Depuis son engagement en 2009 au 3^e régiment médical, le sergent-chef (SCH) Eugénie gravit les échelons avec détermination, obtenant le grade de caporal-chef, puis devenant sous-officier en 2015. Aujourd'hui, en tant que chef de la cellule EPMS au groupement de recrutement et de sélection Sud-Est / 99^e régiment d'infanterie, elle continue de briser les barrières et d'inspirer de nombreux soldats avec sa force morale, sa persévérance et son esprit de combativité.

Bonjour chef, tout d’abord, pourriez-vous nous parler de votre engagement dans l’armée de Terre ? Pourquoi vous êtes-vous engagée au sein de notre institution ?

« Je me suis engagée dans l'armée de Terre car c'est une véritable vocation depuis  l'âge de huit ans. Ma grand-mère m'a demandé de choisir un métier parmi la police, la gendarmerie, les pompiers ou les militaires, et j'ai immédiatement choisi le métier de militaire.. »

Pourriez-vous retracer brièvement votre parcours militaire ?

« J'ai signé le 7 juillet 2009 pour intégrer le 3^e régiment médical (3^e RMED) en tant que militaire du rang, avec la spécialité de brancardier secouriste. J'ai obtenu le grade de caporal en 2011, puis celui de caporal-chef en 2015. En 2015, j'ai été promu au rang de sous-officier et je me suis réorientée en tant que spécialiste de l'entraînement physique militaire et sportif (EPMS). En août 2016, j'ai été muté au sein du 68^e régiment d'artillerie d'Afrique (68^e RAA). En 2019, j'ai obtenu mon diplôme d'instructrice en techniques d'intervention opérationnelle rapprochée (TIOR). En 2020, j'ai décroché mon brevet de monitrice commando. À peine cinq semaines après, j'étais de retour au Centre national d'entraînement commando (CNEC) du 1^er régiment de choc pour devenir la première femme instructrice combat de haute intensité (C4), toutes armées confondues. J'ai rapidement occupé la fonction d'adjoint au sein de la cellule sport du régiment de 2019 à l’été 2024. Actuellement, je suis chef de la cellule EPMS au groupement de recrutement et de sélection Sud-Est / 99e régiment d'Infanterie (GRS-SE / 99 RI). »

On parle de valeurs communes entre le sport, l’olympisme et l’armée de Terre ? Que diriez-vous à ce sujet ?

« Il n'est pas surprenant que 50 % des athlètes aux Jeux olympiques aient le statut de militaire. Les qualités essentielles qui nous animent en tant que militaires - la force morale, la détermination, la persévérance, la combativité - sont les mêmes que celles que l'on retrouve dans le sport et l'olympisme. »

Avez-vous des sports ou des activités physiques de prédilection ?

« Oui, je pratique la boxe anglaise, le Krav-Maga, la nage en eaux vives et la course à pied. »

Quelle(s) discipline(s) avez-vous hâte de suivre pour ces Jeux olympiques ?

« J'aime particulièrement la boxe, le judo, la natation, l'athlétisme, l'escrime et le triathlon. En réalité, toutes les disciplines des Jeux olympiques sont intéressantes ! »

Vous êtes la seule femme en France à être formée au combat au corps à corps adapté au C4. En quoi est-ce une fierté pour vous ?

« C'est une fierté pour moi, car je savais que je ne bénéficierais d'aucun traitement de faveur. On m'a traité comme les autres, malgré mon gabarit plus léger. J'ai parfois subi des assauts et des synthèses difficiles, mais j'ai pu compter sur ma condition physique et mon tempérament de guerrière pour surmonter ces épreuves.

De plus, je savais que j'étais attendue à ce stage, ce qui m'a donné la force de ne jamais rien lâcher. »

Pour finir, un mot pour les femmes qui souhaiteraient s’engager dans l’armée de Terre ?

« À toutes les femmes qui souhaitent s'engager: ne laissez personne décider pour vous. Si vous avez un objectif, faites tout votre possible pour l'atteindre. Préparez-vous physiquement et mentalement chaque jour afin de vous forger un physique solide et un mental à toute épreuve. Cela vous servira tout au long de votre carrière. Croyez-en vous. Force à vous et force à nous ! »