Hommage au médecin général inspecteur Valérie André
Véritable pionnière, celle qui fût la première femme générale de l’armée française, la première femme pilote d’hélicoptère et la première femme élevée à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite est décédée à l’âge de 103 ans, le 21 janvier 2025.
Ce lundi 27 janvier 2025, le général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées (CEMA), assistait aux Invalides aux honneurs funèbres du médecin général inspecteur Valérie André. Retour sur un parcours aussi riche qu’inspirant.
Deux vocations, une vie
C’est dès son adolescence que naît la passion de Valérie André pour les objets à hélices, lorsqu’elle entame des cours de pilotage à l’aéroclub de Strasbourg. Contrainte de quitter sa ville natale pour fuir l’invasion allemande, elle est forcée d’interrompre ses cours de pilotages. Diplômée de médecine en 1947, elle noue ses deux passions en soutenant une thèse sur la « pathologie du parachutisme ». En parallèle, elle encadre une préparation militaire parachutiste, l’occasion de passer son brevet de parachutiste.
En 1948, c’est donc en tant que médecin militaire qu’elle rejoint l’Indochine, forte de son brevet de parachutisme et de son doctorat. A l’hôpital de Saïgon, l’alliance de ses deux talents lui valent de se faire rapidement remarquer par ses supérieurs, qui la forment ainsi en chirurgie de guerre pour l’envoyer dans une zone frontalière accessible uniquement par parachutage. Dans un environnement dangereux et des conditions hostiles, elle s’illustre par son courage et son professionnalisme. Plus engagée que jamais, elle se forme au pilotage d’hélicoptère, ayant compris les avantages non négligeables qu’il présente pour la récupération des blessés dans les zones d’accès limités.
Formée aux vols opérationnels des conditions météorologiques du Sud-Est asiatique, elle effectue sa première évacuation en solo le 16 mars 1952. Au plus près des soldats, elle brave les balles Viet-minh et les obus de mortier pour évacuer et sauver les blessés graves. Alors que son appareil est touché à Tai Bih le 30 mars 1952, elle achève sa mission. Jusqu’à son retour en France en 1953, elle aura évacué en tout près de 165 soldats au cours de 129 vols opérationnels.
Son carnet de vol continue de se remplir en Algérie, où de 1959 à 1962, elle réalise près de 350 évacuations sanitaires.
Une carrière exemplaire pour un héritage immortel
A l’issue de la guerre d’Algérie, elle reprend en France sa carrière d’officier du service de santé des armées (SSA). Après avoir été médecin-chef de la base aérienne de Villacoublay puis conseiller du Commandement du Transport Aérien militaire, elle devient la première femme générale de l’Armée française le 21 avril 1976. Elle achève sa carrière comme directrice du Service santé de la 2e RA, ayant pris le rang de Médecin général inspecteur en 1981. Durant sa retraite, celle que l’on surnomme « Madame Ventilateur » œuvre pour défendre la place des femmes au sein de l’Armée, en dirigeant notamment la commission d’étude prospective de la femme militaire.
Pour son engagement sans faille, sa ténacité et son parcours exceptionnel, Valérie André est élevée au rang de Grand-Croix de l’ordre national du Mérite en 1987 et de la Légion d’honneur en 1999, avant d’être honorée en 2010 par la remise du brevet n°001, en or, de pilote d’hélicoptère. Résolument, la personnalité unique de Valérie André continuera d’être une source inépuisable d’inspiration, pour toutes celles et ceux qui souhaitent s’engager au service de la Nation.
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