L'école au fil de l'histoire
L’Ecole des pupilles de l’Air et de l'Espace « élève Jacques Lorenzi » a 83 ans d’existence. Seul lycée de la défense de l’armée de l’Air et de l’Espace, créé pendant la seconde guerre mondiale pour accueillir les pupilles de l’aéronautique militaire, il conserve une double vocation sociale et éducative au travers de deux missions : l’aide à la famille (élèves du Secondaire) et l’aide au recrutement (élèves des classes préparatoires).
La création de l’École des pupilles de l'Air
Le Secrétaire d'État à l'aviation, M. Bergeret, propose la création d'une école afin d'alléger les charges des familles dont le père a disparu au service de l'aviation, prenant en charge l'instruction et l'éducation des orphelins. Une décision de la Chambre des Députés, invitant le gouvernement à cette création, est adoptée en séance le 9 juillet 1940. Un endroit est alors recherché pour accueillir l'école et Grenoble répond à cette demande.
Le 11 Août 1941 l'Ecole des pupilles de l'Air (EPA) voit le jour, sous le régime de Vichy. L'école sera « provisoirement » installée dans l'ancienne clinique générale du Dauphiné, boulevard Joseph Vallier dans le centre ville de Grenoble.
Le 15 octobre 1941, la première promotion compte une classe de 6ème et une classe de 5ème : 61 élèves intègrent alors l'école, âgés de 11 à 14 ans. C’est le début d’une longue épopée…
Jusqu’au déménagement sur le site que nous connaissons actuellement, l’école Boulevard Joseph Vallier a connu plusieurs évolutions. En 1947, l’EPAE intègre des classes préparatoires. Entre 1949 et 1951, les salles de classes, le foyer, les dortoirs et le réfectoire sont améliorés et quelques années plus tard, des logements pour les cadres sont intégrés.
Côté apprentissage, c’est en 1956 que des ateliers dédiés à l’enseignement technique sont installés. Les élèves peuvent apprendre l’électricité, la chaudronnerie, la menuiserie et la mécanique. Dans les années 1960 c’est le sport qui se développe avec de nouvelles salles de judo et d’escrime notamment.
Bâtiment de l'ancienne clinique du Dauphiné qui sera aménagé pour accueillir l'école des pupilles de l'Air
Pourquoi « élève Jacques Lorenzi » ?
En août 1944, Jacques Lorenzi, alors âgé de 15 ans, décède à Aubervilliers sous le feu ennemi lors des combats pour la Libération de Paris.
Né à Asnières (92) le 31 octobre 1928, il a 10 ans lorsque son père, adjudant-chef mitrailleur, affecté à la 34ème escadre de bombardement, trouve la mort à Saint-Alban en service aérien commandé, au cours d'une mission d'entraînement. Dès 1939, le ministre de l'Air se préoccupe du sort des enfants dont les parents sont des victimes d'accidents aériens.
L'École des pupilles de l'Air est alors créée le 11 août 1941.
En octobre, l'élève Jacques Lorenzi intègre cet établissement situé boulevard Joseph Vallier, à Grenoble, en classe de 5ème, sous le matricule 14 et fait ainsi parti de la première promotion de Pipins.
À l'occasion de ses 60 ans, le 14 juin 2001, l'école a été baptisée "élève Jaques Lorenzi", en hommage à son premier élève mort pour la France.
Portrait de Jacques Lorenzi
Le quotidien Boulevard joseph Vallier
À Vallier, la marche au pas et l'uniforme sont de rigueur pour les déplacements hors de l'école. Les consignés du dimanche marchaient au pas cadencé sur 7 à 10 kilomètres aller-retour sur les bords du Drac.
Les internats, uniquement masculins à cette époque, accueillaient des dortoirs de 120 lits avec une suite de lavabo séparés en deux par la chambre du surveillant surnommée « le bocal » par les élèves.
Au tout début de l’école, à cause de l’occupation, les élèves ne rentraient pas ou peu chez eux. Les échanges avec les familles se faisaient principalement par courrier.
L’école en 1974 accueille 521 élèves dont 63 prépas et environ 250 orphelins. Les enseignements qui y sont proposés sont de l’enseignement général, l’enseignement technologique, deux classes préparatoires et un enseignement primaire pour accueillir tous les orphelins.
Le bâtiment réaménagé pour accueillir l'école
L'uniforme
À l’EPAE le port de l'uniforme est obligatoire. Celui-ci est emprunté au mouvement « jeunesse et montagne ». Il est composé d'un pantalon golf, de chaussettes blanches, d'un blouson et d'un béret. La couleur bleu aviation est de rigueur.
