EcOPS : l’aven des 3 pigeons, site de préparation opérationnelle et de biodiversité

Le camp des Garrigues, situé au nord de Nîmes, est un espace collectif d’instruction dédié à la préparation opérationnelle pour une soixantaine d’unités de toutes origines. Ces 5 000 hectares de garrigue recèle de nombreuses grottes et avens.

En milieu souterrain, ces installations permettent de s’entrainer aux techniques de franchissement. © Armée de Terre

Dans l’aven des 3 pigeons la présence de gaz (CO2) a été identifiée comme dans les grottes situées sur des plateaux Karstique. Cet aven fait partie des plus grandes cavités des gorges du Gardon avec de nombreuses salles favorables à une reconquête de la biodiversité cavernicole, mais aussi adaptée à la pratique d’exercices militaires. En 2019, 2 forages ont été percés à chaque extrémité afin de pulser de l’air à l’aide de turbines pour abaisser le taux de CO2 en période estivale. Puis en 2022, 4 aménagements ont été installés.

Un des nouvel aménagement a été d’installer des barreaux d’accès dans le puit haut de 20 mètres. © Thierry MONTESINOS

Suivre les populations de chauve-souris

Tout d’abord, un détecteur de CO2 a été posé, composé de deux sondes placées dans la salle principale (dite salle du trône) et reliées en surface à un écran de contrôle pour surveiller en direct les taux de CO2. Puis des détecteurs à ultrasons SM4 ont été installés pour suivre les populations de chauve-souris qui recoloniseront l’aven. Deux stations météo seront également installées sur le camp pour recueillir les données météorologiques. L’une d’elle, à proximité de l’aven des 3 pigeons, servira à collecter des données scientifiques en comparant le climat local avec les taux de CO2 dans la cavité. Enfin des barreaux seront fixés dans le puit. Cela facilitera l’accès à toute personne susceptible d’intervenir dans la grotte. L’aération et les aménagements permettront à la faune cavernicole ne pouvant survivre en milieu gazé, de réoccuper le milieu. Leur retour marquera la bonne santé de l’aven. Les scientifiques et les partenaires y accèderont plus facilement pour réaliser des suivis sur la faune et des relevés topographiques. Enfin, pour les militaires, cette grotte représentera un parcours d’audace dédié aux techniques de franchissement et au milieu souterrain.