80 ans du Débarquement en Normandie

Vétérans, enfants, fusiliers marins, lycéens, retraités, matelots, chefs d’État, civils et militaires, tous s’étaient donné rendez-vous afin de rendre hommage aux hommes qui débarquèrent le 6 juin 1944, pour libérer le pays enchaîné par les forces nazies depuis 1940. En mer, sur terre et dans les airs, les marins ont répondu présents sur l’ensemble des cérémonies pour honorer la mémoire, transmettre et célébrer la liberté.

Devoir de mémoire, 80 ans du Débarquement en Normandie © L. Bernardin / MN

Le regard tourné vers la mer, là où huit décennies plus tôt, leurs anciens débarquaient, Français et Américains se souviennent. Hommage au courage formidable de leurs aînés, à leur soif de liberté au péril de leur vie. Au cimetière américain de Colleville-Montgomery, le capitaine de vaisseau Olivier Roussille, commandant du PHA Mistral, et le capitaine de frégate Jason Nowell, commandant de l’USS Oak Hill, ont présidé la commémoration des héros du jour J en présence de leurs équipages.

Devoir de mémoire, 80 ans du Débarquement © C. Wassilieff / MN

Bleu, blanc, rouge. Le drapeau tricolore transperce le ciel gris de Normandie, porté fièrement par un parachutiste lors de la cérémonie d’hommage aux maquisards et aux Special Air Service français à Plumelec. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, deux bataillons de la France libre sont parachutés pour soutenir la résistance intérieure rassemblée dans le maquis de Saint-Marcel. Les combats livrés par les résistants ont empêché les troupes allemandes de rejoindre le front normand. Le commando Jaubert, l’armée de terre et l’armée de l’air et de l’espace étaient présents lors de la commémoration présidée par le président de la République Emmanuel Macron, le 5 juin.

Si les côtes normandes portent encore les cicatrices de la guerre, il reste difficile d’imaginer les plages de sables fins couvertes d’obstacles antichars et de champs de mines. À Omaha Beach, le monument commémoratif Les Braves, composé de trois sculptures de l’artiste Anilore Banon, témoigne de la liberté retrouvée. Des soldats débarqués du porte hélicoptères amphibie (PHA) Mistral font route vers le cimetière américains de Colleville-Montgomery pour une cérémonie avec les marins du navire de débarquement de la marine américaine USS Oak Hill.

Dans les pas de leurs anciens, 150 élèves et cadres de l’école des fusiliers marins ont débarqué sur la plage de Sword Beach à Colleville-Montgomery. Embarqués tôt le matin à bord du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral, ils ont été transportés dans deux engins de débarquement amphibie standards (EDAS) vers la côte. Captivés, les élèves ont tenté d’imaginer l’état d’esprit des 177 hommes du commandant Kieffer, qui, après des mois d’exil, se dirigeaient vers leur terre natale pour la libérer, enfin.

Revue des troupes par le président de la République devant la Cité de la mer lors de la cérémonie de la libération de Cherbourg.

Dans la matinée, à Sainte-Marie-du-Mont, le roi Fredrik X du Danemark, et sa Première ministre, Mette Frederiksen, ont rendu hommage à la mémoire des 800 marins danois présents sur des navires alliés lors du Débarquement. Le public est venu nombreux pour assister à la cérémonie internationale. Sur scène, des jeunes ont entonné le Chant des Partisans sous le regard attentif des vétérans. La lecture des lettres d’anciens combattants s’est mêlé à ce chant, comme un dialogue de la jeunesse d’hier avec celle d’aujourd’hui. Présidents, ministres et têtes couronnées, au total une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement étaient présents pour la commémoration.

Les cérémonies commémoratives permettent aux Alliés de se rencontrer. Ici, un jeune marin de l’US Navy pose aux côtés d’un matelot de la Marine nationale après la cérémonie de la libération de Cherbourg.

«La différence entre les jeunes et les vieux, c’est que les vieux ont beaucoup plus de souvenirs et beaucoup moins de mémoire !», disait Paul Ricœur.

La participation des stagiaires de la préparation militaire Marine (PMM) aux commémorations étaient plus que symbolique. 177 d’entre eux portaient le visage des Français présents sur les plages le jour J. La nouvelle génération est l’héritière de la mémoire de ces héros disparus.

Fier et heureux, un major remet le béret vert à un stagiaire commando à Ouistreham.La cérémonie de traditions de l’École des fusiliers marins s’est déroulée sans un seul des hommes du commandant Kieffer, le dernier vétéran Léon Gautier s’étant éteint le 3 juillet 2023. En hommage, les nouveaux commandos marine ont choisi son nom pour baptiser leur promotion. Le chef d’état-major de la Marine s’est adressé aux élèves : «J’ai devant moi la relève. La relève des 177 hommes du commando Kieffer, débarqués ici même le 6 juin 1944. Vous avez choisi Léon Gautier comme parrain. Il aimait transmettre, partager, faire vivre les hommes du commando numéro 4. Vous devenez désormais responsables de cette filiation».

«Invasion !» (Débarquement en anglais) titre ce journal tenu par un figurant. à Sainte-Mère-Église, pour l’anniversaire du Débarquement, des locaux se sont prêtés au jeu de la reconstitution pour le plus grand bonheur des touristes. La scène réaliste entraîne le public dans les couloirs du temps au camp Géronimo lors de la bataille de Normandie.

Richard Rohmer avait vingt ans le 6 juin 1944. A bord d’un North American P-51 Mustang, il effectuait des missions de renseignement photographique pour les Alliés. Le jeune homme survolait la Manche lors du Débarquement. Aujourd’hui, centenaire, Richard Rohmer est le militaire le plus décoré de l’histoire du Canada. Accueillis sous les applaudissements, de nombreux vétérans de guerre étaient assis aux premières loges pour la cérémonie internationale du 6 juin 2024.

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