Intelligence artificielle générative : vif succès pour le colloque de la DRM
Pour mieux appréhender les enjeux de l’irruption de cette nouvelle technologie dans ses missions quotidiennes, la Direction du renseignement militaire (DRM) a organisé un colloque sur le thème « Renseigner les armées à l’ère de l’intelligence artificielle générative ».
« L’intelligence artificielle (IA) générative est un outil d’analyse de nos données et de génération de contenus. » Le général de Montgros, directeur de la Direction du renseignement militaire, ambitionne de placer cette nouvelle technologie comme un outil au service d’une seule finalité : « Produire du renseignement », en l’espèce du RIM, le renseignement d’intérêt militaire.
Afin de participer à l’acculturation de son personnel, celui de la Fonction interarmées du renseignement1 et plus globalement celui de l’ensemble du ministère des Armées, la DRM a organisé un colloque consacré à l’IA générative, le 29 mai, à Balard, au siège du ministère des Armées. Dans un amphithéâtre rempli – plus de 300 spectateurs -, des experts du RIM ont pu échanger avec des spécialistes civils de l’intelligence artificielle – journaliste, osinter*, chercheur, responsable de la donnée d’un grand groupe.
Risques et enjeux
Pour la DRM, l’IA générative présente une triple opportunité. Tout d’abord, faciliter l’utilisation des données renseignement collectées dans un contexte de « tsunami » de l’information. Ensuite, automatiser certaines tâches à faible valeur ajoutée pour permettre à l’analyste renseignement de se concentrer sur des tâches plus complexes. Enfin, accélérer le cycle de production, tout en laissant l’homme au centre de la décision. L’IA générative propose notamment des outils performants dans les domaines de l’anticipation, de la détection des menaces et la génération de scénarios, autant de pistes susceptibles d’améliorer la réactivité de nos armées et de nos forces déployées en opération.
L’utilisation de l'IA générative dans le renseignement militaire n'est cependant pas sans défis. La fiabilité des informations générées, la traçabilité des sources, la sécurisation des données, la détection des deepfakes et le respect des considérations éthiques et légales sont des aspects fondamentaux qui doivent être pris en compte. Une utilisation malveillante ou une dépendance excessive aux IA génératives peut par exemple entraîner des biais cognitifs au détriment de l’esprit critique. « 50 % de notre fil d’actualité Twitter est pollué de contenus hostiles », précise notamment le chercheur invité par la DRM. « Il est intéressant de noter que l’IA et l’IA générative suscitent autant de crainte que de fascination », estime le général de Montgros. Selon lui, « la notion de fiabilité et de doute doit toujours rester à l’esprit » des investigateurs en sources ouvertes, des analystes et des décideurs, tous susceptibles d’être influencés, voire manipulés.
L’humain avant tout
Pour le RIM, la préservation d’une méthodologie de travail rigoureuse basée sur le sourcing et le recoupement doit garantir notreautonomie d’appréciation. La formation continue des spécialistes du renseignement et le travail collaboratif régulier avec des experts techniques en IA s’avèrent ainsi essentiels pour développer des applications efficaces s’inscrivant dans la démarche ARTEMIS.IA*, la plate-forme du ministère des Armées qui fait appel au big data et à l’intelligence artificielle, et son cas d’usage renseignement, bientôt déployé à l’échelle de la DRM (voir vidéo ci-dessous).
Finalement, l’IA générative possède le potentiel pour aider à la décision en renforçant nos capacités d’analyse et de prédiction. « Toutefois, son usage ne remplacera pas le discernement humain », constatent, unanimes, le responsable des données d’un grand groupe industriel et les spécialistes de la DRM. Dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté, c’est bien l’Homme qui est au cœur des décisions stratégiques.
1 La DRM oriente et coordonne les travaux de la Fonction interarmées du renseignement (FIR)qui est « l’équipe France » du renseignement militaire. La FIR est composée de la DRM, des chaînes de renseignement des trois armées (armée de Terre, armée de l’Air et de l’Espace, Marine nationale), ainsi que celles du Commandement des opérations spéciales, du Commandement de la cyberdéfense et du Commandement de l’espace. Soit environ 8 000 personnes au service du renseignement d’intérêt militaire.
2 Investigateur en sources ouvertes
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Intelligence Campus, entité de la DRM en charge des liens avec le monde civil et organisatrice du colloque.
intelligence-campus.contact.fct@intradef.gouv.fr
Contenus associés
La Direction du renseignement militaire vous attend à l’European Cyber Week
La Direction du renseignement militaire sera présente du lundi 18 au jeudi 21 novembre sur le stand 6 de l'European Cyber Week à Rennes. Au programme notamment : des démonstrations et des rencontres avec l'équipe de notre centre cyber et avec celle dédiée intelligence artificielle.
13 novembre 2024

[LECTURE] « Derrière l’IA, des hommes » : découvrez qui est Maxime, le chef de l’équipe IA de la DRM
Esprit défense, le magazine du ministère des Armées, consacre le dossier de son numéro 13 à l’IA de défense. Et comme « derrière l’IA », il y a « des hommes », découvrez Maxime, le chef de l’équipe intelligence artificielle de la Direction du renseignement militaire.
04 novembre 2024
Découvrez la DRM en action(s) !
Déceler. Fédérer. Éclairer. Ces trois verbes d’action incarnent l’ADN de la Direction du renseignement militaire et lient nos 2 000 agents, militaires et civils, du même sceau. Explications.
02 juin 2025
