La capacité CONSOL est un véritable atout logistique et opérationnel pour une force telle que le GAN. Ravitailler le ravitailleur de cette façon permet de ne pas détacher le BRF et un escorteur pour le protéger pour qu’ils rejoignent un port capable d’approvisionner avec le bon type de combustibles et carburant. Cette manœuvre peut prendre plusieurs heures ou plusieurs jours en fonction de la distance du port vis-à-vis de la force.

Outre cette bataille gagnée contre la tyrannie des distances, l’acquisition de la compétence CONSOL permettra une plus grande agilité dans le déploiement de force à la mer comme celui du GAN pour Clemenceau 25. Les unités de la Marine nationale gagnent ainsi une autonomie sur l’ensemble des mers du globe, jusqu’aux zones où la France ne dispose pas encore de points d’appuis fixes.

Cette réussite logistique en mer est le résultat d’un processus débuté à terre il y a plusieurs mois avec des premiers essais réalisés à quai à Toulon le 19 novembre entre les deux mêmes bâtiments. Cette première phase avait permis de tester le passage du gréement et la compatibilité des équipements avant d’effectuer une véritable opération de ravitaillement en mer. Le personnel du Military Sealift Command (MSC) de la marine américaine s’était déplacé sur la base navale de Toulon à cette occasion, pour constater la qualification du Jacques Chevallier pour ce type de manœuvre.

C’est la première fois qu’un ravitailleur français effectue avec succès ce type d’approvisionnement qui demande un équipement et un savoir-faire spécifique. L’acquisition de cette compétence rare que peu de pays détiennent (États Unis, Australie et Nouvelle Zélande) par la Marine nationale souligne la grande interopérabilité des marines française et américaine. En bénéficiant de points d’appui mobiles en mer, le Jacques Chevallier et les futurs BRF feront baisser leur temps de transit pour assurer une meilleure permanence des opérations, en particulier dans les zones contestées où les points d’appui logistique sont rares.