Alors qu’il entame sa phase de descente vers la Martinique, l’aéronef perd ses deux moteurs l’obligeant à amerrir dans la baie de Saint-Pierre. Un scénario catastrophe fort heureusement fictif qui a servi de toile de fond à l’exercice Pélican qui s’est tenu le 27 mai. 

L’exercice Samar (opérations de recherche et de sauvetage aéronautique dans les secteurs maritimes) Pélican est un exercice d’organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) maritime de niveau 3 incluant l’activation d’une l’équipe de gestion de crise (EGC) en préfecture afin de coordonner l’intervention des services aériens, terrestres et maritimes déployés pour porter secours aux victimes. 

Organisé au large de la Martinique, en baie de Saint-Pierre, cet exercice d’ampleur a impliqué près de 400 personnes issues de différentes administrations et centres opérationnels : centre opérationnel de surveillance et de sauvetage Antilles-Guyane (CROSS-AG), service de la navigation aérienne Antilles-Guyane (SNA-AG), état-major interministériel de zone Antilles (EMIZA), service interministériel de défense et de protection civile (SIDPC), centre opérationnel régional de gendarmerie de Martinique (CORG), centre opérationnel des douanes maritime et terrestre (COD-MT), société national de sauvetage en mer (SNSM), Forces armées aux Antilles (FAA) dont le centre opérationnel des FAA (CENTOPS FAA), régiment du service militaire adapté (RSMA) de Martinique ainsi que les unités des administrations de la fonction garde-côtes.

Afin de durer dans le temps et ne pas impacter le fonctionnement courant de l’ensemble des administrations, l’exercice a été scindé en deux phases avec une première phase relative à la partie aéronautique qui s’est tenue le 26 mai. Dans le scénario, la perte de contact radar de l’aéronef est constatée dans la matinée au nord-est de la Martinique, à environ 5 nautiques de la baie de Saint-Pierre. L’aéroport de Fort-de-France, par l’intermédiaire du SNA AG, déclenche alors le schéma d’alerte entre la tour de contrôle et le CROSS-AG. 

L’exercice figé en fin de matinée, il reprend le lendemain demain où, dès 06h30, la zone probable d’accident est communiquée au CROSS-AG qui mobilise alors les moyens aériens et nautiques disponibles afin de retrouver l’aéronef et ses occupants. 

La localisation de l’appareil confirmée, l’ensemble des moyens nautiques disponibles appareille de Fort-de-France afin de procéder à la récupération des naufragés (dont le rôle est tenu par de jeunes volontaires du RSMA) qui sont ensuite déposés à terre et pris en charge par le centre opérationnel départemental (COD) de la Préfecture de Martinique.

Au titre de sa mission de sauvegarde maritime, la Marine nationale et le SGCD participent aux opérations de l’action de l‘État en mer (AEM) en fournissant des moyens navals, aériens et terrestres afin de mener à bien ces missions d’intérêt public.  

Pour l’exercice Pélican, aux côtés des vedettes et semi-rigides de la SNSM, de la gendarmerie et du service des garde-côtes des douanes (SGCD), le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Dumont d’Urville a ainsi pleinement contribué à la coordination des moyens nautiques, à la récupération des naufragés et à leur prise en charge en accueillant notamment à son bord des personnels du service de santé ayant été hélitreuillé. 

Au total, ce sont ainsi près de 400 personnes, 5 aéronefs et 9 moyens nautiques qui auront été déployés au cours des deux jours, contribuant au renforcement de la préparation des forces et services et à l’interopérabilité entre administrations afin d’apporter une réponse qui soit la plus rapide et la plus efficace possible en cas de catastrophe en mer. 

À l’issue de l’exercice, les enseignements tirés permettront d’accroître encore la coopération entre l’ensemble des acteurs.

L’exercice Pélican constituait le 1^er exercice ORSEC maritime de niveau 3 de l’année 2025 et le premier réalisé depuis 2022. 

Focus : le plan ORSEC maritime Antilles

Le dispositif ORSEC pour la zone maritime Antilles (« ORSEC maritime Antilles ») détermine, compte tenu des risques identifiés, l’organisation générale des secours permettant de faire face à l’ensemble des crises de sécurité civile pouvant survenir en mer. 

Il relève de l’autorité unique du préfet de la Martinique, délégué du Gouvernement pour l’action de l’Etat en mer (DDG AEM) et, à ce titre, directeur des opérations de secours en mer (DOS mer). Il est évolutif et basé sur une analyse des risques régulièrement éprouvée au cours d’exercices et de crises réelles de différentes intensités.

Le dispositif ORSEC maritime aux Antilles s’articule autour de différents types d’évènements pouvant survenir en zone maritime Antilles :

1. La recherche et le sauvetage des vies humaines en mer (search and rescue ou SAR) ;
2. L’assistance aux navires en difficulté ;
3. La lutte contre les pollutions marines.

Il existe 3 niveaux d’opération SAR dépendant de la gravité de l’incident, allant de la prise en charge de quelques victimes, blessés ou non (SAR niveau 1), à une opération d’une dimension exceptionnelle conduite au profit de très nombreuses personnes et faisant intervenir de nombreux renforts humains et des expertises dans la durée (SAR niveau 3).