« Quand et comment auditer les dispositifs de gestion de crise ? » Intervention du CRG2 Pascal Verrier, chef de la division C2A, à l’IFACI

Direction : État-major des armées / Publié le : 20 avril 2021

L’Institut français de l’audit et du contrôle internes (IFACI) rassemble plus de 6000 professionnels de l’audit et du contrôle internes et, plus largement, de toutes fonctions contribuant à la maîtrise des risques. Cette association œuvre activement au partage des meilleures pratiques et à la professionnalisation des acteurs et des organisations dans le champ de l’audit et du contrôle internes. Dans cette perspective, l’IFACI organise tous les mois une réunion sur une thématique développée par un panel de professionnels de la maîtrise des risques. C’est dans ce cadre que le commissaire général de 2e classe (CRG2) Pascal Verrier, chef de la division Centre d'Audit des Armées (C2A)  et responsable de l’audit interne pour le chef d’état-major des armées (CEMA) sur son périmètre, a participé le 12 avril à la réunion mensuelle sur le thème « Quand et comment auditer les dispositifs de gestion des crises ? ».  Il est intervenu, en distanciel, aux côtés de M. Xavier Cothenet, directeur de l’audit interne chez Novares et de Mme Clotilde Marchetti, associée Business Risk Services, Risques Extrêmes chez Grant Thornton France.

L’exercice avait pour finalité de déterminer dans quelles mesures l’audit peut et doit contribuer à améliorer les dispositifs de gestion de crise d’une organisation. Le commissaire général Verrier a d’abord rappelé que la crise, définie comme un moment critique de rupture des équilibres impliquant des décisions cruciales sous contrainte de temps, constituait le quotidien des armées (OPEX, contre-terrorisme, risque cyber, COVID...). Il est également revenu sur le concept-clé de «continuum paix-crise-guerre», structuré autour de la verticalité des chaînes opérationnelles, d’une culture de l’anticipation/prévision (Livre Blanc, planification...), et de dispositifs juridiques d’exception (statuts, règles d’engagement...). Composante de ce continuum, les dispositifs d’amélioration continue que sont le retour d’expérience /RETEX et l’audit, concourent à renforcer la résilience des armées.

Par ailleurs, cette présentation a mis en lumière le rôle de l’audit, comme brique du dispositif de maîtrise des risques du CEMA. En effet, dans une organisation complexe, il convient de multiplier les capteurs pour être en mesure d’identifier les signaux faibles. En objectivant les remontées de terrain, l’audit offre un outil de connaissance de situation au commandement. Au titre de cette capacité de détection des facteurs de crise, l’audit doit aussi être capable d’apporter des éclairages pour alimenter une boucle décisionnelle qui ne cesse de s’accélérer ; Il faut alors concilier les exigences méthodologiques avec la nécessité d’« auditer à la vitesse du risque ».

In fine, au regard de la crise, l’audit intervient à deux niveaux :

  • Dans la phase pré-crise, l’audit permet : d’identifier les lacunes des dispositifs de contrôle interne ; d’évaluer la faculté de résilience des forces et de leurs soutiens (qualification opérationnelle des unités, sécurisation des actifs et procédures d’acquisition...).
  • Dans la phase de stabilisation post-crise : l’audit alimente la phase de RETEX et contribue à la recapitalisation de l’outil (objectivation des besoins, appui à la réallocation des ressources...)

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