Une mission stratégique pour les F200
Embargo à l'encontre de la Corée du Nord
« D’après la situation maritime d’hier, nous pourrons potentiellement détecter un transbordement aujourd’hui », annonce le lieutenant de vaisseau Ludovic, pilote du Falcon 200. Ce matin-là, les six membres d’équipage de la Flottille 25F se préparent pour un vol de surveillance maritime. Ayant rejoint la base américaine de Futenma sur l’île d’Okinawa au Japon, ils vont voler durant trois semaines, dans le cadre de la mission AETO – contribution française à la mission Enforcement Coordination Cell (ECC) –, afin de faire respecter l’embargo imposé à la Corée du Nord par le Conseil de sécurité des Nations unies. L’objectif est de reporter toute activité suspecte de navires marchands dans la zone et d’identifier les manœuvres d’approvisionnement à couple entre navires marchands et navires nord-coréens. Il vise à contrôler les importations de pétrole, d’acier et de charbon dont les quotas sont dépassés par le pays.
À l’intérieur du petit avion, l’espace est restreint. Une fois le matériel chargé, chacun à sa place. À l’avant, le chef de bord est assis à droite et le pilote à gauche. À l’arrière ont pris place quatre opérateurs multitâches. Le mécanicien assure la partie technique de l’avion et les prises de vues, l’opérateur transmission s’occupe des communications satellitaires, de la radio et du traitement au premier niveau des images, le radariste garde un œil sur ses écrans et le navigateur est en charge de la conduite de la mission.
L’avion décolle, monte en altitude pour arriver rapidement sur zone puis redescend afin de débuter la patrouille. Au radar, le maître principal Nicolas et le maître principal Simon surveillent les échos pour repérer les éléments suspects. « Nous regardons si c’est un gros ou un petit bateau pour enlever les pêcheurs de notre zone de recherche. Lorsque ce premier tri est effectué, nous observons si les navires émettent bien AIS*. Si deux bateaux se rapprochent, il y a suspicion de transbordement. » C’est à ce moment-là que le premier maître Maxime, armé de son appareil photo, récupère le plus possible d’éléments qui pourront servir de preuves. L’avion se rapproche du bateau, essayant d’identifier les substances transférées.
SOUS HAUTE TENSION
Allemagne, Royaume-Uni, Australie, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Japon et Nouvelle-Zélande assurent cette mission. Côté français, un moyen aéronautique (le F200) et un moyen nautique (une frégate de surveillance) sont dépêchés chaque année en mer de Chine orientale et en mer Jaune. « Notre avantage par rapport à un moyen nautique reste la couverture de zone. Nous allons plus vite et nous surveillons une surface plus grande qu’un navire. » L’emplacement de la mission est stratégique et la zone particulièrement tendue : « Notre coopération nous amène à voler à proximité d’autres aéronefs participant à cette mission. Nous devons rester très vigilants pendant nos vols d’une durée de 4 h 30 », souligne le pilote. « Beaucoup d’avions militaires de différentes nationalités réalisent des opérations au-dessus de cet espace maritime. Nous sommes même parfois accompagnés par des avions chinois », ajoute le capitaine de corvette.
Il est temps pour les marins du ciel de retourner à Futenma pour communiquer les informations recueillies à l’état-major situé à Tahiti. Ce dernier transmettra les données vers la cellule ECC qui est en charge de l’analyse via de nombreux experts travaillant pour l’ONU.
Du 3 au 24 octobre, les pilotes ont effectué une dizaine de vols de surveillance maritime qui ont permis de relocaliser des bâtiments d’intérêt et de repérer plusieurs transbordements.
* Système d’identification automatique qui permet de connaître l’identité, la position, la route d’un navire.
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