Management ou commandement ? Le quotidien des équipes de cybercombattants

Le commandement de la cyberdéfense est une unité opérationnelle, commandant de façon organique ou fonctionnelle, l’ensemble des forces de cyberdéfense des Armées françaises. Il est constitué de 23 % civils, et beaucoup de cybercombattants (civils ou militaires) arrivent après une première expérience dans le privé. Mais alors comment s’appliquent les grands principes du commandement militaire lorsqu’une partie de l’équipe a connu le "management’ civil" ?

Deux cybercombattants, un civil et une militaire © COMCYBER

Les différences entre commandement et management

Les Armées utilisent le terme de « commandement » qui vient du latin caput, c’est-à-dire la tête. Il signifie prescrire, imposer, mener, diriger. C’est l’initiative qui est mise en avant. L’imaginaire collectif consiste à penser que dans les Armées, la hiérarchie pyramidale est primordiale, avec de l’ordre et de la discipline, notions a priori éloignées du monde civil. En réalité, le commandement, repose sur l’esprit de corps. Ce dernier permet la fédération des énergies pour que l’effort commun de chacun contribue au succès. L’organisation dans les Armées vise à apprendre à structurer la réflexion, à analyser pour agir de façon pertinente et ainsi à donner un cadre d’exécution des missions à chacun. Ce fonctionnement est nécessaire au bon déroulement des opérations – dont les opérations cyber.

Le monde civil utilise communément le terme « management ». Ce terme provient de l’anglais to manage, qui signifie se débrouiller ou encore, gérer, diriger, réussir à faire quelque chose. C’est le résultat qui est mis en avant, la réussite.

Les finalités sont très similaires, et les deux méthodes se complètent.

Un cybercombattant en action © COMCYBER

Et au commandement de la cyberdéfense ?

Le chef du bureau opérations du centre d’audits de la sécurité des systèmes d’information (CASSI) est ‘civil de la défense’. Selon lui, un bon chef « doit donner envie qu’on le suive vers la direction dans laquelle il va, sans compter sur ses grades ou son statut ». Même avis du côté militaire : le chef du pôle cybersécurité du Commandement de la cyberdéfense, le colonel François-Régis, rappelle qu’un principe important est que la fonction prime sur le grade.

Pour cause, la cyberdéfense est un monde d’experts constitué en large majorité d’officiers ou de sous-officiers, mais de quasi aucun militaire du rang. L’enjeu principal est donc de fédérer les énergies et d’utiliser les expertises disponibles. Malgré cela, selon le colonel François-Régis, au COMCYBER, le commandement est à peu près le même que celui qu’on peut retrouver dans un escadron de l’armée de l’Air et de l’Espace par exemple.

Un commandement basé sur l’expertise de chacun

L’ensemble des cybercombattants et cybercombattantes du COMCYBER contribue au succès des missions de cyberdéfense - et ce quel que soit son statut. Des équipes mixtes sont constituées : les civils ont la possibilité de faire partie intégrante de l’esprit de cohésion des militaires qui est nécessaire à la conduite des opérations. Les différences entre les statuts de civil et de militaire se trouvent essentiellement dans les règles d’emploi qui diffèrent, ainsi que la possibilité de partir en opérations extérieures.

Dans la cyberdéfense des Armées, le commandement s’appuie donc sur une légitimité de l’expertise plus que sur le grade, même si la décision finale est de la responsabilité du commandement.

Un cybercombattant en action © COMCYBER

L'article ci-dessus présente une approche générale et synthétique de la notion complexe de « commandement ».

Pour en savoir plus sur l’exercice du commandement, par exemple, dans l’Armée de Terre, cliquer ici. 

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