L’AID soutient la recherche et l’innovation dans le domaine de la médecine réparatrice

Direction : AID / Publié le : 06 février 2025

La médecine réparatrice, également appelée médecine régénérative ou médecine de reconstruction, est un domaine médical qui se concentre sur la réparation, la régénération ou le remplacement de tissus et d'organes endommagés ou malades, afin de restaurer leur fonction normale. Par son quotidien, le militaire est fréquemment confronté à des risques de blessures et de traumatismes physiques lors d’opérations. 

L’AID soutient différents projets de recherche de médecine réparatrice afin d’améliorer la prise en charge médicale du militaire gravement traumatisé.

Quels sont les enjeux de la médecine réparatrice ?

La médecine réparatrice a pour principaux objectif : 

-La réparation des tissus endommagés (régénération de la peau, des muscles, des os, du tissu cérébral…), 
-La restauration des fonctions (elle peut ainsi viser à restaurer la fonctionnalité de tissus et d'organes endommagés) 
-La prévention des complications à long terme. Pour répondre à ces besoins, elle fait notamment appel à des techniques telles que la thérapie cellulaire, l'ingénierie tissulaire, les biomatériaux ou encore la médecine génique. 
 

Pour l’Agence de l’innovation de défense, investir dans les innovations dédiées au soin des blessés prend tout son sens. En effet, les militaires, que ce soit à l’entrainement ou sur les théâtres d’opérations, sont souvent confrontés à des blessures parfois graves, telles que des amputations, des brûlures sévères, des traumatismes crâniens, des lésions de la moelle épinière et des blessures musculaires et osseuses complexes. Accompagner le développement de la médecine réparatrice permet de s’assurer que le Service de Santé des Armées pourra traiter ces blessures de manière encore plus efficace et sur le long terme. 
Pour répondre à ces enjeux l’Agence de l’innovation de défense soutien plusieurs projets de recherche parmi lesquels peuvent être cités :

Le projet HydrACell

Pour la plupart des lésions musculaires, la capacité de régénération du muscle squelettique adulte permet la réparation des fibres musculaires endommagées et une récupération fonctionnelle totale. Or, il arrive qu’à la suite de blessures plus profondes, les composantes permettant cette régénération soient perdues, entrainant ainsi un remplacement du tissu musculaire par du tissu fibreux et provoquant des disfonctionnements fonctionnels chroniques.

Ce projet débuté en 2023, porté par l’Institut Mondor de Recherche Biomédicale (IMRB) a pour objet de développer une offre de soin de prise en charge de ces lésions musculaires, dites VML (perte musculaire volumétrique, c’est-à-dire des lésions musculaires de masse supérieure à 20% du muscle). Celle-ci consiste à implanter dans la zone musculaire détruite un hydrogel et de « l’ensemencer » avec des cellules souches musculaires et/ou des myoblastes dérivés d’iPSC (Cellules Souches Pluripotentes induites) humaines. L’hydrogel mime la structure du muscle natif et sert donc de support aux cellules souches musculaires pour reconstituer un nouveau muscle.

Le projet Matrix 

Le traumatisme crânien est une blessure fréquente chez le militaire. Les moyens actuels de traitement reposent essentiellement sur de la rééducation fonctionnelle et un support psychologique.  Disposer d’une offre de soin permettant la régénération cérébrale serait une plus-value pour le traitement du traumatisme crânien sévère dont la fréquence augmente dans le cadre des combats à haute intensité.
Ce projet, débuté en janvier 2025, porté par le Toulouse Neuro Imaging Center (TONIC – INSERM) vise à aider à la réparation du cerveau suite à un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien (lésion cérébrale aiguë) en développant des implants 3D régénératifs. Ces implants sont constitués de polymères d’hydrogels qui pourraient permettre de remplacer la matrice extracellulaire détruite. Ces polymères seront imprimés en 3D pour mimer l’organisation cérébrale, et étudiés pour vérifier leur biocompatibilité et leur capacité, in vivo, à permettre une récupération fonctionnelle.

Une thèse sur la Bio-impression assistée par laser de cellules souches musculaires

Cette thèse portée par l’université Aix-Marseille et soutenue en décembre 2024 par Monsieur Lucas Duvert avait pour objectif d’étudier l’apport de procédés laser pour favoriser la reconstruction musculaire suite à un traumatisme. Les deux techniques étudiées étaient la combinaison de la bio-impression assistée par laser et de la texturation de surface par laser. Le but a été de créer des microenvironnements qui permettent de favoriser et de contrôler la prolifération, la migration, la différentiation en cellules musculaires matures in vitro. Des modèles de cellules saines mais aussi pathologiques ont été créés. Ils constituent un outil de bases pour des applications diverses en recherche biomédicale y compris pour une médecine personnalisée.

 


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