Cette année, trois chercheurs se sont particulièrement distingués et se voient attribuer le prix de thèse par le ministère des Armées et le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.Ce Prix leur a été remis le 5 décembre 2022 au nom des deux ministres, par madame Claire Giry, directrice générale de la recherche et de l’innovation du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et par l’ingénieur général de l’armement Thierry Carlier, directeur général adjoint de la DGA.

Les trois lauréats sont :

Jérémy Anger pour sa thèse intitulée « Une exploration du défloutage d’images et vidéos : les détails qui font la différence » menée au Centre Borelli de l’université Paris-Saclay.

L’objectif de la thèse était de trouver un moyen de corriger le flou d’images prises par des appareils photo standards, ou depuis des satellites, afin d’augmenter leur niveau de détail. Les travaux issus de la thèse ont permis le développement d’une approche technique nouvelle pour la super-résolution multi-images par apprentissage auto-supervisé. Des travaux complémentaires ont permis une super-résolution des images des satellites d’observation de la Terre Sentinel-2 de l’Agence spatiale européenne. L’apport en détails restaurés par la méthode permet d’en extraire une information plus précise dans diverses applications (reconstruction 3D, reconnaissance d’objets).

 

Michele Del Mastro pour sa thèse intitulée « Antenne à double polarisation pour communication satellitaire » menée à l’Institut d’Électronique et des Technologies du numéRique (IETR) du CNRS et cofinancée par la région Bretagne.

Ce travail de thèse a conduit à la conception et à la fabrication de deux prototypes d'antennes Continuous Transverse Stub : l’une en polarisation circulaire et l’autre double linéaire. Ceux-ci ont prouvé d'excellentes performances pour les futures constellations de satellites en orbite basse. 

Jordan Ehrhardt pour sa thèse intitulée « Allumage laser de poudres propulsives à vulnérabilité réduite : influence du taux de nitrocellulose sur les conditions de pyrolyse et d’inflammation » au sein du Laboratoire PRISME, cofinancée par l’Institut de recherches franco-allemand de Saint-Louis (ISL).

L’objectif était de déterminer la faisabilité d’un allumage laser sur les poudres propulsives à vulnérabilité réduite1 et d’en comprendre les modes de fonctionnement. L’analyse expérimentale, concentrée sur la pyrolyse et la combustion, a démontré la faisabilité d’un allumage par faisceau laser de ces poudres. La compréhension des phénomènes physicochimiques relatifs à l’allumage de poudres permettra de savoir initier une charge propulsive lors du tir d’une munition, tout en limitant les allumages non souhaités durant son stockage, sa manutention ou son transport. Par ailleurs, les méthodes développées permettront d’améliorer les moyens de simulation et ainsi gagner en efficacité lors de développements de futurs couples « arme-munition ».

1. Les poudres propulsives à vulnérabilité réduite ont été développées spécifiquement pour résister aux stimuli accidentels et remplacer les compositions classiques à base de nitrocellulose (NC)