Première sortie à la mer du Jacques Stosskopf

Direction : Marine / Publié le : 11 avril 2025

Le bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Stosskopf a débuté sa première campagne d’essais à la mer, le 9 avril 2025, depuis le port de Saint-Nazaire, en vue d’une livraison à la Marine nationale à l’été 2025. 

Le BRF Jacques Stosskopf depuis le port de Saint-Nazaire © Marine nationale

Le BRF Jacques Stosskopf depuis le port de Saint-Nazaire

Ce bâtiment est le second d’une série de quatre qui ont été commandés en 2019 auprès du groupement momentané d’entreprises (GME) composé des Chantiers de l’Atlantique et de Naval Group. 

Les quatre BRF sont destinés à remplacer les bâtiments de la classe Durance de la Marine nationale, à l’horizon 2032, en vue d’assurer des missions de soutien et de ravitaillement au profit de l’ensemble des bâtiments de la Marine nationale : carburant, munitions, pièces de rechange, vivres...

Indispensables à l’autonomie stratégique de la Marine nationale, ces ravitailleurs donnent à la France la capacité de conduire des opérations en haute mer et de se déployer loin et longtemps.

Leurs capacités d’emport de fret et de carburant sont nettement supérieures à celles des bâtiments de la génération précédente. Il en va de même pour leurs capacités tactiques, avec des dispositifs d’autodéfense et un système de combat leur permettant de se déployer en autonomie vers leur zone d’opérations et de faire face aux menaces asymétriques, de surface et aériennes.

Qui était Jacques Stosskopf ?

Issu d’une famille alsacienne, Jacques Stosskopf est né à Paris le 27 novembre 1898. Elève brillant, il est mobilisé en 1917 dans l’artillerie avant d’intégrer en 1920 l’École polytechnique, dont il sort 23e en 1922. Il mène par la suite une carrière d’ingénieur du Génie maritime, corps spécialisé dans la construction des navires de guerre, devenant un des spécialistes de la conception des contre-torpilleurs dans les années 1930. Présent à Lorient en juin 1940, il participe à la mise en défense de la ville et négocie, avec ses supérieurs, le maintien des ingénieurs militaires français pour encadrer les ouvriers de l’Arsenal. Il y joue un rôle clef, gagnant peu à peu la confiance des autorités allemandes grâce sa connaissance de leur langue et l’étendue de ses connaissances techniques. Devenu sous-directeur de l’Arsenal de Lorient en septembre 1942, Jacques Stosskopf emploie ainsi, à plusieurs reprises, son influence auprès des occupants pour maquiller les actes de sabotage industriels en accidents, réussissant également à faire baisser de plusieurs centaines l’envoi d’ouvriers pour le STO. Mais surtout, il met à profit sa liberté de circulation pour collecter de nombreux renseignements militaires, principalement sur les U-Boot et la base sous-marine, qu’il fait d’abord transiter aux Alliés par le 2e Bureau de la Marine à Vichy, puis directement via le Réseau Alliance dont il devient membre en 1942. Dénoncé, il est arrêté le 24 février pour être finalement exécuté au camp du Struthof en Alsace le 1er septembre 1944, avec d’autres membres de son réseau. 

Caractéristiques techniques

Déplacement à pleine charge : 31 000 tonnes - Longueur hors tout : 194 m - Largeur hors tout : 27,60 m - Logements : 190 personnes, dont 140 membres d’équipage et 50 passagers - Capacité d’emport de carburant : 13 000 m3 - Puissance totale installée : 24 MW.

Le 1er BRF, le Jacques Chevallier a été livré à la Marine en juillet 2023, le Jacques Stosskopf est prévu pour l’été 2025, l’Emile Bertin en 2029 et enfin le Gustave Zédé en 2032.

Première sortie à la mer du Jacques Stosskopf © Marine nationale

Première sortie à la mer du Jacques Stosskopf

Première sortie à la mer du Jacques Stosskopf

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