Nouveau treillis BME : un camouflage à la pointe confectionné par les experts du SCA

Direction : Commissariat / Publié le : 20 janvier 2025

Jeudi dernier, à l’occasion du point presse du ministère des Armées, le commissaire en chef de 2e classe Nicolas et le chef d’escadron Stéphane ont présenté le nouveau treillis bariolage multi-environnement (BME), de sa conception à sa distribution aux premières brigades de l’armée de Terre.

Point presse du ministère des Armées, le 16 janvier 2025 © SCH Hamilcaro/DICoD

La nature des conflits et les divers terrains sur lesquels sont engagées les forces armées françaises imposent une continuelle adaptation de leur équipement. Dans le cadre de la modernisation des équipements, le centre interarmées du soutien Equipement Commissariat (CIEC) du service du commissariat des armées (SCA) a conçu et mis au point, en étroite collaboration avec la section technique de l’armée de Terre (STAT), le nouveau bariolage du treillis français : le bariolage multi-environnement (BME).

La nécessité de moderniser le treillis pour s’adapter aux terrains d’engagement

Depuis 30ans, le bariolage Centre-Europe (BCE) était resté le standard de l’armée française. Toutefois, ces treillis présentaient « des faiblesses techniques, avec la présence du noir, leurs formes brisées, grandes et tranchées, et l’absence de dégradé. Or l’armée de Terre connaît une transformation, une révolution technologique » a expliqué le chef d’escadrons Stéphane, officier de programme Equipements individuels du combattant à la STAT. C’est de ses constats, et des retours d’expériences des déploiements, notamment au Mali et en Afghanistan, qu’est né, en 2016, le projet du treillis bariolage multi-environnement.

Efficacité, praticité, identité

Ce nouveau treillis, symbole du savoir-faire français, « se caractérise par l'alternance de grandes et de petites taches brisées atténuées par des dégradés », a précisé le chef d’escadrons Stéphane. Et de renchérir : « La multiplication des contrastes donne du relief à l'image. Par exemple, le blanc apporte de la profondeur, comme le reflet du soleil sur une feuille dans la lisière. L'augmentation du nombre de couleurs et de dégradés facilite la dissimulation dans un plus grand nombre d'environnements. » Les objectifs sont multiples. Il s’agit de soustraire le soldat français aux vues de l'ennemi et « retarder sa détection ». Sur le plan logistique : un treillis unique, contre trois auparavant. Enfin, le treillis doit « véhiculer un identitaire français très fort ».

Transformer un concept en réalité

Plus de 1 250 heures de dessins par un expert camouflage et plus de 60 versions numériques ont été nécessaires pour établir le projet du futur bariolage. Une mise au point technique, permise par les experts et ingénieurs textiles qui œuvrent au sein du SCA. S’en sont suivis la « commande de 3,5 millions de mètres linéaires de tissu auprès de trois industriels : deux sociétés françaises et une société belge, bien connues du Service puisqu’appartenant à la base industrielle du soutien Défense » a ajouté le commissaire en chef de 2e classe Nicolas, chef de la division habillement du CIEC. Un tissu, qui offre « une résistance au feu notable », réceptionné et vérifié étroitement par les experts du CIEC au laboratoire du commissariat des armées (LABoCA) afin de s’assurer qu’il dispose bien des capacités techniques prescrites dans le cahier des charges.

20 000 tenues commandées, 11 000 déjà expédiées

À ce jour, 20 000 tenues ont été commandées, 11 000 ont été expédiées, 6 000 ont été livrées à l’armée de Terre. Les autres armées seront également bientôt concernées puisque les premières unités de commandos et de fusiliers seront dotées de la tenue BME à partir de mars 2025. Un calendrier de distribution respecté, établi par le SCA en étroite coordination avec les états-majors d’armées.

Point presse du ministère des Armées, le 16 janvier 2025 © SCH Hamilcaro/DICoD

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