Colloque « Pensée stratégique » du Commissariat des armées
À l’initiative du directeur central du Service du commissariat des armées, le CRGHC Stéphane PIAT, le premier colloque « Pensée stratégique » du SCA s’est tenu le 8 mars à l'École militaire (Paris), ainsi qu’en visioconférence.
Une première édition qui a donné la parole à des intervenants au haut niveau d’expertise autour du thème : « L'administration militaire, élément constitutif de la singularité militaire ».
#NotreDéfense
Introduit par le CRG1 Olivier MARCOTTE, sous-directeur « performance-synthèse » du SCA, ce colloque a pour ambition de lancer un cycle de réflexions visant à revitaliser les travaux doctrinaux du Commissariat pour accompagner et éclairer les armées et l'EMA dans leurs réflexions actuelles. Et quelle meilleure entrée en matière que la célèbre affirmation de Victor Hugo « Où est la pensée, là est la puissance », pour faire comprendre la nécessité de cette démarche !
Face au constat de la pauvreté de la réflexion concernant le monde du soutien (pléthore de lieux communs, de références datées, pauvre renouvellement de la pensée, manque de prospective...), le directeur central du SCA a d’abord souhaité rappeler à l’ensemble des commissaires qu’ils avaient toute leur place pour porter cette réflexion : « Les commissaires ont toute leur place pour porter cette réflexion. D’autant plus qu’au cours des débats qui nous ont animés en 2019-2020, nous avons eu à cœur de revendiquer notre appartenance à un corps de conception et de direction. Comment mieux traduire cette réalité qu’à travers l’animation de cette pensée stratégique ? ».
Un état de la réflexion stratégique d’autant plus paradoxal à un moment où la résilience devient la quatrième dimension de la stratégie du chef d’état-major des armées et que le COVID a définitivement mis l’accent sur l’importance de la résilience. Or, le soutien se trouve au cœur de la résilience.
« Pour bien réfléchir, les commissaires doivent totalement prendre la dimension de notre nouveau périmètre de responsabilités et de notre nouveau positionnement. Il faut s’approprier ce nouveau domaine, qui est large, mais qui nous donne à réfléchir. La stratégie donne du sens à l’action. »
Pour alimenter le débat, deux intervenants ont pris successivement la parole devant un auditoire composé d’officiers et d’officiers généraux (dont de nombreux officiers-stagiaires de l’École de guerre), des cadres civils de haut niveau et une cinquantaine de participants en visioconférence.
Dans un premier temps, le CRGHC Yves REYMONDET (officier général en 2ème section) a traité le sujet « Stratégie et administration militaire, une association nécessaire et salutaire ». L’occasion notamment de souligner que l’administration militaire est une composante de l’action des armées en temps de paix, comme en temps de guerre. « Une réalité aux multiples facettes dont le SCA est un acteur majeur ». Pourtant, si l’administration militaire est un domaine ouvert vers le monde extérieur, peu d’ouvrages de stratégie militaire le prennent en compte.
Colloque « Pensée stratégique » du Commissariat des armées
Dans un second temps, le CRC1 Jean LE ROCH (adjoint du CEMP) a exposé ses idées sur le thème : « Histoire, organisation militaire et doctrine du soutien : éléments pour démêler l’écheveau », confirmant la nécessité de la mise en place d’une réflexion sur l’action et les activités du Service.
Les différentes interventions ont été suivies de questions posées par l’auditoire aux intervenants (possibilité de les poser par message pour les participants en visioconférence).
Et au directeur central de conclure en rappelant quelques priorités du Service : « Si nous voulons continuer à fonctionner et à participer à la vie quotidienne de nos armées dans de bonnes conditions, nous devons gagner en productivité. Il y a un enjeu stratégique qui consiste à combiner le durcissement militaire, qui nous tourne plutôt vers de la rusticité, avec de la performance dans une logique de productivité accrue et d’efficience, qui nécessite aussi de solliciter le levier de la numérisation. ».
Ce premier colloque était donc un vrai « tour de chauffe » lancé par le CRGHC Stéphane PIAT, à la veille de son départ de l’Institution. Nul doute que son successeur prendra en main ce projet qui pourra, dans le futur, être élargi et associer d’autres acteurs du ministère des Armées. À suivre !
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