morts et blessés au combat. L’engagement pris par chaque élève officier à servir la France et ses armées s’accompagne de leur plus haute conscience à respecter et faire respecter ces règles essentielles à la dignité des hommes.

Le Saviez-Vous ?

Remise des épées aux élèves de la promotion 2022

C’est une cérémonie intime et un moment de transmission important entre deux promotions : la cérémonie de remise des épées par la promotion intendant général Daru à la promotion 2022 s’est déroulée le lundi 28 novembre au soir dans l’église du Val de Grâce. 

L’épée, que l’on retrouve sur l’insigne de l’école, est le symbole de l’officier.

Chaque élève reçoit de la main de son parrain ou de sa marraine son épée, gravée à son nom, symbole de son statut d’officier, et ce la veille du baptême de promotion.

Fort de sens, hautement symbolique, la cérémonie de remise des épées est l’un des rares mais essentiels moments où les deux promotions sont réunies.

Il est un temps de transmission solennel entre les deux promotions de commissaires.