Cette découverte constituait une fantastique avancée conceptuelle de la science de l’époque, car ce fut la première fois qu’un parasite était à l’origine d’une maladie. Le paludisme reste toujours présent en zone intertropicale et reste une cause majeure de mortalité infantile. Elle tue encore aujourd’hui plus d’un demi-million d’enfant chaque année, malgré les efforts pharaoniques de recherche qui sont menés.

La découverte du Professeur Alphonse Laveran se heurta même à l’incrédulité initiale de l’école pasteurienne, pour qui toute maladie est d’origine bactérienne ou virale. Mais celui-ci défendit fermement ses découvertes et supposa même que la transmission se faisait par les moustiques.

En ce sens, Alphonse Laveran fut un pionnier et un esprit conceptuellement des plus révolutionnaires de son temps.

Par la suite, il fonda une véritable école scientifique, défricha les bases de la parasitologie. Esprit innovant, il fut surnommé « Le Pasteur des parasites » par ses collaborateurs.

Quelques années plus tard, ne pouvant poursuivre sa carrière plus avant dans les armées, il prit sa retraite et devint un des membres éminents de l’Institut Pasteur. Il fonda la société de pathologie exotique.

Il disparut le 18 mai 1822 des suites d’une longue maladie après avoir dirigé les cérémonies du centenaire de l’Académie nationale de médecine dont il fut le président. Le SSA, en association avec l’Académie nationale de médecine et l’Institut Pasteur lui rendent un hommage scientifique et historique lors d’un colloque organisé pour le centenaire de son décès le 24 novembre 2022 à l’École du Val-de-Grâce.