Mission DPMO – Kinshasa : témoignage du médecin Dorian
Une équipe médicale composée d’un médecin, d’un infirmier et de deux auxiliaires sanitaires de la 154ᵉ Antenne médicale (AM) d’Aubagne et d’un auxiliaire sanitaire de la 163ᵉ AM de Nîmes-Garrigues ont récemment participé au soutien médical du Détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) Kinshasa 2022, en République Démocratique du Congo.
En 2021, dans le cadre du renforcement des capacités des Forces armées de République Démocratique du Congo (FARDC) et afin de lutter contre les Allied démocratic forces (ADF), les Éléments français au Gabon (EFG) ont formé le 1er Bataillon Jungle.
Ce nouveau DPMO a pour objectif de former au Congo, les trois compagnies du 2ᵉ Bataillon jungle des FARDC. Il est composé d’une cinquantaine de militaires français appartenant en majorité au 3ᵉ Régiment de parachutistes d’infanterie de Marine (RPIMa) et est projeté au nord-est du pays.
Mi-mars, la préparation de notre mission débute par un passage à Libreville et une intégration au sein des EFG et du Centre médical inter-armée (CMIA). Dès lors, les précurseurs du DPMO (dont la partie SSA) sont rapidement projetés en RDC, afin d’initier la mise en place matérielle de la formation.
Grâce au soutien humain et logistique du CMIA de Libreville et de l’Unité de distribution de produit de santé d’Abidjan, le matériel suivant a été mis à disposition pour le rôle 1 : un lot initial poste médical (PM14) agrémenté des lots suivants : lot de support d’examen clinique, de soin, tropical, de lutte anti-vectorielle, d’immobilisation, un lot de véhicule médicalisé, d’échographie ainsi qu’un réfrigérateur et un Corpuls (moniteur patient modulaire et défibrillateur)
Notre équipe médicale (renforcée par l’auxiliaire sanitaire de la section du 3ᵉ RPIMa) a par ailleurs effectué la formation de sauvetage au combat de niveau 1 (SC1) au profit des militaires congolais. Les journées étaient rythmées par le soutien santé des diverses activités à risque au profit des militaires congolais : combat C4, tir ALI, armes collectives et explosives et par les cours de SC1 qui étaient dispensés par l’ensemble du rôle 1, disponible tous les après-midis, comprenant l’enseignement du protocole -SAFE MARCHE RYAN- adapté aux moyens locaux :
• cours théoriques incluant des ateliers pratiques ;
• simulation de prise en charge d’un blessé de guerre ;
• restitution de l’ensemble lors de la synthèse.
Enfin, par les diverses consultations de nos militaires que l’on peut retrouver en zone tropicale et sur le terrain viennent s’ajouter ainsi que les consultations au bénéfice du DPMO.
« Seule équipe médicale militaire française sur le pays, nous étions également sollicités pour des consultations ou urgences de militaires français sur le territoire ».
En ce qui concerne les stagiaires des FARDC, un accord avait été passé avec le médecin chef de l’infirmerie du camp de Kibomango : en cas de blessure durant la formation d’un stagiaire, celui-ci devait être pris en charge par l’équipe médicale française qui devait évaluer la gravité de la blessure et réaliser, au besoin, les premiers gestes, avant tout transfert à l’infirmerie.
En cas de blessure grave, l’équipe médicale française restait à disposition sur demande de nos confrères médecins militaires congolais.
S’agissant d’une équipe médicale constituée de personnels « légion » et marsouins parachutistes, la mission demeure particulière.
Cette cohabitation fut en tout point excellente. Ce nouveau format de mission du Service de santé des armées est une plus-value pour nos partenaires de la Zone. La force de ce détachement opérationnel réside également dans sa capacité à offrir une immersion en milieu tropical. Un milieu sujet à l’isolement, ainsi qu’à une haute élongation d’évacuation. Une vie en campagne isolée qui rappelle ainsi les missions de nos illustres prédécesseurs de la « médecine coloniale » et du Pharo.
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