En 1942, le ballet « Les animaux modèles », de Francis Poulenc, était créé à l’Opéra Garnier devant les troupes d’occupation. Dans le mouvement « Le lion amoureux », Poulenc avait glissé l’air « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ». Deux ans plus tôt, le compositeur et organiste Jehan Alain est estafette à moto pour transmettre ordres et informations. Il se retrouve au sein du Groupe franc capitaine de Neuchèze, dont les 220 hommes sont envoyés soutenir les élèves de l’école de Cavalerie pour défendre les ponts sur la Loire entre Gennes et Montsoreau. Alors qu’il s’est porté volontaire pour une mission de reconnaissance, il est encerclé par un groupe de combat ennemi. Après avoir combattu jusqu’au bout, il est tué dans un jardin, au Petit Puy, l’année de ses 29 ans.

Quant à Beethoven, sa musique peut incarner cet esprit de Résistance. Son ouverture Egmont, d’après Goethe, résume en quelques minutes la tragédie du héros de la résistance hollandaise contre l'oppression espagnole, et les premières notes de sa cinquième symphonie seront utilisées par la BBC pour annoncer les émissions clandestines durant la Deuxième Guerre mondiale. Dès que les auditeurs entendaient quatre coups de timbales, trois brefs et un long, ils reconnaissaient le début de la 5e symphonie ou - en langue morse - la lettre V du mot victoire.

Avec le Trio Orpheus : Francine Trachier (violon), Stéphan Soeder (violoncelle), Gabriel Bestion de Camboulas (orgue).