Réarticulation de l’opération Barkhane : partir en dernier
Conformément à la décision du président de la République du 17 février 2022, la force Barkhane au Mali s’est réarticulée hors du pays, en moins de six mois et après neuf années d’opérations. Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires.
La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux.
Parfaitement associé par le CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) et le théâtre à la planification et à la conduite du désengagement du Mali, le personnel du SCA s’est en permanence attelé à :
- Assurer la poursuite d’un soutien adapté à la force Barkhane et à nos partenaires de la Task Force Takuba jusque dans leurs derniers jours de présence sur les sites ;
- Conduire les actions financières, contractuelles et pré-contentieuses au cœur des opérations de désengagement et de réarticulation ;
- Participer au redéploiement de la force au Niger et au Tchad à travers les ressources mises à disposition par la chaine J8 (achats, externalisation de prestations, etc.) et Soutien de l’homme (déploiement du matériel du soutien Commissariat, mise en place de rations de combat, d’eau embouteillée, etc.) ;
- Conseiller enfin, juridiquement, le commandement à travers sa chaine LEGAD.
En s’appuyant sur les détachements mixtes du commissariat (DMC) déployés au plus près des unités au Mali, au Niger comme au Tchad, la direction du Commissariat (DIRCOM) insérée dans le PCIAT à N’Djamena a piloté la manœuvre d’ensemble. Les modules du SCA, renforcés durant trois quadrimestres des compétences professionnelles nécessaires au redéploiement de la force Barkhane hors du Mali (acheteurs, juristes, comptables et logisticiens), ont assuré le retrait de service, le regroupement et la préparation au transport des matériels de vie en campagne de cinq sites au Mali pour leur redéploiement sur les sites proposés par le Niger ou leur conditionnement au retour vers la France (au total environ 950 conteneurs).
Réarticulation de l’opération Barkhane
Les militaires du SCA et les prestataires habituels ou nouveaux, dont l’Economat des armées[1] et les entreprises locales, ont permis de poursuivre les missions de restauration, d’hygiène, d’hébergement et de lien avec les familles tout en assurant le traitement des déchets, la restitution ou le transfert des sites avec des garanties de dépollution et de conformité. Ils ont appuyé en permanence le recours à des prestations sécurisées de transport, de transit, de travaux lourds, de gardiennage ou d’acquisition de matériaux, biens et services de toute nature, dont une quarantaine de nouveaux contrats, parfois complexes ou sensibles du fait du contexte particulier de désengagement.
Ce travail d’ampleur se poursuit en BSS et se prolonge de manière significative en France afin que les matériels et effets soient régénérés et disponibles rapidement au profit d’autres engagements opérationnels des armées en Europe continentale, au Levant ou sur le territoire national, mobilisant l’ensemble du personnel du SCA.
[1] Cf. Soutenir 20 – rubrique SCA/OPS « Les missions de l’EdA en opérations »
Interview
Parmi les personnels mobilisés pour cette réarticulation, le CRP Malik était présent, sur place jusque dans les derniers moments de cette opération.
Nous l’avons interrogé afin de mieux comprendre comment cela s’est passé concrètement.
CRP Malik
Quelle était votre mission sur l’opération Barkhane?
Servant en France en tant que chef DCS[1] au GSBDD de Belfort, j’ai été désigné par l’EMO-SCA sur le poste d’adjoint au chef d’antenne de la direction du Commissariat en opération extérieure (DIRCOM) de Gao, responsable achats/marchés et officier d’état civil militaire de l’opération Barkhane au Mali, avec une mise en place effective en mai dernier. Après deux passages au CIAO[2] de Villacoublay pour prises de consignes et plusieurs contacts avec mon prédécesseur sur le poste, j’ai pu appréhender les contours de ma future mission, en particulier son effet majeur : le désengagement de l’antenne DIRCOM de la plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, dernier site militaire français restant au Mali, après la fermeture de la base opérationnelle avancée de Ménaka.
La suite dans le prochain magazine SOUTENIR...
[1] Division conduite du soutien
[2] Centre interarmées du soutien administration des opérations
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