Il est porté par la société Azoth systems® en partenariat avec l’Agence de l’innovation de défense, la Cellule Plongée Humaine et Intervention sous la Mer (CEPHISMER) et le Service de Soutien de la Flotte de la marine nationale.

En plongée sous-marine, l'organisme est soumis à plusieurs phénomènes physiques. L’un d’entre eux est la saturation en gaz dûe à l’augmentation de la pression ambiante. Dans le cas du projet ORCOM, il est notamment question de contrôle du phénomène de désaturation en azote. Ce phénomène se concrétise par la formation de bulles circulant dans l’organisme à la suite de la chute de pression provoquée par la remontée du plongeur en surface. Actuellement les armées considèrent toute plongée comme étant « carrée 1», en prenant l’ensemble du temps d’immersion à la profondeur maximale atteinte pour déterminer les paliers de décompression.

Le projet ORCOM propose d’adapter, grâce à l’ordinateur, les procédures de décompression aux profils de plongée réels et non aux profils de plongée « carrés ». Ce changement de paradigme permet d’envisager un gain opérationnel dans la conduite de la plongée. Le projet s’appuie sur une innovation brevetée déposée par la société Azoth Systems® et ayant fait l’objet de soutien de la part du ministère des Armées2 : le système O’Dive. Il s’agit d’un appareil de mesure de bulles vasculaires qui se positionne sous la clavicule. Les plongées réalisées par la CEPHISMER permettront de définir la bonne calibration de l’algorithme présent dans l’ordinateur de plongée et de contrôler sa sécurité.

1 Une plongée est dite « carrée » quand on considère que la plongée s’est déroulée à la profondeur maximale atteinte tout au long de sa durée, même si le plongeur n’a effectué qu’un court passage à cette profondeur.

2 Les RAPID BORA et SAFE DIVE, et l’OER BORA conduites de 2010 à 2017.

L’ordinateur de plongée développé au cours du projet aura la spécificité d’être calibré sur la population des plongeurs militaires tout en prenant en compte les particularités d’exécution de leurs plongées. La définition de cet ordinateur prendra également en compte :

- une interface homme-machine dédiée ;

- les réactions aux situations de plongée particulières couvertes par un protocole spécifique aux armées. Ainsi des cas non-conformes tels que la remontée rapide, l’effort en plongée ou la réalisation de plusieurs plongées par jour seront traités directement par l’ordinateur, ce qui n’est actuellement pas développé dans le domaine civil.

L’utilisation d’un ordinateur de plongée est une évolution importante dans la manière d’appréhender la plongée dans les armées. En plus d’une évolution de matériel pour les plongeurs, cela induit une refonte doctrinale. Dans le cas du succès des phases de définition de l’algorithme et d’évaluation lors des campagnes d’essais, un déploiement sera envisagé pour les armées. Une suite pourra également être envisagée pour étendre le fonctionnement de cet ordinateur au domaine de la plongée à l’hélium.