Gabriel de Dieuleveult, alias GAB
Derrière ce diminutif – à ne pas confondre avec un gag, même si le personnage est très drôle – se dissimule un ancien réserviste de la Marine nationale, et surtout un dessinateur de presse truculent. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il livre religieusement un dessin par mois à Cols bleus depuis cinq ans. « Qui aime bien châtie bien ! » pourrait être sa devise tant il semble prendre du plaisir à torturer l’Institution qu’il affectionne.
Le dessin en particulier de presse, est une vocation chez vous ?
GAB : Oui, j’ai fait l’école Estienne et ensuite l’école supérieure de Design Industriel. Je me suis rapidement lancé dans une carrière de dessinateur de publicité et story boards et suis arrivé dans la presse en créant des histoires drôles plus ou moins satiriques, cela dépend des supports, journaux ou magazines professionnels. Je travaille par exemple régulièrement pour La France Agricole, l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et j’ai créé le personnage de la vache il y a presque trente ans. J’ai eu la chance de recevoir des prix comme le Prix Schlingo au festival d’Angoulême en 2017. Je commets aussi des aquarelles dans des expositions et en galeries.
Que représente la Marine pour vous ?
GAB : Ma deuxième famille ! Quand j’étais à Lorient chez les fusiliers marins puis manœuvrier au groupement amphibie sur un EDIC (engin de débarquement d’infanterie et de chars) - en tant que matelot lors de mon service militaire long -, je mangeais mieux qu’à la maison et j’avais de beaux vêtements ! C’était un bateau très rustique ! Il datait des années 50 et avait servi pendant la guerre d’Algérie.
J’ai connu la Marine « en kaki », j’étais plus souvent en salopette qu’en gants blancs. Après mon service, je suis devenu réserviste opérationnel et à l’époque on nous sollicitait beaucoup car les appelés se faisaient rares (la fin du service national obligatoire a pris effet en 1998, NDLR). J’étais affecté au sein de l’unité de sûreté embarquée (USE) et de l’unité marine de défense (UMD) de Dunkerque. Notre mission consistait à assurer la protection des approches du port et de la centrale nucléaire de Gravelines. Nous jouions parfois les plastrons pour les commandos marine quand ils venaient s’entraîner. Avant moi, mon père et mon grand-père paternel étaient médecins de Marine et mon grand oncle Jacques a été torpillé a bord du sous-marin Doris en 1940. Il faut croire que mon enthousiasme pour la Marine a été communicatif car mon fils, après avoir effectué une préparation militaire Marine, souhaite devenir officier mécanicien à l’issue de son école d’ingénieur à Montpellier.
Comment a démarré l’aventure avec la rubrique « Le Saviez-vous ? » dans Cols bleus ?
GAB : C’est une idée de Philippe Brichaut qui m’a été présenté par un ami commun. Au départ,la rubrique ne possédait pas de dessin.Mon premier croquis paru dans Cols bleus date de novembre 2020, le thème était « la bête aux longues oreilles dont on ne prononce pas le nom ». Vous voyez de qui je veux parler ? Ma collaboration à titre gracieux est une manière de rendre à la Marine ce qu’elle m’a donné.
Dessin de GAB
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