Contexte général

À la croisée de grandes routes maritimes et riche en ressources halieutiques, d’hydrocarbures et de minerais précieux, le golfe de Guinée est une zone stratégique, mais dont l’équilibre est menacé. 

Le golfe de Guinée comprend 19 États riverains, du Sénégal à l’Angola, où vivent 70 000 ressortissants français.

Il concentre un quart du trafic maritime autour du continent africain. Ce sont environ 1 000 bâtiments qui y naviguent en simultané tous les jours. 

Près de 50% de la production pétrolière du continent africain, soit environ 10% de la production mondiale, est réalisé dans le golfe de Guinée. 

Par ailleurs, plus d’un million de tonnes de poissons y sont pêchées chaque année. Cependant, 40% de ce volume est issu de la pêche Illicite, non déclarée et non règlementée (pêche INN). De plus, la surpêche dévaste les écosystèmes et créé une menace alimentaire majeure pour des dizaines de millions de personnes. 

Ce fléau s’ajoute aux divers trafics illicites et aux activités de piraterie. Bien qu’en net recul, la piraterie perturbe les navigations commerciales et nuit au dynamisme maritime de la région.

La coopération française pour la sécurité maritime

Le golfe de Guinée est stratégique tant pour la stabilité des pays riverains que pour la sécurité de l’Europe. Les armées françaises contribuent à sa sécurisation à travers l’opération CORYMBE. 

La France soutient ses partenaires africains dans leurs activités de sécurisation maritime et de lutte contre les activités illicites dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. 

À cet effet, la France déploie de manière quasi-permanente des bâtiments, mais également des avions de patrouille maritime de la Marine nationale. Des coopérants français sont par ailleurs détachés en appui des marines partenaires et des forces de présence françaises en Afrique de l’Ouest. 

Ainsi, les armées africaines et française partagent leurs savoir-faire et développent leur interopérabilité afin de mener des actions conjointes dans le golfe de Guinée. 

Le Commandant en chef de l’Atlantique (CECLANT) exerce le contrôle opérationnel des forces maritimes déployées dans le golfe de Guinée. Il s’appuie sur le Centre opérationnel de la marine (COM), à Brest, d’où il planifie et conduit les opérations.

Les missions opérationnelles

En soutien et en étroite collaboration avec les marines du golfe de Guinée, la France déploie ses moyens dans le cadre d’opérations de lutte contre les activités illicites telles que le narcotrafic, la pêche INN ou la piraterie. Elle participe également à des actions de secours en mer. Quelques exemples récents: 

• Opérations de lutte contre le narcotrafic : 

En 2021, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude a intercepté le cargo Najlan qui transportait 6 tonnes de cocaïne. C’est à ce jour la plus importante interception de drogue par la Marine nationale. En 2022, le PHA Tonnerre a procédé à la saisie de 4,6 tonnes de cocaïne sur un remorqueur brésilien. Début 2023, un Falcon 50 M français, détaché à Dakar, a appuyé un patrouilleur sénégalais permettant la saisie de 805 kg de cocaïne. 

• Opérations de lutte contre la pêche INN : 

En 2022, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Ducuing a patrouillé conjointement avec la marine guinéenne (Conakry) et a intercepté un bâtiment de pêche chinois en activité de pêche INN (illicite, non déclarée et non réglementée). 

• Opérations de secours en mer : 

Le Falcon 50 M de la Marine nationale, basé à Dakar, est régulièrement sollicité afin de mener des opérations de localisation d’embarcations en détresse et de guidage de secours