L’immersion sur ce site atypique de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), qui n’a ni piste, ni aéronefs, mais compte parmi les structures stratégiques de la défense, a commencé au Centre national des opérations aériennes (CNOA), au sein d’un ouvrage enterré à 135 mètres de profondeur. C’est ici que sont conduites toutes les opérations liées à la protection aérienne du territoire national, une des missions permanentes et prioritaires de l’AAE. Cela représente plus de 200 interventions en moyenne chaque année (pertes de communication radio, survols de zones interdites, assistance en vol, escorte d’avions militaires étrangers, etc.) et une douzaine de dispositifs particuliers déployés pour assurer une protection renforcée sur certains grands événements.

Le général Burkhard a évoqué avec ces acteurs de la « police du ciel » les enjeux actuels de la défense aérienne : modernisation des moyens (radars, transmissions, aéronefs, etc.), adaptation aux nouveaux défis de la circulation aérienne (lutte anti-drone notamment), intégration interministérielle (police nationale, gendarmerie, douanes, etc.), coopérations étrangères ou encore préparation du dispositif de sécurité pour les Jeux olympiques de 2024.

La visite s’est poursuivie avec la partie « opex » des opérations aériennes, d’abord au sein du Joint Force Air Command d’Afrique centrale et de l’Ouest (JFAC AFCO) d’où sont conduites et planifiées, en particulier, les opérations aériennes de l’opération Barkhane, puis au sein du Centre Air de planification et de conduite des opérations (CAPCO). Ce nouveau centre, inauguré en juin dernier, accueillera bientôt le JFAC AFCO dans ses murs. Il est désormais l’outil du C2 (Command and Control) pour toutes les opérations majeures de l’AAE et sera notamment utilisé, à compter de janvier, dans le cadre du commandement de la composante aérienne de la force de réaction rapide de l’OTAN par la France pour l’année 2022 (NATO Response Force - NRF).

En quelques mois, le CAPCO a été employé dans le cadre d’un exercice national, pour la mission de projection de puissance Heifara et pour l’opération Apagan – et a déjà démontré l’étendue de ses capacités. Le général Burkhard a pu apprécier les atouts de cette structure qui répond aux exigences des conflits actuels et futurs en termes de gestion des opérations multidomaines. Modulable et évolutive, elle garantit une autonomie d’action des forces françaises, tout en permettant les coopérations interarmées et interalliés. Spatial, cyber, SIC, renseignement, logistique, ciblage… : le chef d’état-major des armées a échangé de manière directe avec les aviateurs lyonnais sur toutes ces fonctions essentielles à la réalisation d’opérations militaires d’envergure.