Il y a 55 ans, le 29 mars 1967, le Redoutable, était mis à l’eau à partir de la cale n° 3 de l’arsenal de Cherbourg, en présence du Président de la République le général de Gaulle.

En qualité de maître d’ouvrage de ce programme clé de voute de l’indépendance stratégique du pays, la DGA était associée à cette cérémonie avec l’IGA Christian Dugué, inspecteur délégué pour la sécurité nucléaire, qui a donné une allocution en complément de celles du vice-amiral d’escadre Philippe Dutrieux, commandant l’arrondissement maritime de la Manche et de la Mer du Nord, et du contre-amiral Fabrice Legrand commandant adjoint de la force océanique stratégique.

Une force dissuasive pour la France.

Le 29 mars 2022, la Marine nationale a célébré le 55e anniversaire du lancement du SNLE le Redoutable, aujourd’hui exposé à la cité de la mer à Cherbourg.

La DGA, associée à cet évènement, était représentée par l’IGA Christian Dugué. Lors du prononcé de son discours, l’IGA Dugué souligna le rôle clé de maître d’ouvrage de la DGA de ce programme phare de la souveraineté française.

Le lancement du sous-marin fut une étape décisive dans la construction d'une force de frappe de dissuasion. « Cette journée est capitale, pour notre défense nationale et pour notre indépendance », déclarait alors le général de Gaulle. Le chef de l’Etat, soucieux de garantir l’indépendance stratégique du pays, avait eu ces paroles « La Marine se trouve maintenant, et sans doute pour la première fois de son Histoire, au premier plan de la puissance guerrière de la France et ce sera, dans l’avenir, tous les jours un peu plus vrai ».

Dès 1954, le général de Gaulle officialisait le lancement du programme militaire de dissuasion avec ses trois composantes (aérienne, navale, et terrestre). Dans les années 1960, il est décidé de doter la Marine nationale de sous –marin lanceurs d’engins. L’IGA Jacques Chevallier et son équipe conçoit et réalise à Cadarache le premier prototype à terre à l’échelle 1 d’un réacteur nucléaire de propulsion navale, dont la première divergence eut lieu en 1964. Le 29 mars 1967, le Redoutable était mis à l’eau à Cherbourg lieu de sa construction. Et le 28 janvier 1972, le Redoutable, appareillait pour sa première mission opérationnelle : cap sur la mer de Norvège avec à son bord 16 missiles M1. Après l’entrée en service de l’avion de combat le Mirage IV en octobre 1964 et la constitution de la force aérienne stratégique, la France pouvait désormais entrer dans le club très fermé des nations dotée d’une force stratégique de dissuasion océanique.

Pour l’IGA C Dugué, « nos anciens n’ont pas attendu de tout savoir pour entreprendre : ils ont essayé et ils ont appris en faisant. Bien sûr vous pouvez échouer en essayant, mais ce que vous risquez le plus c’est de réussir, et souvent au-delà des espérances. […] Les témoins de l’époque nous rapportent cette volonté exprimée au plus haut niveau de l’Etat et qu’on ressentait à tous les niveaux jusqu’aux ouvriers et aux marins. […] Un tel effort était impossible sans le répartir dans tout le pays. On travaillait pour le Redoutable ici à Cherbourg, mais aussi à Brest, à Nantes, à Angoulême, à Toulon, au Creusot, à Cadarache, et tant d’autres sites, sous la coordination de ce qui est aujourd’hui la direction générale de l’armement et qui avait été créée spécialement dès 1961 pour diriger et coordonner tout cela. Le Redoutable que vous avez devant vous est comme un fer de lance, c’est la partie visible d’un iceberg, une partie seulement de tout ce qu’il a fallu faire qu’il puisse être opérationnel.

|…] Ce qui a été accompli alors est un héritage vivant avec lequel nous travaillons ici à Cherbourg et à travers tout le pays. […] Que votre contribution y soit petite ou grande importe peu […] C’est comme cela qu’est né le Redoutable et l’alchimie humaine qui l’a rendu possible reste toujours la même ».

Le Redoutable assurera seul la dissuasion nucléaire avant d’être rejoint par les 5 autres SNLE de la série : le Terrible en 1973, le Foudroyant en 1974, l’Indomptable en 1976, le Tonnant en 1980 et l’Inflexible en 1985..

Il effectuera 51 patrouilles. Il sera retiré du service opérationnel en décembre 1991.

Transformé en musée, il est désormais possible de le visiter à la cité de la Mer.

On peut y retrouver des témoignages exceptionnels de la vie à bord auxquels la DGA a grandement contribué.