Le 18ème mandat de l’opération française au Sahel sera le premier dont l’action militaire se déroulera dans son intégralité hors du Mali, dans une logique de co-construction avec les partenaires de l’Afrique de l’Ouest. Prenant en compte l’évolution du contexte régional et international, la force Barkhane a sans cesse fait évoluer ses modes d’action, selon une approche dite « 3D » : diplomatie, développement et défense, en conformité avec les directives du Président de la République. Ainsi, près de 350 militaires, qui composent les différents échelons de commandement de la force, se sont entraînés pendant deux semaines selon un scénario mené au plus proche de la réalité. Ils ont été observés et appuyés par une cinquantaine de conseillers ayant tenu récemment les mêmes fonctions sur le théâtre d’opérations. Ce mode de fonctionnement, éprouvé par le CPOIA, est indispensable pour assurer un entraînement de qualité à travers le partage d’expérience et la mise en œuvre des procédures utilisées sur place.

Pour le colonel Emmanuel, directeur d’exercice au CPOIA , occupant le rôle de Commandant de la force (COMANFOR) dans l’exercice, il s’agissait de s’adapter aux évolutions structurelles récentes de l’opération en prenant en compte l’importance de la dimension partenariale, la lutte dans le champ informationnel, les orientations diplomatiques et les voies d’amélioration en termes de développement. Le partenariat avec les armées d’Afrique de l’Ouest a pris une importance de premier plan dans l’action des armées françaises.

La lutte dans les champs informationnels en Afrique de l’Ouest et la prise en compte accrue des actions à mener dans les champs immatériels ont constitué un second axe d’effort. C’est l’une des évolutions majeures de la préparation du PCIAT. Il s’agit bien de s’entraîner à lutter contre la propagation de fausses informations à l’encontre des forces françaises.

Enfin, l’approche dite 3D, déjà bien présente lors des précédentes préparations du PCIAT, a été encore approfondie. Des interventions de l’Agence française de développement (AFD), mais également du conseiller développement auprès du COMANFOR et des représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont permis aux militaires de se familiariser avec leurs futurs homologues civils et d’acquérir, dès à présent, des automatismes dans l’ensemble des actions de leur future mission.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la Bande sahélo-saharienne (BSS). Elle regroupe environ 3 000 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.