Catamaran 25, une mission fédératrive au-delà des appartenances d'armées

Pendant toute la durée de Polaris 25, l’armée de Terre et la Marine nationale ont travaillé ensemble. Une coopération nécessaire lors de la deuxième phase de Polaris appelée Catamaran (du 26 mai au 15 juin) dont l’objectif était de débarquer des troupes terrestres depuis la mer sur les côtes bretonnes.

Catamaran 25 © Armée de Terre

Débarquement depuis un EDA-R

1300 soldats embarquent sur les porte-hélicoptères amphibies (PHA) Tonnerre et Dixmude. C’est le début de l’exercice Polaris 25. Parmi eux, des soldats issus principalement de la 9e Brigade d'Infanterie de Marine (BIMa) et du 5e régiment d’hélicoptères de combat (RHC). Avec une capacité amphibie, la 9ème BIMa est projetable de la mer vers la terre. Armant le poste de commandement de la force de débarquement et les deux groupements tactiques embarqués (GTE), les premières troupes ont débarqué sur les plages de Linès et de Magouëro à Plouhinec dans le Morbihan. L’objectif de la manœuvre : reprendre une zone conquise, les installations aériennes et portuaires de Lorient conquises. Pour le colonel Jean- Philippe Rollet, adjoint au général commandant la 9e BIMa, commandant les forces débarquées au cours de l’exercice, « Sur le fond, il est évident que marins, terriens et aviateurs sont fortement influencés par le « milieu » dans lequel ils évoluent nativement. Travailler ensemble requiert une phase d’acculturation croisée, afin que chacun comprenne les contraintes de l’autre et son impact sur la manœuvre. Il a fallu adapter les procédures pour qu’elles respectent les mesures de dispersion nécessaires à la protection de la force. Cela représente un changement majeur, passer d’une ère de déploiement en milieu permissif à celle d'affrontements de haute intensité », souligne le colonel. Ainsi, depuis le PHA, rassemblés dans un engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R), les marsouins et les véhicules blindés ont pu débarquer sur le sable. Ils ont été appuyés par les hélicoptères du 5e RHC et un drone S-100 de la Marine, moyens supplémentaires de reconnaissance et d'appui au profit des troupes au sol nécessitant une véritable coordination où rien ne peut être laissé au hasard. 

Une connaissance mutuelle essentielle

Depuis le central opération du PHA Tonnerre, le capitaine (CNE) Socrate du 2e Régiment d'Infanterie de Marine (RIMa) a planifié, orienté et redirigé les compagnies une fois la manœuvre lancée. « La Marine a en charge la conquête de la supériorité navale et la bonne mise à terre du GTE, quand l’armée de Terre a pour responsabilité la conquête de la zone à terre, explique le CNE Socrate. Au cours de la phase de planification du débarquement à bord du PHA, les terriens peuvent s’y consacrer à 100 %, alors que les marins, eux, doivent assurer en parallèle la navigation, voire le combat naval. Cela nécessite de parfaitement connaître ses interlocuteurs, leurs responsabilités, et pour moi, de faire preuve de patience et de souplesse pour s’adapter en fonction des aléas de la vie à bord. » Les frégates s'entraînent souvent au combat naval, mais réalisent rarement des tirs d'appuis feu contre des positions ennemies à terre au profit des troupes débarquées. Les unités de l’armée de Terre s’entraînent régulièrement dans leurs différents camps de manœuvre, mais chargent et déchargent rarement un véhicule blindé depuis un engin de débarquement amphibie. « Les troupes de marine doivent s’entraîner dans ce domaine le plus souvent possible afin de maintenir leurs savoir-faire, rester efficace et remplir leur contrat opérationnel », admet le CNE Socrate. 

« La mission fédère, bien au-delà des appartenances d’armées »

Les marsouins sont accueillis à bord comme tous les membres d’équipage du Tonnerre, sans distinction : « C’est extrêmement rassurant de sentir que la mission fédère, bien au-delà des appartenances d’armées », précise le colonel Jean-Philippe Rollet. Pour répondre à la complexité des opérations contemporaines, pour lesquelles les opérations amphibies ne cessent de s’adapter, il est indispensable d’être rapidement interopérable et nécessite de se connaître. 

Une connaissance déjà acquise par le 2e RIMa puisque deux mois auparavant, les marsouins étaient sur le Tonnerre pour l’exercice Dragoon Fury : « Cette proximité a permis de gagner beaucoup de temps lors de la planification, pour surmonter de nombreuses difficultés en conduite. D’où l’importance primordiale de répéter et multiplier ces exercices et le travail interarmées ». Et le capitaine Socrate de conclure : « Aucune manœuvre ou opération militaire ne s’improvise » l

Exercice Catamaran 25 © Armée de Terre

Exercice Catamaran 25

Exercice Catamaran 25


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