Quelles sont les missions du CRE de Bouy ?

« Les missions, c’est d’assurer le soutien pétrolier des camps de Champagne. De Mailly, Mourmelon, Suippes, Sissonne. On assure le niveau 2 terrestre. On est chargé de remplir les camions citernes tactiques de l’Armée de Terre, qui se chargent par la suite d’aller faire le plein des chars et autres véhicules tactiques de l’armée.

On fait également des livraisons de carburant pour tout ce qui va concerner les soutes, donc les stations-service du groupement de soutien.

Le CRE a une mission spécifique, celle d’être responsable de tout ce qui est distribution des Ingrédients Produits Divers et Emballages qu’on appelle IPDE. C’est tout ce qui est graisses, huiles, solvants, tous les dérivés du pétrole et petits tests particuliers relatifs au carburant. On délivre ces ingrédients partout dans le monde. À toutes les armées, au MINARM, une partie du Ministère de l’Intérieur, toutes nos forces en opérations.

C’est le gros de notre travail ici à Bouy : assurer la logistique conditionnée. C’est la logistique des ingrédients. Quand on dit conditionnée, c’est-à-dire en bidon, en fût, en grand réservoir. On envoie également des emballages vides, comme des fûts et autres, parce que c’est toujours utile à l’autre bout du monde quand on a besoin de faire une vidange.

Nous faisons des distributions aux Français à l’étranger. »

Comment se passent ces distributions ?

« Au départ de Bouy, on prépare les palettes avec les produits en fonction des commandes faites au préalable. Les palettes sont mises dans des containers. Les containers sont mis sur un train qui part de Mourmelon pour Toulon, par exemple. Enfin, les produits sont acheminés par bateau. De l’autre côté, ils reçoivent les containers, ils les décolissent, et ensuite ils les distribuent. Souvent, on les envoie au détachement du service directement en place pour qu’ils les distribuent localement aux personnes qui en ont besoin. Voilà pour ce qui est de l’affrètement, parce que c’est quand même une grosse partie de notre travail. On a deux types d’affrètement : tout ce qui va relever de l’Océan Indien et du Centre-Ouest africain. Et puis ensuite, on va avoir nos trains habituels pour tout ce qui est Europe de l’Est. »

Qu’est-ce que vous diriez à un engagé volontaire du SEO pour qu’il choisisse une affectation au CRE de Bouy ?

« À Bouy, on forme les jeunes à la logistique conditionnée. Ils vont passer tous leurs permis classiques, plus l’apprentissage de tout ce qui va relever du chariot élévateur, du plus petit à celui qui va pouvoir soulever des containers.

On maintient ici les compétences pétrolières et on envoie nos engagés volontaires en opérations en tant que pétroliers. Donc ils vont faire de l’avitaillement. Dès lors qu’ils partent en opérations, ils se retrouvent au même poste que leurs camarades.

Un point particulier au CRE de Bouy, du fait de nos envois des ingrédients à travers le monde et vu qu’on est les seuls à le faire, ils ont toujours un pied dans le soutien direct aux opérations. Pour ceux qui ont cette appétence à vouloir que leur action compte, ça peut être important.

À chaque fois qu’ils font une palette qui part à l’autre bout du monde, on sait bien que ce produit est utilisé sur un char, un avion, ou n’importe quel système d’armes susceptible de participer à l’effort français à l’étranger. »

Quelque chose à ajouter ?

« Si on aime les responsabilités, il faut venir. On est ici responsable d’un centre avec une importance centrale dans le fonctionnement des armées. Il y a des responsabilités en jeu ici qui sont très intéressantes.

Les engagés volontaires ici, on leur demande une polyvalence qui est toute bénéfique. J’ai l’habitude de dire que quand j’envoie un militaire du rang en opération, il revient avec une lettre de félicitation.

Ils représentent une certaine excellence dans leur service. Parce que polyvalents et investis par la mission. Comme ils le sont au quotidien, quand ils partent en opération, la culture est déjà là. »