Les drones sous-marins à bas coût se transforment en objets connectés. Telle est l’ambition de Proteus, premier projet présenté par la DGA à Sébastien Lecornu lors de sa visite sur le stand du ministère des armées.

L’émergence de nouveaux véhicules autonomes sous-marins (AUVs) bas coût rend possible le déploiement simultané de centaines, voire de milliers de drones opérant en « meute coordonnée ». Ils peuvent, par exemple, former une antenne géante de sonar passif Ultra Basse Fréquence (UBF) déployée dans la colonne d’eau, dont chaque AUV est un nœud de réception. Le point clef est donc de contrôler la géométrie de l’antenne. Cela demande de concevoir de nouveaux moyens de positionnement précis et des principes de coordination de la meute. Proteus répond à l’enjeu de diminution drastique des coûts d’acquisition de données massives lors de campagnes de surveillance civiles et militaires. Cela passe par le contrôle efficace des meutes d’AUVs. Ce projet est porté par Arkeocean en partenariat avec l’Ensta Bretagne et DGA Techniques Navales.

Puis il s’est intéressé au projet franco-japonais De-MiCTA conduit par la DGA avec le soutien de l’agence de l’innovation de défense, pour développer un système autonome de lutte contre les mines. Face à l’évolution des menaces sous-marines, et en réponse à la menace croissante que font peser les mines posées sur les fonds marins mais aussi enfouies ou semi-enfouies dans les zones d’opérations, la France et le Japon, via la DGA et son homologue japonais, l’Acquisition Technology & Logistics Agency (ATLA), ont signé un accord de coopération en 2021. Dans ce contexte, De-MiCTA a pour objectif de concevoir, développer et intégrer une technologie sonar à double fréquence pour un traitement des détections des mines plus efficace. Il vise à développer un système autonome de lutte contre les mines, capable de détecter, classifier et localiser tous types de menaces, des mines de fond jusqu’aux mines enfouies.

Le ministre des Armées a ensuite répondu aux questions de la presse, avant de poursuivre sa visite par le programme Manta. Inspiré par la nature, le véhicule autonome sous-marin hybride (UHV) Manta a une capacité à évoluer en surface (comme un navire), sous la surface à 2-3 mètres puis de manière complètement immergée jusqu’à 6 000 mètres de profondeur. Il a pour objectif d’accroître les capacités des engins autonomes pour réaliser des missions complexes multi environnements et de fournir à la marine Nationale un outil innovant de surveillance et de protection des fonds marins. Ce projet a été développé par Marine Tech, en partenariat avec le LIS (laboratoire du CNES).