Qu'est-ce que le commandement par intention ?

Le commandement est un sujet cher au cœur des militaires. De sa qualité dépend le succès ou l’échec de la mission, la victoire ou la défaite. Pour l’armée de Terre, il s’agit de commander au quotidien comme en opérations grâce à un style de commandement qui favorise la responsabilisation, l’esprit d’initiative et l’autonomie : le commandement par intention.

Les Rencontres du Commandement. © Armée de Terre/Défense

 

Le commandement, facteur de supériorité opérationnelle

Le contexte international actuel, marqué par le retour de la guerre, exige une préparation dans tous les domaines qui permettent de surclasser l’adversaire et d’affirmer la détermination de la France.

Parmi ces domaines, la qualité du commandement se révèle cruciale, jouant un rôle déterminant dans le succès ou l’échec d’une mission.

Commander au quotidien comme en opérations

L’armée de Terre s’efforce d’appliquer dans sa vie courante un commandement similaire à celui en vigueur sur les théâtres d’opérations. Cette approche est justifiée à la fois parce qu’elle prépare les soldats dès le temps de paix et parce qu’elle s’avère efficace.

Sur le terrain, le chef militaire ne dispose pas de moyens illimités, mais il jouit d’une autonomie décisionnelle adaptée à son niveau de responsabilité, contribuant ainsi à la réussite de la mission.

Dans la vie courante, cette responsabilisation rencontre divers obstacles : principe de précaution, inflation des normes, complexité croissante, dilution des responsabilités, outils numériques centralisateurs, organisation matricielle… Ces facteurs peuvent ralentir, paralyser ou dissuader l’initiative.

Commander par intention

Pour relever ce défi, l’armée de Terre promeut un commandement par intention (CPI). Cette approche privilégie la clarté de l’objectif, l’initiative, la prise de responsabilité assumée des échelons subordonnés et l’évaluation des résultats.

Le CPI repose sur trois principes :

  1. Une philosophie qui mise sur l’intelligence collective. Les chefs donnent du sens à l’action, synthétisent les objectifs, et appliquent le principe de subsidiarité. Les subordonnés, quant à eux, comprennent les enjeux et priorisent les finalités sur les modalités d’exécution.
  2. Une méthode qui s’enseigne, s’apprend et s’entraîne. Il repose sur un dialogue de commandement qui assure l’alignement de la chaîne hiérarchique sur les objectifs fixés. Cette méthode encourage la prise de risque et un contrôle qui ne bride pas l’initiative.
  3. Une discipline qui se manifeste par une loyauté tournée vers le succès collectif, une culture de l’initiative et du résultat. Chefs et subordonnés doivent assumer leurs responsabilités dans cette dynamique.

« La subsidiarité est un mot ; le commandement par intention est un acte. »

Le général d’armée Pierre Schill.

  • Chef d'état-major de l'armée de Terre

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