Chargée de mission au Centre interarmées du soutien solde et administration du personnel (CISAP), le CRC2 Agnès a rapidement réussi à valider son certificat individuel d’aptitude à la projection (CIAP). Afin de témoigner sur sa mission et celle de ses personnels de la DIRCOM DAMAN, elle a décidé de nous embarquer avec elle. Durant ces quatre mois, elle avait un seul objectif en ligne de mire : apporter un soutien de qualité à la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

La DIRCOM DAMAN : une structure déconcentrée aux larges missions

Intégrée à l’élément de Soutien National France (SNF), la direction du commissariat (DIRCOM) de l’opération DAMAN constitue une petite structure, composée d’une douzaine de militaires : officiers et sous-officiers employés dans la chaîne du service du commissariat des armées (SCA) ou mis à disposition par les armées directions et services.

Au cours du mandat auquel a participé la CRC2 Agnès, les Rambolitains étaient majoritaires… à hauteur d’un tiers de l’effectif ! Ces « voisins de quartier », provenant du CISAP, de la plate-forme commissariat (PFC) ou encore du centre de développement des applications de la Défense (CDAD-R), tous situés à Rambouillet, ont finalement appris à tisser des liens loin de la métropole.

La Force étant fortement marquée par un environnement opérationnel essentiellement terrestre, ces personnels, issus des armées et des services, projetés au sein de la DIRCOM, ont su faire preuve d’adaptation et créer de bonnes relations entre eux, au sein de la DIRCOM et du SNF, mais aussi avec le personnel de la Force, contribuant ainsi au succès de la mission.

Sur le théâtre, la DIRCOM DAMAN assure la fonction opérationnelle : « soutien administratif militaire ». Elle regroupe le soutien administratif, financier et juridique. La DIRCOM cumule les fonctions de responsable d’unité opérationnelle (RUO) DAMAN, de représentant du pouvoir adjudicateur (RPA), d’ordonnateur secondaire unique de théâtre, de service exécutant, de gestionnaire de biens délégué. Elle assure ainsi un grand nombre de missions au profit du contingent français de la FINUL : le pilotage et l’exécution budgétaire et financière de l’opération, la réalisation des achats publics et le traitement contractuel, le contentieux, mais également les droits individuels des militaires (distribution des fractions de solde, débours…), la gestion du personnel civil de recrutement local (PCRL), ainsi que le contrôle interne, non seulement sur la fonction finances, mais aussi pour la logistique du soutien de l’homme (gestion logistique des biens, mess en opération, foyer…). Pour finir, la DIRCOM dirige le service de l’état-civil sur le théâtre et le traitement des affaires mortuaires, qui n’a été activé, au cours du mandat, que dans le cadre d’exercices.

Un soutien couvrant l’intégralité du dispositif

Basé sur le même site que le contingent français de la Force Commander Reserve et du SNF, la DIRCOM DAMAN assure le soutien du dispositif français (environ 700 militaires), réparti sur toute l’aire de l’opération : du fleuve Litani au nord jusqu’à la frontière israélienne au sud. Un soutien partiel (majoritairement alimentaire) a également été apporté à un détachement finlandais de près de 200 militaires, conformément aux accords binationaux. Second point névralgique nécessitant un soutien national : le camp de Naqoura, administré par l’ONU, sur lequel est basé le quartier général de la FINUL, et le général Senior National Representative (SNR) français, requérant un soutien de haut niveau pour garantir la qualité de la représentation française. Enfin, d’autres détachements plus petits nécessitaient un soutien spécifique et de façon épisodique. Certaines missions de soutien impliquaient également des déplacements à Beyrouth, hors de la zone d’opération, pour les liaisons à l’aéroport, le paiement des fournisseurs ou les échanges avec l’ambassade de France au Liban.

Engagement, adaptation, réactivité… pour concourir directement au succès de l’opération

Dans un contexte complexe, la DIRCOM s’est imposée comme un outil d’autonomie de la Force en utilisant par exemple le tissu économique libanais pour trouver des prestataires adaptés et payer immédiatement les fournisseurs par le biais de la trésorerie militaire. Le CRC2 Agnès a contribué à faire de la DIRCOM DAMAN, un acteur économique de poids, permettant ainsi de renforcer l’acceptation de la Force et d’en accroître l’influence.

Un soutien pleinement opérationnel

Comme l’ensemble du personnel du Soutien National France, la DIRCOM s’est trouvée pleinement intégrée aux activités de la Force en participant aux exercices opérationnels menés durant du mandat, afin d’atteindre la « Full Operational Capability » (FOC).

L’objectif ? Revoir les fondements militaires, notamment lors des entraînements de tir. L’exercice « Mass Casualties » (MASCAL), ayant conduit à l’activation de la cellule de crise et au traitement d’un décès fictif, a offert aux officiers d’état-civil de la DIRCOM l’opportunité de réviser le déroulement des procédures relatives aux affaires mortuaires.

Le théâtre libanais a été riche d’expérience, notamment pour les jeunes officiers et sous-officiers projetés pour la première fois en opération extérieure (OPEX).