Objectif : faire du développement durable un levier d’amélioration des capacités opérationnelles des forces armées et dépasser la vision antagoniste entre activités opérationnelles et empreinte carbone élevée. Accroissement de l’efficacité opérationnelle des forces grâce aux solutions apportées par le développement durable, participation aux efforts nationaux de lutte contre le changement climatique et l’érosion de la biodiversité, réaffirmation que politiques et stratégies de développement durable vont dans le sens d’une amélioration continue de l’outil de défense, développement de la santé, du bien-être et de la condition des personnels et de leurs familles…un programme ambitieux qui fait du ministère l’un des moteurs de la politique de développement durable au sein de l’Etat. « L’objectif est d’impulser des actions jusqu’au plus près du terrain afin d’impacter le quotidien de l’ensemble des militaires et des agents civils du ministère. Cette nouvelle stratégie défense durable entend faire du développement durable un levier, et non une contrainte, pour améliorer les capacités opérationnelles » a expliqué Sylviane Bourguet, directrice des territoires, de l’immobilier et de l’environnement (DTIE).

L’action du service du commissariat des armées (SCA) s’inscrit dans la stratégie défense durable du ministère. Électrification du parc automobile et développement de nouveaux moyens de mobilité (VAE), minimisation des consommations énergétiques (écoconduite), objectif de 50% de produits issus de l’agriculture biologique dans ses restaurants, fin du plastique jetable, lutte contre le gaspillage alimentaire, recyclage des effets militaires…les actions portées par le SCA visent l’amélioration du bien-être des agents, sans altérer l’efficacité opérationnelle et en limitant l’empreinte environnementale du ministère.

À l’occasion de la semaine du développement durable, le Service a présenté quelques-uns de ses projets innovants, dans deux domaines clés du soutien aux forces armées : la restauration et la mobilité. Afin de sensibiliser aux pratiques de mobilité respectueuses de l’environnement tout en participant à l’amélioration de la qualité de vie au travail, le SCA a présenté ses alternatives de transport écologiques et économiques. Le but ? Vaincre les réticences culturelles internes au ministère à l’emploi des nouveaux objets de mobilité électrique et témoigner de leur conformité avec la réussite de nos missions.  Exposition de véhicules électriques disponibles dans le parc automobile du ministère et présentation de leurs avantages, ateliers sur l’éco-conduite et la mobilité durable avec présentation des projets innovants portés par le Service (Blue-bus, AMI, station de recharge solaire) … « Ces projets contribuent non seulement à la sensibilisation des agents du ministère aux enjeux environnementaux mais également à l’amélioration de la qualité de vie au travail et, in fine, à la réussite de nos missions » témoigne Ludovic, chargé de projet transport et mobilité à la direction centrale du SCA. « À ce jour, 88% des bases de défense sont dotées d’un plan de mobilité durable, avec un objectif de 100% d’ici la fin de l’année 2024. Et si aujourd’hui 12,5% du parc de véhicules de service de la métropole est électrique, le projet ministériel vise à accélérer l’électrification du parc automobile dans quatre bases de défense de 2025 à 2027. La résilience du modèle sera étudiée sous les angles de disponibilité, d’autonomie, de stockage énergétique et des contraintes SSI et cyber. L’objectif est d’atteindre 40% de véhicules à faible émission dans le parc automobile de ces 4 bases de défense d’ici 2027, avant d’envisager un passage à l’échelle dans les autres bases de défense. Cette approche graduelle permettra d’optimiser les ressources et d’assurer une transition écologique maîtrisée ».

Dans le domaine de la restauration, le centre interarmées du soutien restauration-loisirs (CIRL) a présenté ses actions en matière d’alimentation durable. Parmi elles : SCAN GASPI, un outil permettant, grâce à l’intelligence artificielle, de mesurer et d’analyser de manière très précise la nature du gaspillage alimentaire via des caméras et balances connectées. Le but de sa mise en œuvre ? Se conformer aux dispositions législatives de réduction de 50% des bio déchets d’ici 2025. « Avec SCAN GASPI, les plateaux-repas des agents du ministère sont scannés en fin de service par une caméra 3D. Grâce à l’intelligence artificielle, le poids du gaspillage est évaluée et un système de pesée simplifiée opérée par le personnel de cuisine vient compléter le dispositif. L’ensemble des données est ensuite centralisé, valorisé financièrement et mis à disposition du gérant et des échelons de pilotage de la filière » explique le commissaire général de 2^e classe Sylvie Pion, directrice du CIRL. « Avec plus de 40 millions de repas servis par an, s’intéresser à la gestion du gaspillage alimentaire dans nos restaurants est essentiel, tant sur l’aspect environnemental que sur l’aspect de la modernisation des techniques de travail par nos équipes en cuisine. Grâce à la mise en place de ce dispositif, nous avons réduit en un an de 34% notre gaspillage alimentaire. Au-delà de l’aspect économique, lutter contre le gaspillage alimentaire permet de s’engager pour une restauration plus durable. Le gaspillage alimentaire est responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et mobilise une grande quantité de ressources naturelles précieuses, telles que l’eau et des terres arables. Réduire le gaspillage est une action nécessaire pour limiter l’impact environnemental de la restauration, et contribuer au développement d’une société plus durable ».

[Pour en savoir plus sur l’outil innovant SCAN GASPI : SEDD 2024 - Scan'gaspi, l’outil contre le gaspillage alimentaire - YouTube]