À partir de 1970, l’uniforme porté par les pipins provient entièrement de l’armée de l’Air. La tenue de cérémonie est restée la même jusqu’en 2024 où le pantalon a été intégré au trousseau des filles.
Section de pipins marchant dans les rues de Grenoble - 1943
Le déménagement vers Montbonnot-Saint-Martin
Dès 1968 est évoqué un transfert pour la rentrée scolaire 1971-1972. Plusieurs lieux sont alors envisagés : Sorèze dans le Tarn et Riantec dans le Morbihan. En 1969, quatre sites sont évoqués dans la région grenobloise : Le château d’Uriage, le village de Champagnier, Montbonnot-Saint-Martin et les Eymes dans le Grésivaudan.
En 1972, le colonel Labaye, commandant l’Ecole des pupilles de l'Air, souligne l’inadaptation de l’établissement à son rôle : cadre, locaux, matériels, entassement des élèves…
Il propose le transfert de l’école qui demanderait un choix douloureux à l’armée de l’Air mais qui est, selon lui, nécessaire.
En 1974 : une lettre de Monsieur Cabanel, député de l’Isère, au Ministre de la Défense, soutient le transfert à Montbonnot et entre 1975 et 1983, les discussions sont innombrables et interminables.
Une note de l’armée de l’Air envisage une nouvelle solution : l’installation de l’école sur la BA 725 du Bourget-du-Lac, dont la fermeture est prévue pour 1985.S’en suit une véritable opération de lobbying des acteurs locaux partisans du Bourget ou de Montbonnot. Un accord de principe de l’armée de l’Air confirme le transfert au Bourget.
Néanmoins, en 1986, une fois les travaux achevés, les Pipins embarquent pour une école toute neuve à Montbonnot-Saint-Martin !
Cérémonie d'inauguration du site de Montbonnot-Saint-Martin
L’arrivée des filles à Grenoble
En septembre 1983, la première jeune fille (Dominique Arbiol) fait son entrée à l'EPA en classes préparatoires.
Elle est rejointe en 1986 par les premières lycéennes demi-pensionnaires et l'année suivante par les premières internes. Puis, en 1995, toutes les élèves de la Maison des Ailes d’Échouboulain, en Seine-et-Marne, rejoignent à leur tour l'école. Dans leurs bagages ces dernières amènent leur devise, « A + NOBLE + HAUT », qui deviendra celle de l’EPA.
Un nouvel insigne est alors créé, mêlant celui de l’Ecole des pupilles de l'Air et celui de la Maison des Ailes.
Focus sur la première femme intégrée en classe préparatoire
En 1983, les classes préparatoires accueillent leur première élève féminine, Dominique Arbiol.
C’est à la faveur d’une décision du ministre de la Défense de l’époque, Charles Hému, qu’elle intègre l’EPAE. Cependant les locaux n’étant pas prévu pour accueillir des élèves féminines, elle logera dans une caserne de chasseurs alpins.
Après avoir vu son admission refusée à l’École de l’Air, elle choisit d’intégrer l’école de formation des sous-officiers de l’Armée de l’Air. Elle est affectée ensuite à l’escadron de chasse 2/5 Île de France puis passe avec succès en 1989 le concours interne de l’École militaire de l’Air où elle s’orientera vers le renseignement.
Elle est projetée successivement en Turquie, Arabie Saoudite, Ex-Yougoslavie, Irak et au Gabon. Elle étudie également le Russe pendant trois ans et effectue des séjours à Moscou et Saint-Pétersbourg.
En 2003, elle réussit le concours du Collège interarmées de Défense et participe en 2010 à la fondation du Commandement interarmées de l’Espace. Promue général de brigade aérienne en 2017, elle sera de nouveau la première femme à ouvrir les portes cette fois d’un commandement en étant nommée à la tête de l’École de l’Air (et deuxième femme à diriger une grande école militaire française).
Nul doute que son parcours aura inspiré de nombreuses femmes.
L'EPAE aujourd'hui
Aujourd’hui, l’École des pupilles de l’Air et de l’Espace c’est environ 800 élèves, de la 6ème aux classes préparatoires, répartis dans 35 classes ainsi qu’une classe inclusive de l’APF France Handicap.
L’école propose les filières générales et technologiques ainsi qu’un baccalauréat professionnel « métiers de la sécurité » pour le lycée, et un enseignement scientifique pour les classes préparatoires.
La place du sport est tout aussi importante avec des infrastructures modernisées et offrant un large choix de pratique.
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