HERCULES, miniaturiser un espace géographique pour mieux l’étudier

Direction : AID / Publié le : 05 novembre 2024

Le projet HERCULES, soutenu par l’Agence de l’innovation de défense, vise à mieux comprendre les mécanismes marins et comment ces phénomènes, parfois très localisés, impactent la circulation planétaire. Ce travail est réalisé avec l’utilisation de la plus grande infrastructure au monde dédiée à l’étude des écoulements océaniques : la plateforme Coriolis qui se trouve au Laboratoire des Écoulements Géophysiques et Industriels (LEGI) du CNRS à Grenoble.

La plateforme tournante Coriolis modélise les vents, les marées, la rotation de la Terre ou encore les échanges d’eau à densité différente afin de collecter de précieuses données à haute résolution spatio-temporelle. L’objectif est de comprendre en détail l’influence du changement climatique sur des processus invisibles au sein des fluides.

 

L’exemple du détroit de Gibraltar



La zone étudiée dans le cadre du projet HERCULES est celle du détroit de Gibraltar, l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Pourquoi ? car il s’agit d’un exemple par excellence de la manière dont les processus turbulents à petite échelle (instabilités, tourbillons, ondes internes, fronts) modulent la circulation régionale et à plus grande échelle.

 

Un gain de connaissance nécessaire pour nos forces



Ce projet va permettre de définir une nouvelle voie de modélisation physique, parallèle à la modélisation numérique, avec un niveau de réalisme élevé pour une meilleure connaissance et compréhension des phénomènes océanographiques. Il a aussi permis d’améliorer la qualité et les fonctionnalités des systèmes d’analyses et de prévisions océaniques jusqu’aux échelles côtières.



Ce gain de connaissance et la base de données produite permettront de mieux identifier le risque inhérent aux courants gravitaires pour la navigation sous-marine. Elles fourniront aussi des indications pour d’autres régions aux caractéristiques hydrologiques similaires.

Ces courants gravitaires restent un défi à la prévision, mais l’identification du risque voire sa cartographie serait un réel gain pour la navigation et pour donner aux forces un avantage tactique, que ce soit pour la planification et la conduite de l’action ou pour l’optimisation de la mise en œuvre des systèmes d’armes.

Par ailleurs, ces courants gravitaires génèrent dans les profondeurs intermédiaires des anomalies de température et/ou de salinité qui modifient les profils de célérité. Des chenaux acoustiques peuvent s’en trouver altérés ou créés. Ces modifications de propriétés acoustiques sont d’autant plus cruciales qu’elles interviennent à proximité de passages obligés (détroits) et qu’elles ne sont pas facilement détectables depuis la surface. Le travail bénéficiera aussi à l’océanographie côtière opérationnelle, notamment dans le domaine de la prévention des risques naturels (dimension changement climatique).

Découvrez en vidéo l'innovation.


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