Soigner les blessés de guerre
Sur les théâtres d’opération, le concept français de prise en charge des blessés de guerre consiste à amener au plus près des combats médecins, chirurgiens et anesthésistes-réanimateurs. L’objectif : donner aux militaires les meilleures chances de survie et de récupération fonctionnelle. Ce soutien de proximité est considéré comme un facteur essentiel du moral du combattant.
Lors d’une blessure au combat, la survie se joue dans les premières minutes. Chaque soldat est donc formé au sauvetage au combat de niveau 1, mis au point et enseigné par le service de santé des armées. À cette formation, s'ajoute le port par chaque soldat d'une trousse individuelle contenant un garrot tourniquet, des pansements, une syrette de morphine, un kit de perfusion et une poche de soluté.
En France, la prise en charge des blessés repose sur un concept original qui place l'équipe médicale et chirurgicale au plus près de la victime, alors que les Anglo-Saxons privilégient la rapidité de l'évacuation médicalisée vers des structures hospitalières.
Une chaîne de soutien médical complète et autonome
Une chaîne santé organisée en quatre niveaux assure donc la prise en charge continue du militaire depuis la blessure jusqu'à la rééducation et la réinsertion.

Le poste médical, unité médicale opérationnelle de niveau 1 ou rôle 1, est la plus petite structure de santé déployée sur les théâtres d'opérations. Il est intégré à l'unité de combat dont il assure le soutien. Sa composition (médecin, infirmier, auxiliaire-sanitaire) varie en fonction de la mission à réaliser. Son personnel est formé pour agir en situation d'isolement et en milieu hostile.
La présence du médecin au plus près du combattant blessé permet de dispenser les soins d'urgence et de réanimation : il s'agit de la médicalisation « à l'avant ».
Le matériel du poste médical permet le soutien en autonomie de 150 hommes pendant 15 jours.
L'antenne chirurgicale est une unité médicale opérationnelle de niveau 2 ou rôle 2 déployée sur le terrain pour pratiquer la réanimation et des gestes chirurgicaux de sauvetage afin de limiter les séquelles et stabiliser le blessé avant son évacuation.
L'antenne chirurgicale est conçue pour le soutien chirurgical d'une force de plus de 1 000 hommes, exposée à des pertes occasionnelles.
L'antenne chirurgicale est une formation transportable par voie aérienne. Elle se déploie sous tente ou utilise les infrastructures locales, notamment dès que l'opération s'inscrit dans la durée. Elle se déploie en moins de trois heures et dispose d'une autonomie technique initiale de 48 heures. Elle peut traiter de six à huit blessés par jour. Son soutien "vie courante" (alimentation, fourniture d'énergie, transmissions) et sa protection sont assurés par les armées.
Elle offre un bloc opératoire, une salle de réanimation et dix lits d'hospitalisation. L'adjonction de modules additionnels permet de mettre sur pied une structure médicochirurgicale plus lourde, notamment adaptée aux opérations humanitaires. Outre des équipements de radiologie et de laboratoire, un élément médical assure les consultations pré-hospitalières.
L'antenne chirurgicale compte de 12 à 15 personnels selon les théâtres et les missions.
Les antennes chirurgicales sont armées en personnel médico-hospitalier par les hôpitaux militaires.
Pour la Marine, cette antenne se décline sous la forme d'un élément chirurgical embarqué. Il est mis en place sur les bâtiments équipés d'un bloc opératoire (porte-avions, bâtiment de projection et de commandement...).
Poste médical et antenne chirurgicale peuvent être engagés pour soutenir un dispositif militaire chargé d'évacuer des ressortissants.
Opérer et traiter au plus près du combat
Ce reportage est extrait du magazine TV « Journal de la Défense » de mars 2014, consacré à « Un engagement permanent, 7 jours sur 7, 24 h sur 24 ».
L'hôpital médicochirurgical (HMC), unité médicale opérationnelle de niveau 3 ou rôle 3, peut être déployé sous tente, en structure métallo-textile, dans des équipements techniques modulaires préfabriqués ou dans un bâtiment existant.
L'HMC dispose d'un ou de plusieurs blocs opératoires, d'équipements d'imagerie médicale, éventuellement d'un scanner et d'un laboratoire d'analyse. Il peut également proposer un cabinet dentaire et des modules de chirurgie spécialisés en neurochirurgie, ophtalmologie et ORL.
La capacité d'hospitalisation est de 15 à 60 lits.
Les huit hôpitaux d'instruction des armées, unité médicale opérationnelle de niveau 4 ou rôle 4, situés sur le territoire métropolitain, pratiquent le traitement définitif et la rééducation des blessés.
75% des décédés au combat le sont des suites d’une hémorragie non compressible et non garrotable. Ils auraient pu être sauvés s’ils avaient été vus dans la première heure par un chirurgien.
Le module de chirurgie vitale, compact mais complet, permet de réaliser au maximum cinq interventions de chirurgie de sauvetage. Il est destiné à renforcer temporairement une zone de combat pour une opération à risques ou un bâtiment lorsqu’un assaut à la mer est décidé. Sans capacité d’hospitalisation ou de réanimation post-opératoire, cette chirurgie doit être systématiquement suivie d’une évacuation précoce. Par son concept et son emploi, il ne se substitue pas à l’antenne chirurgicale.
Ce reportage présente le module de chirurgie vitale et MORPHEE pour les évacuations aériennes
Parcours de reconstruction du blessé physique
Infographie - Parcours de reconstruction du blessé physique
Visualiser et télécharger le fichier Infographie-Parcours-reconstruction-blessePDF - 226.51 Ko
le guide du militaire blessé et de sa famille
Retrouvez le guide d’accompagnement que le ministère des Armées propose aux militaires blessés en service ou malades et à leur famille en suivant ce lien :
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