Trois commissaires des armées participent à des missions d’audit avec la Cour des comptes

Direction : Commissariat / Publié le : 13 avril 2023

Dans le cadre d’un protocole d’accord entre la direction centrale du Service du commissariat des armées (DCSCA) et la Cour des comptes, trois commissaires ont participé à des missions d’audit externe de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

    

Organisation des Nations Unies © SCA

drapeaux de l'Organisation des Nations Unies

En 2022, la Cour des comptes a associé trois commissaires à des travaux d’audit externes des Nations Unies, sur les missions suivantes :

-    La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (MONUSCO), à Kinshasa

-    La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), à Djouba

-    La Mission d’observation des Nations Unies en Ouganda et au Rwanda (MONUOR), à Entebbe

Ces différents audits avaient pour but d’évaluer les missions de maintien de la Paix des Nations Unies au sein des régions concernées.  

Le CR1 Gautier, affecté au Centre Interarmées d’Administration des Opérations (CIAO) et associé à l’audit de la MONUSCO, et le CRC1 Alexandre, affecté au Centre Interarmées du soutien « Restauration et Loisirs » (CIRL) et associé à l’audit de la MINUSS, témoignent de cette expérience.  

CR1 Gauthier © CR1 Gauthier

CR1 Gauthier

CR1 Gauthier

En quoi la présence des commissaires était importante ?

CRC1 Alexandre : L’organisation des missions de maintien de la Paix comprend une composante civile, en charge des ressources, et une composante militaire, en charge de conduire les opérations militaires. La synthèse des aspects politico-militaires est réalisée par la direction de la mission, qui rapporte directement au secrétariat général des Nations Unies.

CR1 Gautier : La présence d’un commissaire des armées contribue à la diversité des profils composant l’équipe d’audit. Sur des missions de maintien de la paix où la dimension militaire occupe une place importante, un commissaire apporte une plus-value certaine à la compréhension du dispositif. Nous avons d’ailleurs pu rencontrer et échanger avec certains militaires français insérés au sein de la MONUSCO. Par ailleurs, nos connaissances sur les aspects administratifs, financiers et logistiques des théâtres d’opérations sont appréciées. Nous avons pu en avoir des exemples concrets lors des contrôles de la régie, du processus de commandes des rations alimentaires ou encore de la gestion des stocks.    

CRC1 Alexandre : De plus, la présence d’un commissaire des armées dans la mission d’audit annuelle a contribué à renforcer les profils composant l’équipe d’audit de connaissances théoriques et surtout pratiques acquises au cours de son parcours professionnel qui lui confèrent une vision opérationnelle de terrain. Familiarisé avec les enjeux de déploiement des opérations militaires, comme la maîtrise des flux logistiques, l’architecture des circuits financiers, la soutenabilité et la régularité des achats, ou la connaissance des points névralgiques de contrôle ou de vulnérabilité des organisations, le commissaire des armées évolue dans un environnement qui lui est familier et contribue à identifier des zones de risques pragmatiques et à esquisser des recommandations réalistes.

Helicoptere © CRC1 Alexandre

Helicoptere

Helicoptere

Quelles étaient les qualités attendues pour y participer ?

CR1 Gauthier : C’est une mission qui nécessite un certain niveau d’investissement personnel car la compréhension du fonctionnement des missions de maintien de la paix est complexe et nécessite de suivre différentes formations au préalable pour bien s’imprégner de l’environnement. Après il y a les qualités « classiques » de l’auditeur telles que la curiosité, l’autonomie, la rigueur… La connaissance de la langue anglaise est également indispensable puisque la majorité des entretiens et des écrits s’effectue dans cette langue.

CRC1 Alexandre : Les qualités requises pour un commissaire des armées participant à ces opérations sont avant tout celles d’un auditeur : capacités d’écoute, rigueur, impartialité, analyse, aisance de travail dans le milieu multinational et en partenariat avec des corps de contrôle et d’inspection.

L’appréhension des référentiels et de la méthodologie de l’audit et du risk management sont des prérequis indispensables pour s’intégrer facilement dans les travaux menés par l’équipe d’audit. Compte tenu de la complexité des opérations, plusieurs cycles d’audit sont nécessaires pour en mesure les contours. C’est la raison pour laquelle il faut être opérationnel assez rapidement.

Par ailleurs, des connaissances des mécanismes administratifs, financiers et logistiques des opérations de l’ONU (dans mon cas j’avais déjà servi sous un mandat de l’ONU et organisé la transfert d’autorité entre une mission de l’UE et une mission de l’ONU) permettent d’accélérer la phase de prise de connaissance de la documentation (très dense) des référentiels de l’ONU.  

En tant que militaire et officier représentant les armées françaises, la neutralité, l’ouverture d’esprit et le respect des autres nations sont bien entendu des savoir-être qui sont attendus.

Véhicules UN © CRC1 Alexandre

Véhicules UN

Véhicules UN

Quel enseignement avez-vous retenu de cette expérience ?

CRC1 Alexandre : Cette expérience permet d’élargir mon champ de compétences et m’a permis de mieux connaître le fonctionnement interne et l’interactions des différents services de l’ONU qui est assez complexe dans une opération d’une telle envergure. La richesse des échanges et la qualité de réflexion partagée avec les autres membres du board of auditors est sans conteste une ouverture intéressante pour un commissaire des armées.

CR1 Gauthier : Ce fut une expérience très enrichissante professionnellement et humainement. Les principaux enseignements tirés de cette mission concernent :

-    La méthodologie utilisée par les auditeurs de la cour des comptes pour mener leurs diligences ;

-    La découverte du logiciel de gestion de l’ONU ;

-    Le fonctionnement d’une mission de maintien de la paix de l’ONU.

CRC1 Alexandre : Au cours de la mission j’ai pu auditer des aspects du processus de l’alimentation, du ravitaillement en carburant, du stationnement ou de l’acquisition des matériels. Cette expérience croisée permet de tirer des enseignements et mettre en perspective notre propre pratique professionnelle de commissaire des armées dans les affectations que nous occupons en France. Sa capitalisation est un atout pour l’exercice de nos propres missions, en cas d’un éventuel engagement dans une mission sous mandat ONU ou pour occuper des postes dans les différentes représentations militaires français.


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