De nouvelles recrues à l’escadrille aérosanitaire
Depuis début janvier, une nouvelle promotion d’élèves convoyeurs suit une formation à l’escadrille aérosanitaire (EAS) 6.560 "Etampes".
Six infirmiers en soins généraux ont été sélectionnés pour rejoindre les rangs de l’escadrille aérosanitaire qui compte 23 convoyeurs affectés sur les bases aériennes de Villacoublay et Istres. Pour bénéficier de cette formation de neuf mois, les candidats doivent répondre à certains critères : une ancienneté de trois ans en tant qu’infirmier dans les armées, la validation de deux oraux en présence d’un jury et d’un psychologue. Sont également pris en compte les notations, le score obtenu au TOEIC (Test of English for International Communication) et la pratique de la natation en cas d’amerrissage.
D’octobre à décembre, la phase 1, théorique, a abordé l’environnement aéronautique avec notamment les notions de MEDEVAC tactique et stratégique, physiologie et médecine aéronautique, en lien avec l’école du Val-de-Grâce et par le biais de son centre de formation de médecine aéronautique implanté à l’HIA Percy. « Les élèves ont également fait le tour des escadrilles d'instruction des équipages (EIE) pour être formés par les mécaniciens navigants sur les particularités de chaque aéronef » explique l’infirmière de soins généraux de premier grade (ISI1G) Oriana. Le certificat de convoyeur de l’armée de l’Air sanctionne cette première étape qui conditionne la mutation à l’EAS début janvier.
La phase 2 de la formation débute par trois semaines en service de réanimation dans les hôpitaux d’instruction des armées de Bégin, Sainte-Anne et Percy. « Les élèves vont alterner en phase 2 cours au sol et en vol avec les trois vols d’instruction prévus, V1, V2 et V3, un vol tactique et une MEDEVAC sur Falcon. Les cours avec les instructeurs portent sur la réglementation de notre spécialité et le fonctionnement de l’EAS », détaille l’ISG1G Oriana. Le V1 correspond à leur tout premier vol et à la découverte de leurs missions. En mai, un examen écrit ouvre les portes au vol de brevet, le V4.
« Pouvoir voler, c’est un grand pas dans notre formation » se réjouit l’ISG1G Alan. Certains sont attirés par les Falcon qui rapatrient les patients les plus graves, d’urgence priorité P1. À la veille de leur V1 mi-février, les ISG1G Marion et Chloé racontent la préparation de la mission : « Nous avons suivi ce matin une préparation à la MEDEVAC. Nous embarquons demain avec l’Esterel pour prendre en charge trois patients P3 à Djibouti. Nous vérifions les trousses sanitaires, remplaçons certains médicaments, contrôlons les piles et la mise à jour de tous les protocoles infirmiers ». « Nous profitons de cette VAM pour leur transmettre un vernis aéronautique, nos connaissances sur la physiopathologie en vol et les procédures sur la gestion des patients, en cas de dépressurisation1, de feu cabine, etc. » souligne leur instructeur.
La formation s’adapte à l’actualité, par exemple lorsqu’une mission de démédicalisation d’un A330-200 se présente à Roissy quelques jours plus tard.
« J’ai été attirée par l’aspect opérationnel dans les forces, la grande diversité de patients, de l’entorse à l’intubé ventilé, sans oublier l’absence de routine » témoigne l’ISG1G Chloé. « Au soutien de l’armée de Terre, j’intervenais en tant que primo-intervenant sur les blessés. Je vois maintenant une autre étape avec l’évacuation du théâtre » déclare l’ISG1G Marion, précédemment affectée à l’antenne médicale de Carcassonne.
« La formation pratique va se poursuivre à Roissy avec l’Air France Crew Academy. Les élèves apprendront à utiliser un toboggan d’évacuation, attaquer les feux de cabine, mettre en œuvre un extincteur sur maquette d’avion. Les stages CASA MEDEVAC, Morphée et Mérope sont également au programme. Ce sont les futurs référents médicotechniques de l’avion et les intermédiaires des équipages. Notre but ? Les autonomiser pour qu’ils volent ensuite de leurs propres ailes » conclut l’ISG2G Clarisse, chef de spécialité.
La sélection de la future promotion d’élèves infirmiers convoyeurs de l'armée de l'Air (ICvAA) a par ailleurs débuté avec une prospection pour appel à candidats initiée fin février par le service de santé des armées auprès de l’ensemble de ses établissements. La future relève se profile.
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(1) dépressurisation : chute de la pression interne d'une cabine d'avion
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